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Dans France Soir, Hervé Mariton répond aux questions d'Anita Hausser

Parlementaire particulièrement actif de la majorité, Hervé Mariton est aussi l’un des commentateurs préférés des observateurs. Proche de Dominique de Villepin, il ne franchit jamais la ligne jaune lorsqu’il critique le gouvernement.

Maire de Crest, il est fier d’avoir fait construire le plus long pont en bois de France pour relier les deux parties de la ville.

Entretien avec Anita Hausser pour France Soir.

Anita Hausser pour France Soir: Vous êtes rapporteur spécial au nom de la commission des finances pour les transports. La grève dans le RER a-t-elle montré les limites du service minimum ?

Hervé Mariton: Sans la loi sur le service minimum, nous n’aurions même pas 50 % du service aux heures de pointe sur la ligne A. Dans ce conflit, la RATP est impeccable, mais ses engagements sont trop faibles : 50 % de trafic aux heures de pointe, c’est tout ! Rien pendant les heures creuses ; ce n’est pas suffisant sur une ligne stratégique. Mais au moment de la mise en œuvre de la loi, la région Ile-de-France n’a pas voulu, et le gouvernement n’a pas osé entrer dans les détails qui auraient permis de « prioriser » des lignes. On nous a rétorqué que l’Ile-de-France est tellement maillée qu’on ne peut pas définir de priorités ; or on peut raisonnablement considérer que la ligne A justifie un niveau de service minimum supérieur à d’autres.

Allez-vous déposer une proposition de loi dans ce sens ?

Ce n’est pas l’urgence du moment ; il faut essayer de faire des progrès sans changer la loi ; mais, faute d’accord, il ne faut pas hésiter à légiférer. Ce n’est pas qu’on aura été mauvais en première instance, c’est simplement qu’on veut aller au-delà. C’est du reste la question de la dynamique de la deuxième partie du mandat présidentiel.

Mais Nicolas Sarkozy veut consacrer la deuxième partie du mandat à de nouvelles réformes…

Je suis favorable au « kaïzen », un terme japonais qui signifie le progrès continu. Nous vivons une période charnière : il faut de nouveaux sujets, parce qu’il faut une dynamique de mouvement – la rupture n’est pas une mauvaise chose en soi, mais tout ne peut pas s’exprimer dans la rupture ; il faut aussi du progrès continu.

Est-ce pendant cette période charnière que se gagne 2012 ?

2012 se gagne tous les jours. Mais il est clair que l’orientation stratégique ne se donne pas trois mois avant les élections. Si l’on veut impressionner au sens photographique du terme, et incruster une dynamique dans l’opinion, c’est maintenant qu’il faut le faire. Ce que l’on fera dans dix-huit mois passera pour de l’action préélectorale et ne sera pas noté de la même manière !

Que doit être pour vous le débat sur l’identité nationale ?

C’est un débat important et nécessaire, qui doit être bien enclenché, mais cela ne doit être ni un débat d’un trimestre, ni un débat de préfecture, ni de ministère. A chacun de nous de le faire vivre ! Il ne faut pas qu’il se focalise sur l’islam.

Vous êtes proche de Dominique de Villepin. Le soutiendriez-vous en 2012 ?

Je suis membre du conseil d’administration du « Club Villepin ». Dominique de Villepin a une acuité d’analyse extrêmement précieuse et en même temps une vision d’équilibre, de mesure sur la société d’aujourd’hui. Quant à 2012, je ne connais actuellement aucun candidat officiel à l’élection présidentielle dans ma famille politique. Il n’est pas indispensable de dire, quand ce n’est pas encore le moment. Beaucoup dépendra du bilan de ce mandat. Qui vivra, verra !

On vous prête des rapports tendus avec le chef de l’Etat ?

Le président de la République m’a dit un jour : « Je ne peux pas te reprocher ta liberté de ton, tant j’en ai moi-même usé ! » Chiche, et en même temps il est clair que je suis loyal à mon camp, je ne joue pas à qui perd gagne.

Source: France Soir

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