Les Français désignent dimanche leurs conseillers régionaux pour quatre ans à l’occasion du second tour des élections régionales, dernier grand rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2012.
Abstention: nouveau record ou inversion de tendance ?
Au premier tour, le taux d’abstention a atteint 53,6%, un record pour ce type de scrutin. Toute la semaine, les responsables de gauche comme de droite ont appelé à la mobilisation: les uns pour confirmer leur succès du premier tour, les autres pour tenter d’endiguer la vague rose. Aux régionales de 2004, l’abstention avait reculé de près de cinq points au second tour.
Grand chelem ou pas pour la gauche ?
Seules l’Alsace et la Corse avaient résisté à la vague rose de 2004. Pour la gauche, en métropole, tout dépend surtout de l’Alsace, bastion traditionnel de la droite. Cette semaine, les sondages y donnaient soit l’UMP et le Parti socialiste au coude à coude, soit un léger avantage à la gauche. L’avantage à la gauche serait plus net dans l’île de Beauté, même si le troisième tour (élection du président de l’Assemblée de Corse) y réserve parfois des surprises, comme en 2004.
L’UMP mise sur une partie des voix allées dimanche dernier au Front national, encore présent dans 12 régions au second tour. Elle espère aussi se consoler outre-mer en ravissant à la gauche la Guyane (la droite est sortie largement en tête au premier tour), voire La Réunion (où la gauche aborde le second tour divisée).
Selon les politologues, les seconds tours peuvent marquer un correctif mais n’ont jamais inversé la tendance, à l’exception des législatives de 1978 où la gauche n’avait pas su transformer l’essai. Aux régionales de 2004, la hausse notable de la participation avait ainsi accentué la victoire de la gauche.
Dimanche soir, au-delà du nombre de régions gagnées, seront également examinés les écarts – modestes ou accablants – entre les candidats de gauche et ceux de droite.
Large remaniement ou simple ajustement ?
« A élections régionales, conséquences régionales », a prévenu avant le premier tour le président Nicolas Sarkozy, en évoquant tout au plus « quelques adaptations gouvernementales » au lendemain du scrutin. Pourtant, en fin de semaine, les rumeurs les plus diverses – et souvent contradictoires – ont fait le tour du microcosme politico-médiatique, certaines évoquant un jeu de chaises musicales, un large remaniement voire un changement de Premier ministre.
Les ministres d’ouverture feront-ils les frais de ce remaniement ? Alors que 20 membres du gouvernement Fillon étaient en lice, certains risquent-ils de perdre leur maroquin après avoir été battus, parfois sèchement comme Marie-Luce Penchard (Outre-mer) dès le premier tour en Guadeloupe ?
Quoi qu’il en soit, François Fillon devrait, selon le scénario le plus probable, présenter dès lundi sa démission à Nicolas Sarkozy, qui devrait la refuser et lui demander de former un nouveau gouvernement.
Quid des réformes ?
Selon des responsables gouvernementaux et parlementaires, le chef de l’Etat va devoir donner, dans les tout prochains jours, des « signaux forts » à une majorité « vent debout », en termes de « hiérarchisation » des réformes notamment. Selon eux, exit donc la taxe carbone et gros hic sur la réforme territoriale (nouveau mode de scrutin notamment) et celle de la procédure pénale. La majorité UMP veut privilégier la réforme des retraites et mettre l’accent sur l’emploi et la sécurité.
Source: Agence France Presse