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Mon procès Clearstream – quatrième journée

Le procès Clearstream a repris lundi après-midi… mais l’actualité politique ne s’est pas arrêtée ces derniers jours. Hausse continue du chômage, explosion des déficits publics, dépenses somptuaires du Chef de l’Etat, bilan du G20: le procès ne saurait endormir notre vigilance citoyenne.

La défense de Dominique de Villepin a formalisé ce lundi l’assignation pour « violation de la présomption d’innocence » contre Nicolas Sarkozy en envoyant un huissier au palais de l’Elysée afin qu’elle soit notifiée au chef de l’Etat.

L’audience du jour était consacrée aux parties civiles. Plusieurs personnalités mentionnées sur les faux listings de la société Clearstream ont ainsi regretté devant le tribunal de Paris que l’enquête se soit focalisée sur le chef de l’Etat. « Ici, il y a une hyper partie civile dans ce procès comme il y a une hyper-présidence dans ce pays », a déclaré le journaliste Edwy Plenel.

Dominique de Villepin est arrivé au palais de Justice arborant un grand sourire et se faisant offrir des fleurs par un admirateur devant les caméras (photos Reuters).

Lundi 20 heures – JDD: Villepin épargné, Gergorin désigné

Les passages à la barre d’Edwy Plenel et d’Alain Gomez, deux de cette quarantaine de personnalités qui veulent être entendues et surtout voir leur honneur rétabli, auront été du miel pour Dominique de Villepin. L’ancien directeur du Monde, aujourd’hui patron du site Mediapart, tout comme l’ancien PDG de la société d’armement Thomson, s’ils sont regretté que l’instruction ait été focalisée sur la rivalité Sarkozy-Villepin, -Plenel évoquant dans une allusion une « hyper-partie civile »-, ils ont expliqué qu’ils ne croyaient pas une seule seconde à la responsabilité de l’ancien Premier ministre dans leur mise en cause.

Pour les deux hommes, cela ne fait pas de doutes, la manipulation des listings est l’œuvre de Jean-Louis Gergorin. « Depuis 1994, je suis suivi par ses persécutions », a expliqué Alain Gomez. Les listes envoyées par son rival au magistrat Renaud Van Ruymbeke en 2004 s’accompagnaient en effet de courriers qui le disaient complice du crime organisé russe, dont les noms de certains membres réels ou supposés étaient aussi sur les listes, a-t-il souligné.

L’ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde a dit ne pas savoir pourquoi il avait été ciblé par la manipulation, mais, a-t-il remarqué, Jean-Louis Gergorin aurait pu être déçu qu’il ne donne pas suite à des « informations » qu’il lui avait fournies en 2003.

Jean-Louis Gergorin lui avait alors affirmé que son mentor, Jean-Luc Lagardère, mort de maladie en 2003, avait en fait été assassiné par des mafieux russes avec la complicité d’Alain Gomez, un récit non publié car « sans aucune substance », a raconté le journaliste.

S’il n’est pas tendre avec l’enquête de Clearstream menée par son confrère Denis Robert, Edwy Plenel se montre en revanche très agréable à l’égard de Dominique de Villepin. « Pour moi, Dominique de Villepin n’a jamais relevé d’un quelconque cabinet noir. Pour moi, il n’est ni l’organisateur ni le commanditaire de la calomnie dont j’ai été l’objet », a-t-il affirmé.

Lundi 19 heures 51 – Blog de Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au quotidien Le Monde: Le témoignage d’Edwy Plenel

Dominique de Villepin s’est trouvé un cinquième avocat, lundi 28 septembre, en la personne d’Edwy Plenel. Partie civile au procès, l’ancien directeur du Monde, qui dirige aujoud’hui le site Mediapart, a dénoncé à la barre “une instruction menée sous un prisme univoque”, celui de l’affrontement entre Nicolas Sarkozy – ”l’hyperpartie civile” – et l’ancien premier ministre. “Nous ne rentrions pas dans ce prisme de lecture, j’espère qu’il en ira autrement devant le tribunal”, a-t-il ajouté.

“Ici, il y a une hyper partie civile dans ce procès comme il y a une hyper-présidence dans ce pays”, a déclaré M. Plenel.

“Je me suis retrouvé dans ce bottin international de la corruption et je ne sais toujours pas pourquoi aujourd’hui”, a indiqué Edwy Plenel. “Je n’ai évidemment rien à voir avec les batailles politiques des présidentiables de droite, rien à voir avec les oligarques russes, rien à voir avec l’aéronautique, rien à voir avec le monde de l’armement et ses secrets opaques”.

“Pendant tout ce temps, des hauts responsables du renseignement, des directeurs de cabinet, des ministres – et pas seulement un seul – ont su que mon nom figurait sur les listes et ne me l’ont pas dit”.

C’est la raison pour laquelle Edwy Plenel, ainsi qu’une autre partie civile, Gilbert Flam, ont saisi le tribunal administratif pour dénoncer les “dysfonctionnements de l’Etat” dans cette affaire. Ils s’appuient sur l’article 40 du code de procédure pénale qui fait obligation aux personnes dépositaires de l’autorité publique ayant connaissance d’un délit, d’en informer le procureur de la République.

Pour le journaliste, les parties civiles ordinaires sont victimes “d’une chimère politicienne selon lesquelles nous aurions été les petits arbres qui cachaient la forêt Nicolas Sarkozy. Cela ne tient pas!“.

Me Olivier Metzner, l’un des avocats de Dominique de Villepin, lui demande alors:

- Dominique de Villepin a-t-il été, à votre connaissance, à la tête d’un “cabinet noir”?

- J’ai connu un cabinet noir, sous François Mitterrand. Pour moi, Dominique de Villepin, comme tout homme politique, a peut-être de mauvaises pensées, mais jamais son action n’a relevé d’un “cabinet noir”. Dans les affaires (qui visaient Jacques Chirac, lorsque M. de Villepin était secrétaire général de l’Elysée), je l’ai vu contre attaquer, mais toujours à la loyale. Dans ce dossier, Dominique de Villepin n’est ni l’organisateur, ni le commanditaire de la calomnie dont j’ai été l’objet. Mais c’est l’ensemble d’un dispositif administratif, policier et militaire qui est compromis dans cette affaire”.

Lundi 19 heures 37 – AFP: après « l’hyper partie civile », les victimes « oubliées »

Cinq parties civiles « oubliées » se sont relayées lundi à la barre du procès Clearstream pour rappeler qu’elles aussi avaient pâti de cette « monstrueuse calomnie », et non le seul Nicolas Sarkozy. C’est une liste à la Prévert, il n’y manque que le raton-laveur », avait déclaré durant la procédure Alain Chouet, ancien responsable à la DGSE, à propos des listings Clearstream. Ceux qui les ont falsifié ont ajouté un assemblage hétéroclite de noms d’industriels, d’oligarques russes, d’hommes politiques ou encore d’agents des services secrets, en passant par une mannequin et une chanteuse de variété. D’où une question lancinante dans la bouche des victimes : « Pourquoi moi? »

« Je me suis retrouvé dans ce bottin international de la corruption et je ne sais toujours pas pourquoi », a ainsi témoigné le fondateur du site d’information Mediapart Edwy Plenel, seul journaliste cité dans les listings. Et pour cause, s’est-il plaint au tribunal, « abordés par un prisme univoque, nous (les parties civiles, ndlr) ne rentrions pas dans le cadre de lecture », confisqué par « une hyper partie civile », Nicolas Sarkozy. Si Edwy Plenel regrette « au bout de quatre ans d’instruction », de ne savoir « ni qui, ni pourquoi, ni quand », d’autres ont leur petite idée sur les responsabilités dans cette vaste manipulation visant à faire croire que certaines personnalités, dont Nicolas Sarkozy, détenaient des comptes occultes.

Ainsi d’Allain Guilloux, un avocat fiscaliste dont le nom a été cité dans la procédure, et qui voit dans cette histoire « apparaître l’ombre des RG ».

En revanche pour les anciens de Thomson, devenu depuis Thales, la vérité saute aux yeux : l’affaire Clearstream porte « la signature » de l’ancien vice-président d’EADS. « A l’origine de ces dénonciations ne pouvait se trouver que Jean-Louis Gergorin », a raconté l’ancien patron de Thomson, Alain Gomez, qui a dit reconnaître le « modus operandi » de son adversaire : « Détruire un individu en assassinant sa personnalité sociale ». Alors, a témoigné le retraité, « la dénonciation lui reste imprimée comme un stigmate dont personne n’ira vérifier la validité, mais qui est ineffaçable ».

Gergorin « m’a instrumentalisé », a renchéri l’ancien responsable de la sécurité chez Thomson, Pierre Martinez, se souvenant de ses « yeux doux et câlins par devant » alors qu’il le haïssait.

Au coeur des débats, l’obsession du complot de Gergorin, et sa conviction, en mars 2003, que Jean-Luc Lagardère n’est pas décédé d’une mort naturelle, mais a été assassiné. C’est bien simple, a expliqué Alain Gomez, « Jean-Louis Gergorin fantasme des meurtres » : il a pensé que « j’avais ordonné à la mafia ukrainienne ou biélorusse l’attentat de Jean-Luc Lagardère! ». Selon l’industriel, tout est né de la « rivalité industrielle » entre Lagardère et Matra d’un côté et Thomson de l
‘autre. Le problème, c’est que Gergorin qui était « en charge de ce dossier », l’a abordé avec « une passion personnelle », usant d’ »armes déloyales ».

Interrogé, l’ancien stratège aéronautique a redit avoir été manipulé par son ancien employé Imad Lahoud, qui a « sciemment entretenu » ses « inquiétudes légitimes (…) à petit feu, puis à feu moyen, puis à grand feu ».

Absent pour cause de fête juive, Imad Lahoud n’a pu lui répondre immédiatement.

A l’extérieur du prétoire, la défense de M. de Villepin a formellement assigné Nicolas Sarkozy pour « atteinte à la présomption d’innocence ». Mais cette affaire ne sera jugée qu’à l’issue du mandat présidentiel, le chef de l’Etat bénéficiant d’une immunité judiciaire.

Lundi 16 heures 42 – 20 Minutes: Plus de parties civiles présentes, l’audience est suspendue

Après Alain Gomez, ancien PDG de Thomson CSF (devenu Thales) et Pierre Martinez, ex patron de la sécurité du même groupe et proche de Gomez, c’est au tour d’Edwy Plenel, Alain Guillaux (avocat fiscaliste à l’origine de l’Angolagate) et de Pierre Pasqua d’être auditionnés.

Le nom d’Edwy Plenel fait partie du faux listing Clearstream. Mais il ne sait pas « pourquoi » ni « comment » il s’est retrouvé là. « Je n’ai rien à voir avec les batailles entre éventuels présidentiables de droite, je n’ai rien à voir avec l’aéronautique, … ».

En l’absence de parties civiles présentes, l’audience est suspendue jusqu’à mardi 13h30.

Lundi 15 heures 19 – Challenges: Alain Gomez charge Jean-Lois Gergorin

La deuxième semaine du procès Clearstream a débuté, lundi 28 septembre, avec l’audition d’une des parties civiles, Alain Gomez, l’ancien P-DG de Thomson CSF (aujourd’hui Thales). Cité sur les listings envoyés à Renaud Van Ruymbeke, ce dernier a accusé Jean-Louis Gergorin de « persécution » depuis plusieurs années, et a estimé que l’affaire portait sa « signature ». Le prévenu a répliqué en expliquant qu’il n’avait participé à aucune manipulation le visant.

L’accusation souçonne Jean-Louis Gergorin d’avoir voulu déstabiliser Alain Gomez, avec qui il a été en conflit dans plusieurs dossiers dans les années 80-90, en faisant fuiter des listes contenant son nom, afin de faire croire qu’il avait touché des rétro-commissions dans l’affaire de la vente de frégates Thomson à Taïwan.

Lundi 14 heures 44 – Nouvel Observateur: A l’issue de la première semaine du procès, 52% des personnes interrogées ne font « pas confiance » à la justice pour juger les prévenus de manière neutre, selon un sondage LH2 pour Nouvelobs.com.

Une majorité de Français doutent de la neutralité de la justice dans le procès Clearstream. Selon une enquête exclusive réalisée par l’institut LH2 pour Nouvelobs.com et publiée lundi 28 septembre, 52% des personnes interrogées ne font « pas confiance » à la justice pour juger les prévenus de manière neutre, dont 28% « pas du tout confiance ». A l’inverse, 45% des personnes interrogées déclarent faire confiance à la justice pour mener ce procès de façon neutre, dont 12% seulement « tout à fait confiance ».

Le sondage a été réalisé les vendredi 25 et samedi 26 septembre, à l’issue de la première semaine d’un procès dans lequel le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est porté partie civile, tandis que l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin figure parmi les prévenus.

L’institut LH2 note un important clivage politique. « 65% des sympathisants de la droite – dont 72% des sympathisants de l’UMP -déclarent faire confiance à la justice pour rester neutre, ce n’est le cas que de 36% des sympathisants de la gauche », commente Adélaïde Zulfikarpasic, la directrice du département Opinion. Ce sont les personnes les moins diplômées qui doutent le plus de l’indépendance de la justice. Ainsi, 63% des ouvriers déclarent ne pas lui faire confiance.

Quoi qu’il en soit, le procès n’intéresse pas que les médias, mais aussi une majorité de Français. 53% des sondés déclarent que le procès les intéresse, dont 21% « beaucoup » et 32% « un peu ». En revanche, 47% des sondés affirment que le procès ne les intéresse pas, dont 27% « pas du tout ».

L’intérêt pour le procès Clearstream augmente avec l’âge. Le procès intéresse seulement 48% des 18-24 ans, mais 63% des personnes de 65 ans et plus. L’intérêt augmente également avec le niveau d’enseignement et la catégorie socioprofessionnelle (66% chez les cadres, 35% chez les ouvriers).

Sondage LH2 réalisé pour Nouvelobs.com les 25 et 26 septembre 2009, par téléphone, auprès d’un échantillon de 1.004 personnes. Méthode des quotas.

Lundi 13 heures 46 – La Tribune: Début de l’audience du jour

Le tribunal quitte aujourd’hui le monde politique pour l’univers, opaque, de l’industrie de défense. L’audience de ce lundi 30 septembre va être consacrée en grande partie à l’audition d’Alain Gomez, ancien PDG de Thomson CSF (devenu Thales) et à celle de Pierre Martinez, ex patron de la sécurité du même groupe et proche de Gomez. Les deux figurent en bonne place dans l’affaire. Le nom d’Alain Gomez est en effet cité dans les listings falsifiés comme un homme initié par un des responsables d’une triade (mafia) chinoise aux arcanes de la chambre de compensation Cedel devenue Clearstream. Alain Gomez serait ensuite devenu le maître d’œuvre du réseau occulte utilisant les comptes secrets de Clearstream pour blanchir l’argent de la drogue et du trafic d’armes, dont les mega-commissions issues de la vente des frégates à Taïwan par Thomson en 1991. Pierre Martinez est accusé d’être l’homme de main de Gomez dans cette affaire. Alain Gomez a été le deuxième, après Philippe Delmas, à porter plainte pour dénonciation calomnieuse, le troisième étant Pierre Martinez. Les trois hommes sont les premières victimes et ceux qui ont déclenché l’enquête au long cours des juges d’instruction d’Huy et Pons.

Avant que le président ne fasse l’appel des parties civiles, les époux Piloquet (belle-soeur et le beau-frère de Dominique de Villepin) sont appelés à la barre pour se voir signifier la date et l’heure de leur citation à comparaître: le président indique la date au 12 octobre à 9 h 30 pour leur audition qui permettra de confirmer ou non le diner entre Lahoud et Villepin chez eux et la teneur des discussions. Il s’agit des premiers témoins cités par la défense de Dominique de Villepin dans le cadre du procès.

Puis c’est ensuite Alain Gomez, l’ex PDG de Thomson CSF devenu Thales, qui vient à la barre. Il charge Jean-Louis Gergorin.

Lundi 11 heures 39 – Le Monde: M. de Villepin assigne M. Sarkozy en justice

Un huissier s’est présenté, lundi 28 septembre à l’Elysée, pour y délivrer à « Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, président de la République, demeurant Palais de l’Elysée, 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris » une assignation à comparaître devant le tribunal de grande instance de Paris, pour atteinte à la présomption d’innocence.

Le dépôt de cette plainte avait été annoncé, mercredi 23 septembre, par les avocats de Dominique de Villepin, après la diffusion, sur TF1 et France 2, des propos du président de la République affirmant, à propos de l’affaire Clearstream : « Au bout de deux ans d’enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel. »

Selon le texte de l’assignation, ces propos sont une « atteinte aussi flagrante qu’extrêmement grave » à la présomption d’innocence de M. de Villepin, qui est renvoyé devant le tribunal correctionnel pour complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d’usage de faux, recel d’abus de confiance et de vol.

Rappelant que, selon l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme, « tout homme est présumé innocent ju
squ’à ce qu’il ait été déclaré coupable », la défense de M. de Villepin observe que les propos de M. Sarkozy sont « l’affirmation brutale de la culpabilité des prévenus dans le procès Clearstream » et que cette affirmation « concerne nécessairement M. de Villepin ».

Elle estime en outre que la suite de la déclaration du chef de l’Etat – « les juges décideront qui a fait ça, pourquoi on a fait ça, qui sont les opérateurs et qui sont les commanditaires » – confirme et « amplifie » cette atteinte. « En effet, relève le texte de l’assignation, selon , la culpabilité des prévenus dans ce procès ne faisant aucun doute, les juges n’auront plus qu’à décider de la répartition des rôles » entre opérateur et commanditaire.

Les avocats de M. de Villepin ajoutent que l’heure de diffusion – les journaux télévisés de 20 heures – et les fonctions de M.Sarkozy, président de la République et, à ce titre, garant de l’indépendance de la justice, « confèrent à cette atteinte une intensité exceptionnelle ».

L’issue judiciaire de cette démarche est d’ores et déjà connue puisque l’immunité pénale dont bénéficie le chef de l’Etat rend impossible toute poursuite à son encontre pendant la durée de son mandat. Comme ce fut le cas avec une procédure similaire intentée par Yvan Colonna, le tribunal ne peut que constater l’immunité et renvoyer l’examen de cette plainte à l’échéance d’un mois après la cessation des fonctions présidentielles de M. Sarkozy.

Mais la démarche des avocats de M. de Villepin est avant tout destinée à alimenter le débat sur le problème que pose, selon eux, la constitution de partie civile du chef de l’Etat, en matière de rupture du principe de l’égalité des armes devant la justice.

Lundi 7 heures – AFP: Audition des parties civiles ce lundi

Après des échanges nourris dans les médias, et parfois extrêmement violents, entre Sarkozystes et Villepinistes, le procès Clearstream entre dans sa deuxième semaine avec les auditions ce lundi des parties civiles, et celle de Dominique de Villepin, en point d’orgue mercredi.

De lundi à mercredi, le débat judiciaire devrait se poursuivre tant derrière les portes capitonnées de la 11e chambre, qu’à l’extérieur du Palais, où la rivalité entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin devrait continuer à inonder les médias.

Après le lapsus newyorkais (Nicolas Sarkozy a qualifié mercredi de « coupables » les prévenus au procès), et l’appel de Dominique de Villepin à une plus grande « réserve » présidentielle, les débats seront de retour dans l’arène judiciaire.

Lundi, la journée devrait être relativement calme. Notamment en raison de l’absence d’Imad Lahoud, qui a prévu de célébrer la fête juive du Grand Pardon (Yom Kippour). Certaines parties civiles, comme l’ancien dirigeant de Thomson-CSF, Alain Gomez, devraient en profiter pour raconter au tribunal leur stupeur et leur incompréhension, le jour où elles ont appris que leur nom figurait dans les listings.

Les interrogatoires de mardi et mercredi devraient permettre de voir un peu plus clair dans le magma Clearstream, cette affaire de « dénonciation calomnieuse », où les prévenus sont soupçonnés d’avoir falsifié des listings bancaires, et d’y avoir ajouté les noms de plusieurs personnalités, dont Nicolas Sarkozy, afin de faire croire qu’ils détenaient des comptes occultes.

Mardi, l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, et son employé Imad Lahoud, tous deux soupçonnés d’avoir falsifié les listings, seront une nouvelle fois confrontés. La semaine dernière, les deux hommes ont déjà pris la parole. Tandis que l’imprévisible Lahoud a affirmé avoir été « la chose » de son insatiable patron, Gergorin a assuré n’avoir été que le « pigeon » du jeune mathématicien.

Quant à Dominique de Villepin, que l’accusation soupçonne d’avoir collaboré à la machination, il sera entendu mercredi, mais pourrait intervenir dès mardi.

Dimanche 23 heures 58 – Europe 1: Les audiences de la semaine

Lundi : audition de certaines des parties civiles, ceux dont les noms sont apparus dans les listings falsifiés. Mardi : nouvelles auditions de deux des acteurs principaux du dossier Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud Mercredi après-midi : audition de Dominique de Villepin

Lundi, le procès Clearstream entre dans sa deuxième semaine avec, en point d’orgue, un rendez-vous très attendu : l’audition de Dominique de Villepin mercredi. Très combatif en dehors du tribunal lors du premier jour d’audience, l’ancien premier ministre devra cette fois répondre, point par point, sur le fond du dossier face aux juges du tribunal correctionnel de Paris. Pour « complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d’usage de faux et recel de vol », il risque jusqu’à cinq ans de prison.

« Il ressort de l’information que M. de Villepin a donné à M. Gergorin (le vice-président d’EADS) l’instruction de transmettre à l’autorité judiciaire les faux listings (de l’établissement bancaire Clearstream) (…) une telle instruction étant susceptible d’aboutir à l’élimination du rival politique que représentait M. Nicolas Sarkozy », peut-on lire dans l’ordonnance de renvoi de ce dossier très politique.

Le procureur de Paris avait été moins loin. Il estimait que l’ancien premier ministre n’avait pas organisé la manipulation mais avait négligé de la dénoncer et de la désamorcer.

Face à ces accusations, la défense de Dominique de Villepin n’a pas varié. Il assure qu’il n’a donné aucun ordre à quiconque et qu’il ne connaissait même pas Imad Lahoud, l’informaticien jugé à ses côtés pour avoir falsifié les listings Clearstream. Surtout, l’ancien premier ministre affirme qu’il n’a pas cherché à viser l’actuel président Nicolas Sarkozy.

Dimanche 19 heures 48 – LCI: Pour Christine Lagarde, « quand la politique entre au prétoire, la justice en sort »

La politique doit rester hors des affaires judiciaires, a déclaré dimanche la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, interrogée sur le lapsus de Nicolas Sarkozy qui a qualifié les prévenus de « coupables ». Elle s’est toutefois défendue de vouloir par cette phrase critiquer le chef de l’Etat et n’a fait aucun autre commentaire. « J’ai été avocate, l’adage dit que quand la politique entre au prétoire, la justice en sort », a-t-elle dit lors de l’émission Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Dimanche 18 heures 04 – Le Figaro: Second mandat à la Chancellerie pour Angela Merkel

Les électeurs allemands ont reconduit ce soir à la chancellerie la conservatrice Angela Merkel, qui devrait pouvoir constituer la coalition de centre-droit de son choix avec les libéraux, selon les sondages sortis des urnes. Son parti, la CDU (avec la CSU), obtiendrait 33,5% des voix, le SPD 23,5%, les libéraux du FDP 15%, les Verts 10% et la gauche radicale 13%.

Dimanche 17 heures 34 – AP: Un quatrième soldat français est décédé en Afghanistan

Un quatrième soldat français est mort aujourd’hui en Afghanistan, indique l’Elysée. Le légionnaire est mort dans l’accident d’un véhicule blindé dans le district de Surobi.

Interrogé il y a 10 jours sur BFM TV sur la stratégie à adopter en Afghanistan, Dominique de Villepin avait déclaré: « Il n’y a pas de solution militaire en Afghanistan », avant de souhaiter que soit prise « la décision d’annoncer un départ selon un calendrier qui doit donner du temps, parce que les choses ne peuvent pas se faire rapidement, mais qui marque la volonté des Occidentaux de ne pas rester à l’infini. »

Dimanche 13 heures 20 – Reuters: 3 soldats français décédés accidentellement en Afghanistan

Trois militaires français ont été tués accidentellement en mission en Afghanista
n dans la nuit de samedi à dimanche, annonce l’Elysée dans un communiqué.

Les victimes sont un adjudant et un brigadier du 13e régiment de dragons parachutistes de Dieuze ainsi qu’un soldat de 1ere classe du 3e régiment d’infanterie de marine (Rima) de Vannes. Ces décès portent à 34 le nombre de soldats français tués en Afghanistan depuis 2001. Paris a déployé quelque 3.000 soldats dans le pays.

Interrogé sur France Info, Christophe Prazuck, porte-parole de l’état-major des armées, a précisé que les trois soldats avaient été victimes de violentes intempéries alors qu’ils participaient, avec des militaires afghans, à une opération de sécurisation. Un des soldats a été foudroyé et les deux autres ont été emportés par une rivière en crue, a-t-il ajouté.

Samedi 22 heures – AFP: François Fillon annonce subrepticement l’explosion du déficit public: 140 milliards d’euros en 2009

Le Premier ministre François Fillon revoit à la hausse le déficit public en 2009, qui atteindra 140 milliards d’euros, soit 8,2% du PIB, contre 7,5% prévu jusque-là, dans une interview au JDD à paraître dimanche.

« 2009 avait été le budget de la relance au prix d’un déficit très lourd de l’Etat, puisqu’il atteindra 140 milliards, tous comptes publics confondus, soit 8,2% du PIB », affirme François Fillon. A contrario « 2010 sera le budget de la reprise », affirme le Premier ministre, qui promet une tonalité « volontariste et vert » au budget de l’année prochaine.

« Le budget de l’Etat n’augmentera pas en volume en 2010. Le déficit de l’Etat sera réduit de 140 milliards en 2009 à environ 115 milliards en 2010″, assure encore François Fillon.

« Nous poursuivons la réduction des emplois publics par le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux, soit une baisse de 33.000 emplois. Le déficit de l’Etat sera réduit. Mais avec une reprise insuffisante de la croissance, les déficits sociaux vont continuer à augmenter », dit-il encore.

« Nous ne pourrons donc l’an prochain faire mieux que de stabiliser les déficits globaux (comptes publics et comptes sociaux). Mais en 2010, nous ferons voter une loi pluriannuelle qui planifiera une baisse de la dépense publique sur plusieurs années », promet le Premier ministre.

Le Premier ministre a également annoncé que la prime à la casse pour les automobiles serait maintenue en 2010 mais réduite de 1.000 à 700 euros au 1er janvier, puis à 500 euros à compter du 1er juillet. François Fillon a aussi annoncé que les « retraites-chapeaux » pour les hauts dirigeants des entreprises seraient « taxées plus fortement ». « Aucun revenu du travail, du capital ou de remplacement ne doit échapper à l’impôt, ni aux contributions sociales. Après l’augmentation de la fiscalité sur les stock-options, nous allons maintenant taxer plus fortement les retraites-chapeaux, dans un souci d’équité », explique M. Fillon.

Pour rappel, le déficit budgétaire français était de 36 milliards en 2006, c’est-à-dire avant la crise, lorsque Dominique de Villepin était Premier Ministre. En 2007 (année dont l’exécution budgétaire a été assurée pour moitié par le gouvernement de Dominique de Villepin), il était de 38 milliards.

Samedi 21 heures 16 – AFP: Pour François Fillon, « on ne doit pas transformer les victimes en coupables »

Belle déclaration… reste à déterminer qui est qui !

Le Premier ministre François Fillon a affirmé dans un entretien au JDD que Nicolas Sarkozy était « la victime principale » de l’affaire Clearstream, ajoutant qu’il ne souhaitait pas voir « transformer les victimes en coupables ».

« Dans cette affaire compliquée, essayons de garder quelques idées claires. Il y a une victime principale, le président de la République. Et on ne doit pas transformer les victimes en coupables », avance M. Fillon, qui s’exprime pour la première fois depuis l’ouverture lundi du procès sur cette affaire. « Si ce qui est reproché se vérifie, cela signifie que des fautes graves ont été commises. Laissons les débats se dérouler dans le prétoire », ajoute-t-il.

Nicolas Sarkozy, partie civile dans ce dossier de dénonciation calomnieuse, a provoqué les foudres de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, principale personnalité poursuivie dans ce dossier, en parlant des « coupables » à propos des prévenus, faisant fi du principe de la présomption d’innocence.

Samedi 19 heures – Villepincom.net: Le réseau villepincom.net vient de franchier la barre des 1000 membres

L’inscription au réseau villepincom.net est gratuite, très rapide et très simple. Des groupes de discussions ont déjà été créés, dont un groupe « Blog 2villepin » pour rassembler les lecteurs de ce blog.

Dominique de Villepin répondra très régulièrement aux questions des membres de ce réseau, comme il l’a déjà fait vendredi.

Samedi 11h59 – Reuters: Semaine décisive pour Villepin au procès Clearstream

La deuxième semaine du procès de l’affaire Clearstream sera décisive pour l’ex-Premier ministre français Dominique de Villepin, opposé au président Nicolas Sarkozy dans ce dossier devenu affaire d’Etat.

Le débat est passé sur le terrain politique avec un lapsus du chef de l’Etat qualifiant de « coupables » les cinq prévenus jugés depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Ces propos violant la présomption d’innocence ont semé le trouble jusque dans la majorité.

Les juges entendront lundi certaines des parties civiles, au nombre d’une quarantaine, reléguées au second plan par l’âpreté de l’affrontement entre l’actuel président et l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac.

Pour une partie des plaignants, rien ne démontre que Nicolas Sarkozy ait été la principale ou unique cible de la manipulation. Les faux listings de comptes bancaires de la société luxembourgeoise Clearstream comportaient, outre les patronymes hongrois de Sarkozy, Nagy et Bocsa, des centaines de noms.Y figuraient des hommes politiques comme Alain Madelin, Dominique Strauss-Kahn ou Jean-Pierre Chevènement, des industriels de l’armement, des policiers, des magistrats, ou avocats, ainsi que des artistes et intellectuels.

L’appréciation par la justice du rôle de Dominique de Villepin, qui doit être entendu mercredi, après le vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin et le faussaire présumé Imad Lahoud mardi, a fluctué.

Le procureur de Paris, qui refusait de le poursuivre quand il était à Matignon, lui a finalement imputé dans son réquisitoire de fin d’enquête en octobre 2008 un rôle de « complice par abstention » dans la dénonciation calomnieuse. Selon cette version, il n’a pas organisé la manipulation mais a négligé de la dénoncer et de la désamorcer alors qu’il l’avait découverte avec certitude le 21 juillet 2004, dans les conclusions d’un rapport de la DST (Direction de la surveillance du territoire, contre-espionnage) commandé par ses soins.

Les deux juges d’instruction Jean-Marie d’Huy et Henri Pons sont allés plus loin, lui imputant un rôle actif dès avril 2004, lors de la transmission des faux listings à la justice par Jean-Louis Gergorin. « Il ressort de l’information que M. de Villepin a donné à M. Gergorin l’instruction de transmettre à l’autorité judiciaire les faux listings (…) une telle instruction étant susceptible d’aboutir à l’élimination du rival politique que représentait M. Nicolas Sarkozy », lit-on dans l’ordonnance de renvoi.

Dominique de Villepin, à l’époque des faits ministre des Affaires étrangères (mai 2002-mars 2004), de l’Intérieur (mars 2004-mai 2005) puis Premier ministre (mai 2005-mai 2007) conteste cette conclusion et nie avoir donné un ordre que
lconque. Il confirme avoir demandé une première enquête au général Philippe Rondot, spécialiste du renseignement, en janvier 2004, puis une seconde à la DST en juillet 2004, mais c’était selon lui pour examiner le problème général posé par les listings. Il conteste avoir visé Nicolas Sarkozy et dit avoir cru de bonne foi que les listings pouvaient être authentiques.

Les dépositions de ses accusateurs ont été fluctuantes. Jean-Louis Gergorin a mis en cause Dominique de Villepin en évoquant un ordre de sa part, mais seulement à son septième interrogatoire, alors qu’il l’avait jusque-là blanchi. Imad Lahoud a commencé, lui, à mettre en cause Dominique de Villepin après la fin de l’instruction, en 2008.

En réplique, la défense de Dominique de Villepin a déjà produit à l’audience des documents montrant qu’entre février 2004 et juillet 2005 Imad Lahoud avait vu 15 fois François Pérol, alors directeur adjoint de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Economie. A ses yeux, ces documents prouvent que Nicolas Sarkozy avait un rôle plus ambigu que celui de simple victime.

Samedi 10 heures 30 – Le Monde: G20, un bilan en demi-teinte

Le retour à la croissance. Rien n’est acquis. « Nous nous réunissons en un moment crucial de transition entre la crise et la reprise », écrivent les 20 dans leur communiqué final. Après avoir validé les mesures de sauvetage de l’économie mondiale décidées depuis un an – « Cela a marché », se réjouissent-ils –, il n’est pas question de desserrer l’étau tant que le chômage augmente.

« Nous devons rester fermes dans notre engagement de stimuler la croissance économique », a déclaré le président chinois, Hu Jintao, reflétant l’avis quasi général. « Le G20 n’a pas déclaré la fin de la crise », expliquait un participant. Il entend « éviter tout retrait prématuré des plans de relance ». La « responsabilité budgétaire » attendra. La thèse allemande de retour rapide à l’orthodoxie budgétaire n’est pas à l’ordre du jour.

La pérennisation du G20. Ses membres l’ont décrété « forum prioritaire de notre coopération économique internationale ». La crise a implicitement généré une réforme institutionnelle d’envergure. Les pays riches ne sont plus les seuls maîtres de l’économie mondialisée. L’émergence d’un « axe » Etats-Unis-Chine (un « G2″, entend-on par dérision) a beaucoup fait pour qu’une plus large place soit laissée aux pays émergents dans la résolution des questions économiques.

La régulation du système financier. « Nous n’autoriserons pas un retour aux pratiques bancaires antérieures », assurent les membres du G20. Ils entendent mettre fin aux pratiques qui poussent à la « prise de risque excessive », et « améliorer le marché de gré à gré des produits dérivés » (sans que soit précisé en quoi cela consisterait). Autre élément: le renforcement de la supervision des banques pour qu’elles préservent un niveau adéquat de capitalisation.

La réforme de la Banque mondiale et du FMI. Le G20 a décidé d’augmenter « d’au moins 3% » les droits de vote à la Banque mondiale attribués aux pays en développement et en transition, qu’il a jugés « sous-représentés ». Ces pays se verront aussi dotés au FMI de 5% supplémentaires. Le nombre de 24sièges au conseil d’administration étant maintenu, les Européens devront faire place aux autres. Chine, Turquie et Corée du Sud sont souvent citées. Le FMI officiera comme conseiller du G20.

Pour les plus optimistes, ce mouvement marque un début de gouvernement économique mondial. La chancelière Angela Merkel est plus dubitative: elle a comparé la gouvernance du G20 à la « stratégie de Lisbonne », qui entendait renforcer la compétitivité des pays européens mais qui fut un échec, car elle n’était pas contraignante.

La limitation des bonus. Un encadrement des rémunérations « fluctuantes » (hors salaires) est acquis: les membres du G20 souhaitent que les entreprises « mettent en œuvre immédiatement des pratiques de rémunération saines » et que les Etats se dotent des moyens de supervision adéquats.

Le commerce international. En séance, les débats ont été clivés: Barack Obama et Gordon Brown veulent que les pays en excédent commercial (Chine, Japon, Allemagne) stimulent leur consommation intérieure et exportent moins. La chancelière allemande estime que son pays ne peut pas à lui seul stimuler la croissance mondiale. Selon Mme Merkel, les pays en déficit ont des problèmes de change, de compétitivité et de politique intérieure à régler. Le président chinois, M.Hu, a appelé à « intensifier la coopération scientifique et technologique internationale » pour combler l’écart entre pays riches et pauvres, condition, selon lui, d’une réduction des déséquilibres.

De façon rituelle, le G20 a appelé à conclure le cycle commercial de Doha en 2010. Chinois, Indiens, Brésiliens et Allemands ont appelé à rejeter tout protectionnisme. Selon M.Strauss-Kahn, l’année 2008 a démontré que « le protectionnisme a été plus dans les mots que dans les faits ».

Le changement climatique et environnemental. M.Obama a affirmé que le sommet de Copenhague, en décembre, ne permettrait pas de signer le traité final. En conférence de presse, M.Sarkozy a annoncé une initiative conjointe avec Angela Merkel, Gordon Brown et le président brésilien Luiz Inacio Lulada Silva pour financer la lutte contre le réchauffement climatique et débloquer la situation. Qu’il s’agisse du commerce ou du climat, de nombreuses délégations s’inquiètent du blocage politique intérieur américain, qui empêche le président Obama d’aller de l’avant.

Les premières critiques. Elles sont de deux ordres. La première estime que le communiqué final reflète plus un état d’esprit qu’une politique effective: le G20 ne se dote quasiment d’aucun moyen de faire appliquer ses décisions. La seconde juge que cette réunion tourne le dos aux pauvres. Ce G20 « ne constitue pas un bon départ » pour une réelle coopération économique internationale, déclarent les responsables de la campagne dite du « Millenium », menée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Ce sommet, regrettent-ils, a accordé bien plus d’importance aux rémunérations des dirigeants d’entreprises « qu’aux besoins du 1,4milliard d’êtres vivant avec moins de 1,25 dollar par jour ». Selon eux, 33 milliards de dollars de l’aide promise aux pays pauvres jusqu’à la fin 2010 n’ont pas encore été versés.

Vendredi 18 heures 46 – Nouvel Observateur: Nicolas Sarkozy invite, aux frais de l’Etat, 4.000 personnes à une réception à New York »

Nicolas Sarkozy aurait organisé une soirée, mercredi 23 septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, avec pas moins de 4.000 invités et « une facture de 400.000 euros », affirme le site Bakchich.info.

Le député PS Hervé Féron renchérit : « Le président de la République organise une garden party au Manhattan Center Studio pour 4.000 Français installés aux Etats-Unis pour une facture, selon plusieurs sources, de 400.000 euros pour le budget réception, et de 2 millions d’euros en tout ».

Le député de Meurthe-et-Moselle demande « des explications sur cette dépense. « Utiliser ainsi les deniers de l’Etat à des visées purement électoralistes est inadmissible », conclut-il.

Europe 1 revenait d’ailleurs mercredi soir sur le coût de la visite de Nicolas Sarkozy, la semaine précédente, à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif: 156 639 euros ! Ce chiffre, issu du budget définitif établi par la direction de l’AP-HP, est conforme aux estimations du syndicat Sud.

Pus de 25000 euros pour le cocktail, 2000 euros environ pour la décoration florale et quelque 112217 euros pour la location de chapiteaux et de gradins: au total, selon les in
formations recueillies par Europe 1, la directrice de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) a confirmé mardi avoir déboursé 156639 euros pour la réception organisée pour célébrer la 2500e greffe de foie effectuée à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif. Et accueillir, parmi les invités, Nicolas Sarkozy.

Ce chiffre officiel est conforme à l’estimation établie par Sud, le syndicat qui avait lancé la polémique la semaine dernière. Le syndicat a précisé mardi que ce bilan ne prenait pas en compte, par ailleurs, les « recettes non réalisées du fait de l’annulation des consultations et opérations non urgentes ». 300 personnes avaient participé à une manifestation vendredi dernier pour dénoncer cette dépense alors que des restrictions budgétaires sont par ailleurs imposées.

« Je trouve complètement incompréhensible qu’il puisse y avoir la moindre polémique sur la présence du président de la République au milieu des greffés, au milieu des équipes médicales. Ce qui serait scandaleux, c’est que je n’y sois pas », avait rétorqué Nicolas Sarkozy. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, avait, pour sa part, démenti le chiffre de 156000 euros et dénoncé une « polémique absolument ridicule » vendredi. L’AP-HP avait tenté, de son côté, de désamorcer la polémique politique en affirmant que la manifestation aurait eu lieu de toute façon, avec ou sans Nicolas Sarkozy.

Vendredi 15 heures 37 – Nouvel Observateur: Quand l’UMP rame pour défendre les siens

Bourdes, boulettes, gaffes… Les membres de la majorité ne sont pas toujours aussi sérieux qu’ils le voudraient. Heureusement, il y a toujours les amis pour trouver toutes sortes de justifications. Florilège autour de trois cas d’école: Sarkozy et les « coupables » de Clearstream, les propos d’Hortefeux sur le militant d’origine arabe, et, plus ancien, Sarkozy et le « Casse toi pov’con ».

L’arme favorite de l’UMP : l’attaque. Les troupes de Nicolas Sarkozy cherchent à étouffer la critique au moyen d’une violente charge contre l’adversaire. La gauche le plus souvent, Dominique de Villepin à l’occasion.

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Jeudi 19 heures – AP: La hausse du chômage se poursuit en France

La crise poursuit ses ravages sur la marché de l’emploi. Le nombre de personnes inscrites au Pôle emploi en catégorie A en France métropolitaine a connu une hausse de 0,7% en août, soit 18.100 demandeurs de plus, a annoncé Bercy jeudi dans un communiqué. Les jeunes et les plus de 50 ans sont, une fois encore, particulièrement touchés.

Le nombre de chômeurs de catégorie A (chômeurs disponibles immédiatement et n’exerçant aucune activité même réduite) s’établissait fin août à 2.553.000 personnes. Sur un an, le chômage a progressé de 25,8% et les inscriptions suite à des licenciements économiques ont connu une flambée de 68,1%.

On note que les « cessations d’inscription pour défaut d’actualisation » sont en hausse de 5,7% sur un mois, de 16,2% sur un an et représentent 41,9% des motifs de sortie de Pôle emploi, donc des statistiques du chômage.

Pour la ministre de l’Economie Christine Lagarde, cette nouvelle hausse « indique que les effets de la crise sur le marché du travail se poursuivent ». Dans un communiqué diffusé jeudi soir, la ministre dit toutefois constater que « la dégradation de l’emploi a ralenti significativement depuis le début de l’année ».

Si le chômage des jeunes de moins de 25 ans ne progresse « que » de 0,5% sur un mois, la hausse est en revanche de 33,6% sur un an. Le taux de chômage des personnes de 50 ans et plus progresse, lui, de 0,9% entre juillet et août et de 26% sur un an. Toutes catégories confondues, et en comptant les départements d’outre-mer (DOM), le nombre d’inscrits au Pôle emploi fin août s’établissait à 3.923.200 personnes.

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