L’ancien ministre chiraquien, François Baroin, a déclaré qu’il « aurait aimé » que Nicolas Sarkozy propose les noms d’Alain Juppé ou de Dominique de Villepin pour le poste de ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne ou même de président de l’UE.
Invité ce mercredi par l’Association des journalistes parlementaires, François Baroin a par ailleurs expliqué la forte popularité actuelle de Jacques Chirac par le fait que celui-ci « fait partie du patrimoine français ».
Enfin, l’ancien ministre a jugé que le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement, à « quelques encâblures » des régionales, c’est « gros comme un hippopotame dans une mare asséchée ».
Sur Dominique de Villepin et Alain Juppé
« J’aurais aimé que des personnalités comme Juppé ou Villepin puissent être des noms cités par exemple pour des candidatures françaises au poste, soit de ministre des Affaires étrangères au niveau du Conseil européen, soit pourquoi pas même à la présidence de l’Union européenne », a-t-il déclaré devant l’Association des journalistes parlementaires.
« Ils ont été deux très grands ministres des Affaires étrangères et, quel que soit le contexte, notamment judiciaire pour Dominique de Villepin, cela aurait été un signe d’ouverture supplémentaire ou au moins de début de rassemblement avant les grandes batailles », a lancé le député-maire UMP.
« Celui qui peut faire les gestes, c’est Sarkozy, pas Villepin », a-t-il ajouté.
Sur Jacques Chirac
François Baroin a estimé que l’ex-président Jacques Chirac, dont il est proche, est populaire dans les sondages et connaît un grand succès avec ses mémoires car il « fait partie du patrimoine français ».
« La personnalité de Jacques Chirac fait partie du patrimoine français et a brassé au moins deux générations de Français, voire trois. C’est quand même une page de l’histoire de France qui s’est tournée avec son départ de l’Elysée », a-t-il déclaré devant l’Association des journalistes parlementaires.
« Il a eu l’élégance républicaine de se fixer comme principe de ne porter aucun commentaire sur l’action de son successeur (Nicolas Sarkozy), ce qui pour l’électorat de droite est un geste apprécié puisqu’une partie de la campagne présidentielle (de 2007) s’est faite sur le thème de la rupture, d’abord vis-à-vis de lui-même », a insisté le député, qui entretient des relations fraîches avec le nouveau chef de l’Etat.
« Ce n’était pas un message facile à accepter pour les chiraquiens (…) L’addition des messages du style roi fainéant et autres compliments n’a pas été très bien vécue, pourquoi le taire, par tous ceux qui ont accompagné Jacques Chirac. Ca empêche, on va le dire pudiquement, une vraie intensité de soutien à l’égard de l’action de l’actuel président », a dit le maire de Troyes.
Sur le projet de réforme territoriale
Le député UMP de l’Aube, François Baroin, a promis aujourd’hui un « bras de fer » au sein de la majorité dans le cadre du débat à venir sur le mode de scrutin à un seul tour pour l’élection des futurs conseillers territoriaux, prévu dans le projet de réforme territoriale.
Interrogé par la presse parlementaire sur les points de frictions concernant cette réforme, le maire de Troyes a répondu qu’il allait « y avoir un bras de fer sur le vrai grand sujet qu’est l’affaire du mode de scrutin ».
Rappelant qu’au dernier bureau politique de l’UMP « un certain nombre de députés », dont leur président Jean-François Copé, ont exprimé de sérieuses réserves, M. Baroin a averti qu’il voterait contre le projet en l’état. « Ce mode de scrutin propose une solution avec uniquement des handicaps même si on voit bien le bénéfice électoral qu’on pourra en retirer aujourd’hui », a expliqué l’ancien ministre de Jacques Chirac.
Ce mode de désignation est « un constat d’échec, parce que être élu avec une légitimité relative de 30 à 35%, ça donne beaucoup d’occasions de rassemblement à l’opposition », a expliqué M. Baroin. « La légitimité relative, si elle peut être acceptable dans un scrutin européen, il faudra prouver que c’est pertinent pour un mandat local », où il « faut rendre des comptes », selon le député.
Quant à l’introduction d’une dose de proportionnelle, « c’est un venin même si la dose est minime », a-t-il ajouté.
« La conséquence directe d’un scrutin à un tour c’est l’élimination de partenaires comme le Nouveau Centre », a-t-il fait encore valoir, espérant que « le message sera entendu ».
Sur le débat sur l’identité nationale
Le débat sur l’identité nationale lancé par le gouvernement, à « quelques encâblures » des régionales, c’est « gros comme un hippopotame dans une mare asséchée », a ironisé mercredi le député UMP de l’Aube François Baroin. Et « tout le monde l’a vu comme tel! ».
« Quand on lance un débat il faut déjà dessiner un l’objectif, or je ne vois pas l’objectif de ce débat ». « Est-ce qu’on veut modifier la déclaration des droits de l’Homme? », « changer la Constitution? ». « Si c’est ça, dans ce cas-là, il faut le dire ».
« Mais si c’est juste pour faire de l’agit-prop et se regarder le nombril, en considérant que l’identité nationale c’est une auberge espagnole ». « C’est notre histoire, notre loi fondamentale qui selon lui apportent la réponse » à ce débat.
« Etre Français aujourd’hui c’est tout simplement respecter l’esprit de la Constitution et les lois de la République », et des principes de « liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité ».
Sur l’hypothétique candidature de Dominique Strauss-Kahn à l’élection présidentielle de 2012
L’ancien ministre UMP de l’Intérieur François Baroin a estimé aujourd’hui que Dominique Strauss-Kahn serait un « candidat sérieux » à la présidentielle de 2012 mais qu’il s’était « un peu lié les mains » dans le débat gauche-droite par ses positions en tant que patron du FMI.
« Je suis sûr que Strauss-Kahn peut être le chef des socialistes mais d’abord, est-ce que les socialistes le veulent vraiment et est-ce que le calendrier (des primaires) lui sera favorable? », a déclaré le député-maire chiraquien de Troyes devant l’Association des journalistes parlementaires.
« Les socialistes n’ont plus qu’un an et demi pour répondre » notamment à la question du leadership et s’ils y parviennent, « alors Dominique Strauss-Kahn deviendra un candidat sérieux et susceptible de rivaliser et de provoquer un beau débat présidentiel entre l’ancien directeur général du FMI et le président sortant » Nicolas Sarkozy, a-t-il ajouté.
« Mais ce sera très difficile pour Strauss-Kahn de dire le contraire de ce qu’il a dit pendant des mois, c’est-à-dire « La France va dans la bonne direction », « L’Etat a eu raison d’accompagner le plan de relance »… Sur l’essentiel de la fracture entre la gauche et la droite, il s’est un peu lié les mains aussi », a estimé M. Baroin.
Source: Agence France Presse