Encouragé par un sondage présidentiel qui le créditait de 8 % d’intentions de vote, Dominique de Villepin évoque maintenant ouvertement sa candidature en 2012.
L’ancienne ministre chiraquienne Brigitte Girardin le jure : « La coïncidence des vœux de Dominique de Villepin aux amis de son club politique avec ceux de Nicolas Sarkozy aux parlementaires de la majorité, reçus à la même heure à l’Élysée, est un pur hasard. » La comparaison s’arrête bien évidemment là. Même si les villepinistes rêvent de défier l’actuel président de la République en 2012, les parlementaires ralliés à la cause de l’ancien premier ministre se comptent sur les doigts des… deux mains.
En fin d’après-midi, Villepin tiendra la première réunion du conseil d’administration de son club. Il en profitera pour présenter ses vœux autour d’un pot amical et peaufinera son plan de bataille pour 2010 : déplacement à Bondy, en banlieue parisienne, le 19 janvier, meeting après les régionales et ouverture d’antennes de son club dans la France entière. Bref, l’offensive villepiniste contre Sarkozy est relancée.
Créé en juillet dernier, le club Villepin a ouvert ses portes à l’automne avec la mise en place de deux sites Internet plutôt actifs. Selon Brigitte Girardin, sa présidente et cheville ouvrière, 7 000 personnes ont adhéré. « Notre but est d’ouvrir en 2010 une antenne dans chaque département. L’objectif de 100 000 adhérents me paraît atteignable d’ici à la fin de l’année », s’emballe Jean-Pierre Grand, villepiniste de la première heure.
Le « noyau dur » des fans s’est plutôt élargi au cours des derniers mois, et cela malgré le procès Clearstream. L’ancienne ministre Marie-Anne Montchamp a rejoint la troupe villepiniste et siège au conseil d’administration du club. Les députés Guy Geoffroy (Seine-et-Marne) et Daniel Garrigue (Dordogne) en font également partie. D’autres, comme Nicolas Dupont-Aignan, passent une tête de temps en temps.
Politique à plein temps
Le club s’est fixé comme ambition de préparer des « propositions précises en matière économique », indiquent les députés Georges Tron et Hervé Mariton, autres proches de l’ancien premier ministre.
L’opposant numéro un à Nicolas Sarkozy semble déterminé à faire de la politique à plein temps. Encouragé par un sondage présidentiel qui le créditait de 8 % d’intentions de vote, il évoque maintenant ouvertement sa candidature en 2012. « Ce n’est plus une activité seconde pour lui. Le procès l’a motivé comme jamais », relève un de ses amis. À chacune de ses sorties, il ne rate pas une occasion de critiquer l’action de Sarkozy. À Doha, le week-end dernier, il a encore condamné le débat sur l’identité nationale : « Une faute et un échec. »
Reste la date du 28 janvier. Ce jour-là, Villepin sera fixé sur son sort dans l’affaire Clearstream. Ses amis estiment qu’ »il a déjà enjambé cette date dans son esprit ». « Condamné ou pas, il poursuivra sur sa lancée. Je ne sais pas ce qu’il fera en 2012, mais je ne vois pas ce qui pourrait l’empêcher », assure Girardin. D’autres sont plus partagés : « Si la condamnation est lourde, ce sera rude. Mais il sera alors déchaîné. »
Avant Noël, Villepin confiait au Figaro : « Je ne suis pas sûr d’y aller en 2012. Je vois bien que Nicolas Sarkozy ne veut pas d’adversaire dans son camp. Moi, ce que je vois, c’est qu’il en a déjà un. C’est lui-même ! Moi, je crois aux additions. »
Source: Le Figaro