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Après Clearstream, Dominique de Villepin peaufine son retour en politique

Après quatre semaines de débats dans le procès Clearstream, l’ancien Premier Ministre compte s’appuyer notamment sur son Club pour retrouver une place dans le paysage politique. Dominique de Villepin se sentirait plus que jamais d’attaque pour remonter sur la scène politique et proposer « une alternative à droite » afin de tenir tête à Nicolas Sarkozy.

Fragilisé par un mois de procès? Certainement pas, martèlent les villepinistes. « C’était une parenthèse, il est exactement dans le même état d’esprit qu’avant », assure le député (UMP), Georges Tron. « Rien n’a changé. Il a toujours été très serein », confirme Brigitte Girardin, présidente du Club Villepin.

L’ancien Premier ministre sortirait même de ces quatre semaines de débats, revigoré. « Plus il se sent attaqué, moins sa volonté faiblit, ça démultiplie son énergie », ajoute-t-elle. « Il aura évidemment une volonté de montrer qu’on a cherché à l’abattre et que ça n’a pas marché. Du coup, il sera renforcé dans sa volonté de proposer quelque chose sur la scène politique française », a aussi expliqué François Goulard sur France Info.

Un retour aussi marqué dans l’opinion, un sondage Opinion way publié vendredi dernier par le Figaro, donnant carrément Dominique de Villepin « meilleur opposant » à Nicolas Sarkozy (pour 16% des sondés). Dans ce rôle, il devance même de très loin Ségolène Royal et Olivier Besancenot (ex aequo à 8%) et François Bayrou ou Martine Aubry (4%). Et pour cause, « c’est Sarkozy lui-même qui l’a désigné comme son premier opposant », relève Georges Tron. Selon lui, le côté « procès ad hominem » a tourné en la faveur du prévenu Villepin: « le message est bien passé, même auprès de sarkozystes ». D’où ce bilan: « Pour les nerfs, c’est éprouvant, sur le plan des principes c’est choquant. Mais le résultat politique corrige le reste. »

Mais Villepin n’a pas attendu la fin du procès – dont le verdict sera rendu le 28 janvier 2010 – pour jouer sa partition politique et tenter de retrouver une place dans le paysage. Son outil: le site de son association, Club Villepin, lancé mi-septembre (2.200 membres revendiqués), sur lequel il s’exprime surtout via des vidéos – tchat avec des internautes, débat avec des jeunes dans un café parisien, conférence devant les étudiants de l’Edhec à Lille – assorti d’un réseau social, villepincom.net.

Dominique de Villepin a pris l’habitude d’y jouer les poil-à-gratter-l’UMP, déplorant « un certain nombre de mesures prises à contretemps au cours des dernières années » – le paquet fiscal -, ou « des effets d’annonce »: « la suppression de la publicité sur les chaînes publiques » ou la baisse de la TVA dans la restauration. « Il est temps que le gouvernement fasse des choix, tacle-t-il encore. Arrêtons de nous éparpiller dans des réformes tous azimuts (…). Arrêtons de vouloir courir plusieurs lièvres à la fois. »

Ne pas y voir de l’antisarkozysme primaire, freine Brigitte Girardin. « On est dans une logique de propositions constructives. » Pour épauler l’ex-Premier ministre – que François Goulard, comme d’autres proches, est « certain » de voir en candidat de la prochaine présidentielle -, son club a mis en place huit groupes de travail qui plancheront à partir de demain et jusqu’à fin 2010 sur des propositions, et travaille à tisser un réseau local via des comités départementaux, coordonnés par le député (UMP) Jean Pierre Grand.

Pour renouer avec le terrain, Dominique de Villepin prévoit d’ailleurs d’organiser deux déplacements par mois. Il doit enfin réunir les membres de son Club mardi 27 octobre, à la Maison de l’Amérique latine (Paris), ils sont déjà plus de 600 à avoir répondu présent.

Source: Libération

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