L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a critiqué dimanche sur Canal+ la politique étrangère de Nicolas Sarkozy, estimant que la France ne se faisait pas suffisamment entendre au Proche Orient et en Afghanistan.
« Regardez en Afghanistan ! Quelle est la voix de la France, quel est le rôle de la France ? Nous avons des soldats qui meurent en Afghanistan et nous n’avons pas de politique en Afghanistan. Nous n’entendons pas la France », a déploré l’ancien chef de la diplomatie (2002-2004) de Jacques Chirac, dans l’émission Dimanche+.
« J’ai été stupéfait de ne pas entendre suffisamment la France, dans les heures qui ont suivi ce drame de Gaza, comme je n’avais pas assez entendu la voix de la France au moment de l’intervention israélienne à Gaza », a-t-il ajouté.
Dominique de Villepin, qui était ministre des Affaires étrangères en 2003, lorsque la France avait refusé de participer à la guerre en Irak, lance son propre parti politique le 19 juin et laisse planer le doute sur une éventuelle candidature à la présidentielle de 2012.
Il a souligné que la « vocation » de la France sur la scène internationale était de « prendre le risque de la paix et de la justice partout où c’est nécessaire ».
Rétro-commissions: Dominique de Villepin se refuse à tout commentaire
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin s’est refusé à tout commentaire dimanche sur l’affaire de ventes d’armes des années 90 dans laquelle apparaissent des soupçons de rétro-commissions et où le nom de Nicolas Sarkozy a été cité.
« Je n’ai aucun commentaire à faire sur ce sujet », a déclaré Dominique de Villepin, interrogé dans l’émission Dimanche+ (Canal+).
Le site Mediapart a révélé cette semaine l’existence d’un rapport policier luxembourgeois, qui étaie les soupçons de rétro-commissions vers la France à l’occasion de ventes d’armes, via une société off-shore créée avec l’aval, en 1994, du ministre du Budget Nicolas Sarkozy.
Daté de janvier, ce rapport évoque également, sans en apporter la preuve, un financement occulte de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995.
« Il appartient à l’enquête, à la justice, d’établir les faits. Il appartient à tous ceux qui sont concernés de donner les informations qui sont en leur possession », a déclaré Dominique de Villepin, qui était directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé (1993-95), avant de devenir secrétaire général de l’Elysée en 1995.
Après son élection à l’Elysée en 1995, Jacques Chirac avait donné l’ordre à son ministre de la Défense, Charles Millon, de stopper le versement de commissions sur un contrat de vente de sous-marins au Pakistan susceptibles de donner lieu à des rétro-commissions. Jacques Chirac aurait soupçonné Edouard Balladur d’avoir financé sa campagne grâce à des rétro-commissions.
L’arrêt des commissions pourrait avoir servi de mobile à l’attentat de Karachi en 2002, qui avait tué quinze personnes, dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant à la construction de sous-marins dans le cadre d’un contrat avec le Pakistan conclu en 1994.
« Moi je n’ai pas de commentaire à faire. Nous voyons bien à quel point il s’agit d’une affaire complexe, ce ne sont pas des choses que l’on commente comme ça sur un plateau », a dit Dominique de Villepin.
Sources: Le Parisien et Agence France Presse