Remerciements à Nathalie pour ces captures d’écran.
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a dénoncé jeudi le coup de rabot sur les niches fiscale annoncée par son successeur à Matignon François Fillon, jugeant que « cette approche à l’aveugle » est « tout à fait inappropriée ».
M. de Villepin s’est dit « très gêné », sur i-TELE, par « l’idée qu’on puisse gérer l’Etat avec un rabot, aveuglément ». « Tout ça me met très mal à l’aise, j’ai le sentiment qu’il y a là une forme de mépris pour l’Etat », a-t-il déclaré.
M. Fillon a annoncé, dans une interview jeudi à l’Est républicain, un « coup de rabot » général de 10% sur toutes les niches fiscales à quelques « exceptions » près et la suppression de certaines « au cas par cas ».
« Cette approche à l’aveugle parce qu’on n’ose pas choisir est, je trouve, tout à fait inappropriée », a-t-il ajouté évoquant également les réductions d’effectifs dans la Fonction publique.
Tempête Xynthia: Dominique de Villepin dénonce la « valse hésitation de l’Etat »
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a également critiqué jeudi « la valse hésitation de l’Etat » concernant le sort des maisons situées en zone inondable après le passage de la tempête Xynthia en février sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime.
« Ce que je regrette dans cette affaire c’est la valse hésitation de l’Etat », a déclaré M. de Villepin sur i-TELE, interrogé sur l’attitude du gouvernement qui semble avoir infléchi sa position dans ce dossier.
« La parole de l’Etat doit être crédible », elle « ne doit pas être négociable, elle doit défendre l’intérêt général », a ajouté l’ancien ministre puis chef du gouvernement de Jacques Chirac (2005-2007). « On a le sentiment que ce qui était urgent et nécessaire est aujourd’hui moins urgent et moins nécessaire et il n’est pas très facile de s’y retrouver », a-t-il poursuivi.
Il a indiqué avoir « le sentiment que l’Etat n’a peut-être pas suffisamment pris le temps indispensable pour définir exactement ce qui est impératif et ce qui ne l’est pas ». « Souhaitons simplement que dans les prochaines semaines, les prochains mois, la véritable règle pourra être fixée », a conclu M. de Villepin.
Le secrétaire d’Etat au logement Benoist Apparu a garanti jeudi que « dans l’immédiat, aucune maison ne sera rasée sous la contrainte », alors que l’annonce de la destruction de 1.500 maisons après la tempête avait provoqué une levée de boucliers dans les régions concernées. Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a de son côté affirmé que l’Etat n’avait « jamais dit : nous détruirons toutes les maisons dans la zone dite noire ».
Le samedi 19 juin, un nouveau parti de « rassemblement »
Invité sur le plateau d’I-télé, jeudi 3 juin, Dominique de Villepin a également déclaré être prêt à payer sa cotisation à l’UMP pour 2010.
A la question de savoir s’il était toujours adhérent à l’UMP, il a répondu qu’ »un ancien premier ministre appartient par sa fonction à sa famille politique ». Et je paierai ma cotisation (2010), si on a la gentillesse de m’envoyer un formulaire ».
En tant qu’ancien locataire de Matignon, Dominique de Villepin est membre de droit du bureau politique de l’UMP, ce qui ne l’empêche pas de lancer officiellement un nouveau parti de « rassemblement », le 19 juin prochain à Paris. Il l’imagine comme un « mouvement d’ouverture, ouvert à tous, quels que soient les engagements politiques » de ses futurs adhérents.
Le parti aura « vocation à être au milieu des Français et à défendre une vision alternative » mais, en aucun cas, ne soutiendra un candidat de la gauche en 2012. Dominique de Villepin, qui élude toujours la question de sa candidature lors des interviews, a déclaré ne pas être « aujourd’hui dans une démarche qui concerne directement la présidentielle ».
Evoquant « les partis politiques préoccupés par une moulinette de primaires pour choisir un candidat », il a affirmé qu’il ne serait « évidemment pas » candidat à une éventuelle primaire à l’UMP. « Je veux contribuer, sur les grands enjeux qui intéressent les Français, à dégager une voie de rassemblement », a-t-il dit.
Il a également parlé de l’ »alchimie si particulière qu’a définie le général de Gaulle »: ce moment de rencontre entre des circonstances, un homme et un peuple », loin des « bureaux parisiens » ou des « allées partisanes ».
Sources: Le Figaro et Nouvel Observateur