« L’oeil rivé sur le cul des vaches plutôt que sur les courbes des sondages », entre une usine de transformation de bois et une exploitation agricole, Dominique de Villepin a passé la journée de vendredi en Haute-Saône, près de Vesoul, pour « partager les inquiétudes des agriculteurs ».
Après, entre autres, un tour en banlieue parisienne, une visite dans le monde agricole en Bretagne et avant une rencontre avec les PME le 22 avril à Dijon, l’ancien Premier ministre, qui dévoilera le 19 juin le détail de son propre mouvement politique, poursuit son périple en France.
Il veut, dit-il, « respirer, prendre le temps de l’écoute, voir la réalité des choses ».
A 30 km de Vesoul, dans la zone industrielle de Froideconche, des centaines de panneaux de bois attendent de passer à la ponceuse double face ou à la presse à encollage. « Vous avez beaucoup de rebuts ? », interroge l’ancien patron du quai d’Orsay. « Et la crise ? comment vous vous en sortez ? ».
Une coupe de champagne, la satisfaction »de visiter une entreprise au quotidien« et un grand merci pour l’horloge en loupe d’orme qu’on vient de lui offrir, et Dominique de Villepin file à l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de Haute-Saône, à Noidans-les-Vesoul.
Retraites, cours du lait ou du blé, grande distribution, Politique agricole commune… Villepin répond aux questions et au « désespoir », dit l’un d’eux, des quelque 200 agriculteurs qui l’ont invité à déjeuner. Et en appelle à une « nouvelle révolution verte » ou « pourquoi pas, une Organisation mondiale de l’agriculture ».
« Je ne me souviens pas vous avoir entendu défendre la profession quand vous étiez Premier ministre », interpelle un jeune exploitant. « Il faut passer sous un certain nombre de fourches caudines », répond M. de Villepin, « le jeu a évolué, il faut que les sacrifices soient répartis de façon juste ».
« On veut lui faire part de nos inquiétudes », affirme à l’AFP Jean-Charles Millot, qui fait du lait et des céréales à Beaumotte-les-Pins. « On va voir si il y répondra quand il sera candidat à la présidentielle ».
Candidat ? « Défendre aujourd’hui l’agriculture, c’est défendre un intérêt national », répond simplement l’ancien Premier ministre à la vingtaine de journalistes qui l’accompagnent, en se défendant de faire ainsi « de la politique politicienne ».
A la recherche des électeurs déçus à droite ? « Perdre le contact avec les réalités, avec ceux qui défendent la qualité des productions françaises, ce n’est jamais une bonne chose. Il vaut mieux avoir l’oeil rivé sur le cul des vaches que sur les courbes des sondages », dit-il. « Je crois qu’on apprend plus, on est davantage les deux pieds dans la réalité humaine, dans cette patte humaine, qui constitue finalement l’essentiel de la politique. »
Et des vaches, il y en a à la ferme de Mathieu et sa soeur Lydie Normand, à Mont le Vernois. 350 têtes de bovins. Et une belle brune, Tiphaine, une Montbéliarde, qu’il trait directement, à la main.
« Ah, c’est pas rien, c’est pas rien ! ». Villepin boit son lait frais et grenadine en claquant de la langue. « A votre santé, directement du pie de la vache ! ».
Source: Agence France Presse
Dans L’Est Républicain: La pendule de Dominique de Villepin
Philippe Bresson, le patron de la scierie du Haut Bois, à Froideconche, sait parfaitement où son hôte entend se rendre… Tout n’est qu’une question de temps. C’est sans doute pourquoi, le sagard comtois a offert une pendule en bois, de sa fabrication, à Dominique de Villepin. Accompagné par un autobus de journalistes venus de Paris, l’ancien Premier ministre séjournait vendredi en Haute Saône.
« Un petit département », lui a lancé avec reconnaissance Christian Marconot, le leader du Centre départemental des Jeunes Agriculteurs, qui l’a accueilli pour un déjeuner avec ses deux cents millitants, à la salle des fêtes de Noidans-lès -Vesoul. « Il est important que viennent voir ce qui se passe sur le terrain, les personnes qui dirigent ou dirigeront demain la France », a ajouté malicieusement le jeune paysan, s’attirant un sourire de bienveillance de la part de de Villepin.
Venu « pour écouter », Dominique de Villepin s’est félicité non sans humour « de la fermeté du gouvernement français à l’égard du régime de la PAC » ! Plus sérieusement, il a ajouté: « le combat pour l’agriculture ne peut se gagner qu’au plus haut niveau des élus de l’Etat ». Sous – entendu, Chirac et lui l’ont démontré en 2003…
Tonique, l’ancien Premier ministre s’est laissé aller avec délectation au jeu des petites phrases: « Mieux vaut avoir l’oeil rivé sur le cul des vaches que sur les courbes des sondages » a-t-il lancé à la cantonnade, dans une oeillade. Il a aussi annoncé « que la naissance de son mouvement, le 19 juin prochain, n’aurait pas d’égal dans le monde politique ». Féru de symboles, Dominique de Villepin a commenté: « le 19, c’est le lendemain du 18, hommage au général de Gaulle. C’est aussi, le premier jour où l’on se met au travail »…
Fils spirituel de Chirac, rompu à la caresse des vaches et des chevaux et aux cancanements des basses-cours, Dominique de Villepin se sent visiblement bien en Haute-Saône. Il a visiténotamment la ferme GAEC Normand à Mont-le-Versoie, en fin d’après-midi. Dans l’attente, l’ancien adversaire de Sarkozy dans l’affaire Clearstream entend profiter de sa balade à la campagne, pour fixer la force tranquille des clochers comtois et rêver à des horizons, beaucoup plus larges. La pendule en bois rythme déjà le compte à rebours du 19 juin 2010. Ce n’est déjà pas si mal.
Source: L’Est Républicain
Sur macommune.info: Dominique de Villepin se ressource « loin des rumeurs parisiennes »…
C’est « loin des rumeurs parisiennes et du microcosme parisien » que Dominique de Villepin a fait étape ce vendredi en Haute-Saône. D’abord à Froideconche dans une usine de transformation de bois, puis en assistant à l’assemblée générale des Jeunes agriculteurs de ce département à Noidans-les-Vesoul. L’ancien Premier ministre, qui vient de lancer son club politique, a consacré l’essentiel de sa visite à l’agriculture qui connaît « la crise la plus grave depuis plusieurs décennies ».
« Perdre la moitié de son revenu en deux ans suscite évidemment des inquiétudes », a constaté Dominique de Villepin. Même si certains lui ont fait comprendre que lorsqu’il était à Matignon il n’a pas tout réglé, le climat est resté serein. « Votre présence est un signal fort », a pris acte le responsable des Jeunes agriculteurs. « Vous êtes une chance pour notre pays », a répondu l’ancien Premier ministre.
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Sur Europe 1: Dominique de Villepin tâte le terrain
L’ex-Premier ministre a poursuivi vendredi son tour de France avec une étape en Haute-Saône. Ses proches le répètent : Dominique de Villepin n’est pas « en » campagne, il est « à » la campagne. L’ancien Premier ministre a ajouté vendredi une nouvelle étape à son tour de France, en se rendant en Haute-Saône, près de Vesoul, pour « partager les inquiétudes des agriculteurs ».
Le diplomate s’adapte et trait à la main une Montbéliarde. Puis il boit son lait frais et grenadine en claquant de la langue. Et en lançant : « A votre santé, directement du pie de la vache ! ».
Son nouveau credo : « Perdre le contact avec les réalités, avec ceux qui défendent la qualité des productions françaises, ce n’est jamais une bonne chose. Il vaut mieux avoir l’oeil rivé sur le cul des vaches que sur les courbes des sondages ». Après un tour à Bondy en banlieue et une visite dans un élevage porcin en Bretagne, l’ancien Premier ministre est attendu à Dijon fin avril pour s’intéresser à la question des PME.
Et une fois son tour de France achevé ? Le 19 juin, Dominique de
Villepin lancera son propre mouvement politique.
Source: Europe 1
Dans l’Est Républicain: Interview du député UMP Michel Raison
L’Est républicain: Vous envisagez que Sarkozy ne se représente pas ?
Michel Raison: Je n’en sais rien mais il est normal qu’à droite un certain nombre de personnalités de valeur se positionnent et se tiennent prêtes à être candidates si tel est le cas.
Quels seraient les atouts de Dominique de Villepin?
Il est désintéressé au plan financier, détaché des liens matériels. Il a un vrai sens de l’intérêt général, une connaissance approfondie du monde, de l’avenir, une vision plus précise du rôle et de la place de la France.
Une vision plus gaullienne ?
Oui, beaucoup plus gaullienne. Et le gaullisme, c’est aussi l’équilibre social. Quand on est normalement constitué, on ne peut pas se satisfaire de l’écart toujours croissant entre les faibles et les gros revenus.
Certains à droite ironisent sur l’absence de mandat de Villepin…
Est-ce un si grand mérite que d’être élu à Neuilly ?
Source: Propos recueillis par Jean-Pierre Tenoux (L’Est Républicain)