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Dominique de Villepin devant les lycéens du Lycée Hector Berlioz de Vincennes

Après être allé à la rencontre des jeunes de banlieue, des agriculteurs et des petits patrons, Dominique de Villepin a fait une halte, lundi 10 mai, devant des lycéens du lycée Hector-Berlioz, à Vincennes (Val-de-Marne). L’ancien premier ministre poursuit ses apparitions très médiatisées, avec régularité, en attendant la création de son futur parti, présenté le 19 juin.

Il laisse toujours planer l’incertitude sur sa volonté de concourir à la prochaine élection présidentielle, en cultivant son image de « gaulliste social », faisant le calcul qu’une place s’est libérée au centre de l’échiquier politique, avec l’effondrement de François Bayrou aux élections européennes et régionales.

A Vincennes, M. de Villepin a longuement disserté sur la situation internationale, répondant aux questions d’élèves de terminales participant à l’ »atelier de sciences politiques » du lycée, soigneusement sélectionnées par leurs enseignants.

Au menu : le sens de l’intérêt général – « il ne faut pas que l’esprit individuel l’emporte sur la solidarité » –, la situation afghane – « la France, en Algérie, a gagné militairement, mais a perdu politiquement » –, le retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN – « la France n’est pas un pays tout à fait comme les autres » –, l’essor de la Chine – « il ne faut pas se replier dans le protectionnisme, mais coopérer avec la Chine, qui doit comprendre qu’il y a des règles à respecter »…

Puis le conférencier a laissé place au politique, à l’heure de commenter l’actualité. M. de Villepin a « salué » le plan d’urgence conclu par les pays européens, pour éviter que la crise grecque ne fasse tache d’huile. Une fois n’est pas coutume, il en a donné crédit à son meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy : « Je me réjouis que la France ait pu apporter toute sa contribution et je me réjouis, de ce point de vue, du rôle joué par Nicolas Sarkozy. »

Quelques secondes auparavant, il précisait toutefois qu’en cette période, « il ne fallait pas tirer la couverture à soi ». M. de Villepin s’est aussi interrogé sur la crédibilité du plan d’économies imposé à la Grèce : « Espérer revenir à l’équilibre en quatre ans, c’est impossible. »

M. de Villepin, en outre, a plaidé pour la « rigueur », mot que le gouvernement, aujourd’hui, réfute. Il souhaite, pour ce faire, que la réduction des dépenses publiques soit assortie d’une hausse des impôts. « Le recours à l’augmentation des impôts me paraît être le pendant de la diminution des dépenses publiques. Il y a une exigence : que cette augmentation des impôts soit juste. Sollicitons ceux qui sont les mieux placés dans notre pays, ceux qui doivent donner l’exemple, ceux qui ont le plus de moyens. »

Source: Pierre Jaxel-Truer (Le Monde) – Photo: Franck Fife (Agence France Presse)

Dans 20 Minutes: Dominique de Villepin veut faire entendre sa petite musique

Hector Berlioz avait la réputation de ne pas respecter les lois de l’harmonie. Dominique de Villepin a rendu hommage, ce lundi, au compositeur romantique du 19e en visitant le lycée de Vincennes qui porte son nom. Invité à donner un cours de sciences politiques, l’ancien Premier ministre a tenté de faire entendre sa différence avec le gouvernement actuel.

Réglé comme du papier à musique, son « déplacement » débute sur le trottoir où l’attend une délégation d’élèves. Avec eux, il attend patiemment la sonnerie de 10h qui envoie les lycéens en récréation et lui assure un accueil de rock star dans la cour. Un café avalé d’un trait, il décide de s’offrir un deuxième bain de foule en prenant la pose avec les jeunes devant les photographes. De l’autre côté du préau l’attend le prof de sciences politiques. « Il est membre du club Villepin, c’est comme ça qu’il a décroché cette visite », souffle un membre de la délégation.

« Votre engagement politique? » « Qu’est ce que le gaullisme social? » Dans la salle de cours, les questions sont timides et préparées. Pédagogue, l’ancien diplomate passe dix minutes sur chaque sujet, fustige la dette de la France et dénonce les mensonges du gouvernement actuel sur la crise tout en digressant sur son enfance en Amérique latine.

« C’est quand même génial d’avoir un cours avec lui », réagit Ylane à la fin. « Il sait bien que dans six mois, on aura tous notre carte d’électeur! », lui répond, sa voisine, Clotilde.

Source: Vincent Vantighem (20 Minutes)

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