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Mon procès Clearstream – troisième journée

Troisième journée d’audience: Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud à la barre cet après-midi… et, en soirée, un Président de la République – partie civile qui bafoue honteusement le principe de la présomption d’innocence !

Me Metzner interroge: « Qui manipule qui? »


Mercredi 22 heures 27 – Pierre Rancé sur le site Internet d’Europe 1: Dominique de Villepin « apparaît totalement étranger à cette affaire »

Cela fait déjà de longues minutes qu’Imad Lahoud accuse Jean-Louis Gergorin d’être sa source et d’être celui qui lui a donné de faux listings, quand le président du tribunal interroge l’ancien trader pour lui demander si c’est lui qui a mis le nom de Nicolas Sarkozy dans ces listings.

« Oui je l’ai fait, reconnaît Lahoud mais à la demande expresse de Jean-Louis Gergorin. Je suis allé au ministère de l’Intérieur avec lui et son chauffeur. On m’a fait monter un étage où j’étais attendu dans un bureau par Yves Bertrand, le directeur des Renseignements généraux. »

Une version qualifiée d’absurde par Jean-Louis Gergorin à la suspension d’audience…

C’est une version déjà connue mais qui a fait le bonheur de la défense de Dominique de Villepin qui apparaît totalement étranger à cette affaire.

Imad Lahoud n’a en effet pas répété à l’audience ce qu’il avait déclaré au juge d’Huy le 9 décembre 2008, selon les révélations du Journal du Dimanche le 5 septembre dernier: « Je savais que Jean-Louis Gergorin était en contact avec Dominique de Villepin et que la cabale contre Nicolas Sarkozy était montée sous la connaissance de Dominique de Villepin. C’est ce que m’a dit Jean-Louis Gergorin au moment où il m’a demandé de recopier le nom de Nagy et Bocsa sur cette feuille… », avait alors déclaré Imad Lahoud.

Mercredi 21 heures 41 – Blog de Pascale Robert-Diard, chroniqueuse judiciaire au journal Le Monde: Les avocats de Dominique de Villepin jugent les propos de Nicolas Sarkozy « scandaleux »

Les avocats de Dominique de Villepin ont jugé ce soir « scandaleux » les propos du président de la République au sujet des prévenus du procès Clearstream, propos qui selon eux violent les règles relatives à la présomption d’innocence.

De New York, où il est interrogé en direct sur TF1 et France 2, Nicolas Sarkozy est interrogé sur l’affaire Clearstream et les attaques portées contre lui par Dominique de Villepin. Il répond: “au bout d’une longue enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être renvoyés devant le tribunal correctionnel…”

La phrase est aussitôt transmise à Me Olivier Metzner, l’avocat de Dominique de Villepin, qui interrompt l’audience et la lit la déclaration.

« M. Sarkozy affirmait de New York, devant toute la France, que M. de Villepin était coupable car il était traduit devant un tribunal », tonne Me Olivier Metzner devant la 11e chambre du tribunal correctionnel.

Il poursuit: « C’est cela le respect de votre tribunal? de votre parquet? C’est cela qu’un président de la République donne comme spectacle à la France de la justice? La présomption d’innocence est un droit fondamental. Et le président de la Répblique la bafoue en direct devant des millions de Français! »

« On a voulu pendre à un croc de boucher Dominique de Villepin. Maintenant, on le dit déjà coupable! Est-ce que cette atteinte à la justice est acceptable ? », a-t-il ajouté.

Me Herzog, avocat du Président de la République – partie civile, n’en croit pas ses oreilles, et cherche à tout prix à vérifier les propos, pendu au téléphone. Il hésite à réagir, puis s’abstient.

Dehors, Me Metzner annonce aux caméras qu’il va déposer plainte contre Nicolas Sarkozy pour atteinte à la présomption d’innocence.

« C’est une atteinte scandaleuse aux principes fondamentaux », appuie son confrère, Me Henri Leclerc.

Mercredi 20 heures 53 – Reuters: Imad Lahoud a rencontré à de multiples reprises des proches de Nicolas Sarkozy

Imad Lahoud a affirmé aujourd’hui pour la première fois qu’il avait rencontré en 2005 l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, suggérant ainsi qu’il était impliqué dans le complot contre Sarkozy. Dominique de Villepin a nié à l’audience, expliquant qu’il ne connaissait pas Imad Lahoud.

Me Olivier Metzner, avocat de Dominique de Villepin, documents du dossier à l’appui, a alors mis en exergue le fait que Lahoud voyait beaucoup de proches conseillers de Nicolas Sarkozy en 2004, notamment François Pérol, mais pas seulement.

La défense de Dominique de Villepin a apporté des éléments montrant qu’Imad Lahoud avait rencontré pas moins de quinze fois en 2004 et 2005 François Pérol, proche conseiller de Nicolas Sarkozy.

Ces rencontres, dont l’existence est cette fois attestée par des notes de frais, sont censées démontrer pour la défense de Dominique de Villepin que c’est Nicolas Sarkozy qui s’est servi de l’affaire contre lui, et non l’inverse.

Mercredi 20 heures 37 – Reuters – Nicolas Sarkozy bafoue honteusement le principe de la présomption d’innocence

Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi qu’il ne renoncerait pas à sa constitution de partie civile dans l’affaire Clearstream et a affirmé que les « coupables » étaient devant le tribunal, bafouant le principe de la présomption d’innocence dont bénéficient des prévenus non encore définitivement jugés.

« J’ai certainement beaucoup de défauts mais je ne suis pas un homme qui ment. Je ne suis pas un homme qui renonce et je ne suis pas un homme qui plaisante avec les principes d’honneur et de probité », a expliqué le chef de l’Etat en laissant entendre qu’il ne retirerait pas sa plainte dans l’affaire Clearstream.

« Quand bien même d’ailleurs je la retirerais, le procès aurait lieu. Que la justice fasse son travail sereinement, elle est en train de le faire et je lui fais toute confiance », a-t-il ajouté.

Interrogé sur le problème posé par la constitution de partie civile dans un procès d’un chef de l’exécutif qui exerce une tutelle sur les procureurs, M. Sarkozy a répondu que « le président de la République n’a pas de tutelle sur les juges qui jugent ».

« J’ajoute que quand j’ai déposé cette plainte et qu’on a voulu me mettre dans le scandale, je n’étais pas président de la République », a-t-il précisé.

« J’ai déposé plainte contre X quand j’ai découvert avec stupéfaction que j’étais titulaire de deux comptes dans une banque dont j’ignorais même le nom et chacun aurait eu le même sentiment et la même réaction », a expliqué le chef de l’Etat.

« Au bout de deux ans d’enquête, deux juges indépendants ont estimé que les coupables devaient être traduits devant un tribunal correctionnel », a ajouté M. Sarkozy, sans tenir compte de la présomption d’innocence dont bénéficient des prévenus non encore définitivement jugés.

« Je fais totalement confiance à la justice. Que chacun s’explique devant le prétoire, devant les juges et les juges décideront qui a fait ça, pourquoi on a fait ça, qui sont les opérateurs et qui sont les commanditaires ? », a-t-il indiqué.

Nicolas Sarkozy s’était déjà vu reprocher lors du procès du nationaliste corse Yvan Colonna au début de l’année d’avoir déclaré, le 4 juillet 2003 : « La police française vient d’arrêter Yvan colonna, l’assassin du préfet Erignac ».

Mercredi 20 heures 11 – AFP – Dominique de Villepin dément avoir rencontré Imad Lahoud en 2005

Interrogé par l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, M. Lahoud, qui a changé de versions de nombreuses fois au cours de l’enquête, a pour la première fois indiqué connaître Dominique de Villepin.

Il dit l’avoir rencontré « une fois » en 2005, par l’intermédiaire de la belle-soeur du diplomate, Delphine, qui était
alors sa voisine.

« Je l’ai rencontré chez sa belle-soeur qui habitait près de chez moi, c’est Jean-Louis Gergorin qui était l’organisateur de cette réunion », a-t-il affirmé. « J’ai dit à Dominique de Villepin que j’étais excédé, que j’étais victime de menaces, il m’a dit de tenir, que j’avais agi pour le bien de la France », a soutenu M. Lahoud.

A l’époque, « j’avais exprimé beaucoup d’admiration pour Dominique de Villepin auprès de Jean-Louis Gergorin », alors vice-président d’EADS. « Pour moi, c’était l’homme de l’ONU, l’homme de la République qui n’avait pas voulu engager la France en guerre. Ca m’avait énormément impressionné ».

« J’avais une admiration pour cet homme et je m’en suis beaucoup ouvert auprès de Jean-Louis Gergorin, qui en usait et en abusait », a conclu M. Lahoud, un temps employé à EADS.

Dans l’après-midi, M. Lahoud avait accusé Jean-Louis Gergorin de l’avoir manipulé et de lui avoir ordonné d’insérer le nom de Nicolas Sarkozy dans les fichiers Clearstream.

« Je n’ai jamais rencontré M. Lahoud », a répondu Dominique de Villepin interrogé pour la première fois par le président depuis l’ouverture du procès lundi.

Mais « je dois dire que j’ai été touché par son témoignage, par l’approbation qu’il a exprimée sur la politique que j’ai menée et je voudrais redire l’affection que je porte au peuple libanais. », a-t-il ajouté, provoquant une onde de sourires dans l’assistance.

Interrogé par Me Herzog, Jean-Louis Gergorin a également indiqué qu’à sa connaissance, Imad Lahoud ne connaissait pas Dominique de Villepin.

Mercredi 19 heures 49 – Nouvel Observateur – La nouvelle version d’Imad Lahoud, contestée par Jean-Louis Gergorin

Imad Lahoud qui n’a cessé de changer de version a finalement affirmé avoir, en mars 2004, ajouté les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy dans les listings Clearstream, à la demande de l’ancien vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin.

Cherchant à minimiser sa responsabilité dans la falsification, Imad Lahoud a ajouté: « Je reconnais avoir recopié sur une feuille Excel un modèle papier que m’a donné Jean-Louis Gergorin avec les patronymes Stéphane Bocsa et Paul de Nagy », qui sont des éléments du nom complet de Nicolas Sarkozy.

« On m’a présenté un document et je l’ai recopié à la demande de Jean-Louis Gergorin », a martelé l’ancien trader, assurant n’être qu’une « petite main » et « en aucun cas l’auteur de cette affaire ».

Selon lui, la scène se serait passé en mars 2004, dans le bureau de l’ancien patron des RG, Yves Bertrand.

Imad Lahoud a également affirmé ne pas être « la source que décrit Gergorin. Je n’ai pas fabriqué de listing. J’étais totalement sous l’emprise de Jean-Louis Gergorin, j’étais sa chose ».

« Mais alors, ‘pourquoi avoir attendu si longtemps pour le dire ? », le questionne le président.

« Jean-Louis Gergorin exerçait une pression énorme sur moi », s’est plaint Imad Lahoud. C’était « un patron envahissant qui venait le soir chez moi, restait jusqu’à 23 heures ». « Il virait quasiment ma femme de la pièce, allumait un robinet et discutait pendant une heure des attaques qui pouvaient avoir lieu contre le groupe Lagardère ».

« J’ai eu des doutes à plusieurs reprises, mais c’était un interlocuteur légitime, c’était le numéro deux d’EADS, il m’avait aidé dans ma carrière au sein d’EADS », a-t-il raconté. « Je sortais de détention provisoire, j’étais désespéré, il m’a tendu la main ». En fait, a-t-il accusé, « il avait tout orchestré pour que j’apparaisse comme le commanditaire de cette affaire ».

De son côté, Jean-Louis Gergorin a rejeté ces accusations : « tout ce que dit M. Lahoud est inventé ». « C’est totalement loufoque(…) « M. Lahoud vous a démontré une chose, sa grande capacité imaginative, mais je crois qu’il a perdu beaucoup de sa force de persuasion ».

« Je ne peux simplement que démentir en bloc, notamment cette scène grandguignolesque dans le bureau de M. Bertrand », a rétorqué M. Gergorin.

« C’est un tissu total de contrevérités pour ne pas dire de mensonges », a renchéri le polytechnicien, persuadé d’avoir été « un gogo dans cette affaire », « un pigeon ».

Et pour cause, a-t-il dit, « je n’arrivais pas à imaginer que Lahoud puisse se payer ma tête », c’est « quelqu’un de très doué, très intelligent, très séduisant ».

« Je regrette amèrement mes erreurs de jugement, je suis tombé dans le panneau », a argumenté le stratège aéronautique. « J’ai été drogué, intoxiqué, mais j’y ai cru de bonne foi. »

Mercredi 19 heures 35 – Mediapart – Pour Marine Turchi, les députés UMP sont embarassés par l’affaire Clearstream

«La gauche a ses divisions, la droite son procès.» C’est ce que voulait éviter Nicolas Sarkozy. Mais l’affaire Clearstream se révèle pourtant bien embarrassante pour les députés UMP.

D’un côté, la vingtaine de villepinistes, chiraquiens et autres gaullistes qui apportent leur soutien à Dominique de Villepin.

De l’autre, une poignée de sarkozystes pure souche qui défendent bec et ongles le chef de l’Etat.

Et, au milieu, une majorité silencieuse qui tient à rester à distance de cette affaire.

Mercredi 18 heures 53 – Associated Press – Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin se renvoient la responsabilité du rajout des noms Nagy et Bocsa

Le corbeau et le falsificateur présumés des listings Clearstream, imputant à des personnalités des comptes occultes dans des paradis fiscaux, se sont mutuellement accusés mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris d’avoir ajouté le nom de Nicolas Sarkozy, sous deux pseudonymes, à ces fichiers.

Jean-Louis Gergorin, vice-président d’EADS à l’époque, dit avoir été « trompé » par le mathématicien Imad Lahoud, qu’il avait recruté dans l’entreprise aéronautique.

« J’étais drogué, j’étais intoxiqué. J’y ai cru longtemps (à l’authenticité des fichiers, NDLR), j’y ai cru trop longtemps, mais j’y ai cru de bonne foi », a plaidé M. Gergorin, « bouleversé » à l’époque par le décès de son patron Jean-Luc Lagardère qu’il soupçonne alors d’avoir été assassiné. Il se reproche aujourd’hui ses « erreurs de jugement », aveuglé par Lahoud un homme « très doué, très intelligent, très séduisant ».

C’est Imad Lahoud qui lui a remis début 2004 les listings de comptes Clearstream sur lesquels apparaissaient les noms des rivaux légendaires de Lagardère, ainsi que ceux de Brice Hortefeux, Nicolas Sarkozy, sous les noms de Stéphane Bocsa et Paul de Nagy, ses deuxième et troisième prénoms et le complément de son patronyme, ou encore Patrick Bruel…

Imad Lahoud, qui a nié tout au long de l’instruction, a réaffirmé mercredi que c’est son « patron » qui lui avait fait faire ces faux. « Je n’ai jamais transmis le nom de Sarkozy (…) J’ai recopié sur un modèle papier que m’a tendu Jean-Louis Gergorin les noms et des dizaines de colonnes derrière » qui « ont ensuite été intégrés aux listings Clearstream », a expliqué M. Lahoud.

« Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant: ‘tiens, je vais ajouter le nom de Sarkozy’. Je ne savais pas que c’était son nom ». « Je le regrette amèrement », a encore ajouté M. Lahoud assurant que l’opération s’était déroulée au ministère de l’Intérieur, en présence d’Yves Bertrand, alors patron des RG réputé proche de Jacques Chirac. Ces déclarations sont qualifiées de « loufoques » par M. Gergorin.

Le président du tribunal, Dominique Pauthe, a rappelé que l’expertise des ordinateurs d’Imad Lahoud avait montré qu’il était vraisemblablement le seul falsificateur. Il a notamment effacé plu
s de 600.000 fichiers en 2005 alors que l’enquête était déjà en cours. « Un accident informatique », assure Lahoud.

Mercredi 18 heures 25 – Chat Orange – Le Figaro: Michèle Alliot-Marie.

Nicolas Sarkozy «est un justiciable comme les autres». C’est Michèle Alliot-Marie qui le dit, sur LeFigaro.fr. «Il ne peut pas avoir moins de droits que les autres».

On ne saura pas s’il peut, en revanche, avoir plus de droits que les autres… La question, en effet, n’est pas posée à la Garde des Sceaux.

Mercredi 17 heures 20 – 20 Minutes: Bilan de la première partie de l’audience.

Une audition très technique, qui va fouiner dans les détails des dossiers. Pourtant, un fait important ressort de l’audience: Imad Lahoud reconnaît avoir rajouté le nom de Nicolas Sarkozy aux listings, sous la pression de Jean-Louis Gergorin. Mais reste à savoir si son argumentaire tient la route…

Lahoud est en effet incapable de donner des détails sur les circonstances. Il raconte l’avoir fait dans le bureau d’Yves Bertrand, mais ne sait pas à quel étage il se trouvait…

Imad Lahoud s’est égament excusé vis-à-vis des magistrats pour «son attituide durant toute l’instruction». Son contrat à la DGSE lui imposait une clause de confidentialité, qu’il aurait voulu respecté. Il a changé d’avis quand il a «compris qu’on s’était servi» de lui.

Mercredi 15 heures 27 – Nouvel Observateur: Imad Lahoud affirme ne pas avoir fabriqué de listing et accuse Jean-Louis Gergorin. Ce dernier réplique : « tout ce que dit M. Lahoud est inventé ».

Le troisième jour du procès Clearstream est au coeur de la « manipulation » avec l’audition, mercredi 23 septembre, de Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud, tout deux soupçonnés d’avoir falsifié les fichiers Clearstream. Le tribunal correctionnel de Paris devra délimiter le rôle des deux hommes et de définir qui, du vice-président d’EADS ou de son employé, a été à l’origine de la falsification.

Premier entendu, le mathématicien Imad Lahoud commence par contester les détails de date et de lieux établis par le dossier. Il affirme ensuite ne pas être « la source que décrit Gergorin. Je n’ai pas fabriqué de listing. J’étais totalement sous l’emprise de Jean-Louis Gergorin, j’étais sa chose ».

L’ancien trader explique avoir récupéré les listings authentiques de Clearstream, sous ordres de la DGSE, de Jean-Louis Gergorin, puis du général Rondot.

De son côté, Jean-Louis Gergorin rejete ces accusations : « tout ce que dit M. Lahoud est inventé ».

Après avoir nié être le falsificateur des listings Clearstream, Imad Lahoud avait affirmé en novembre 2008 avoir lui-même ajouté le nom de Nicolas Sarkozy depuis le bureau de l’ancien patron des Renseignements généraux, Yves Bertrand, ce que ce dernier nie formellement.

L’avocat d’Imad Lahoud, qui a assuré avant l’audience que son client « dirait la vérité », attend surtout, « au cours de cette audience publique, une vérité fondée sur des preuves matérielles et non plus sur du ‘parole contre parole contre re-parole’ ».

Le journaliste Denis Robert, qui a remis des fichiers au mathématicien et qui figure parmi les prévenus à ce procès, a de son côté confié venir à l’audience « comme au théâtre, pour écouter la nouvelle version de M. Lahoud ».

Mercredi 15 heures 09 – Bruno Roger-Petit dans Le Post: Frédéric Lefebvre sur Strauss-Kahn: « On a des photos! On les fera circuler! ».

Tout à leur monomanie éditoriale relative à la fraude présumée organisée en novembre dernier pour consacrer Martine Aubry, première secrétaire du PS, les journalistes politiques sont passés complètement à côté de l’autre révélation incroyable que contient le livre de Rissouli et André « Holdups, arnaques et trahisons ».

Tout à leur monomanie éditoriale relative à la fraude présumée organisée en novembre dernier pour consacrer Martine Aubry, première secrétaire du PS, les journalistes politiques sont passés complètement à côté de l’autre révélation incroyable que contient le livre de Rissouli et André « Holdups, arnaques et trahisons ».

Page 125 du livre, évoquant les handicaps supposés de Dominique Strauss-Kahn en vue d’une élection présidentielle, handicaps que les adversaires de DSK ne manqueraient pas d’exploiter, les auteurs citent un propos de Frédéric Lefebvre datant de l’automne 2006.

A l’époque, Lefebvre est le chef de cabinet du président de l’UMP (qui préside depuis la République) et il assiste au déroulement de la primaire socialiste opposant Royal, Fabius et DSK. Que dit-il à l’époque au sujet d’une possible candidature DSK et devant des journalistes politiques s’il vous plaît? Ceci: « Il ne tiendrait pas une semaine. On a des photos, elles existent! On les fera circuler, ça ne plaira pas aux Français! ».

Et les auteurs de préciser que ces clichés existent bel et bien, citant le témoignage d’une attachée de presse qui les aurait vus et précisant que par conséquent, ces documents seraient « susceptibles de ressurgir à tout instant en pleine campagne électorale ».

Voilà une information absolument ébouriffante, et qui, au moment où s’ouvre le procès Clearstream alors même que l’actuel chef de l’État n’a de cesse de proclamer sa volonté d’en finir avec les cabinets noirs, ne manque pas de sel.

L’article complet est à lire en cliquant ici. Un journaliste de TF1 ou de France 2 osera-t-il questionner Nicolas Sarkozy sur ce sujet ce soir?

Mercredi 14 heures 42 – Exprimeo: Dominique de Villepin et la présidentielle 2012

Dominique de Villepin ne peut désormais que constater que toutes les étapes ont été franchies pour qu’il soit dans le devoir d’offrir une alternative en 2012.

2012 seront les élections de la respectabilité.

C’est la vague de fond qui se profile. La respectabilité du pouvoir, c’est une nouvelle morale appliquée au pouvoir pour davantage d’humilité, d’écoute et surtout de respect des individus.

La « morale républicaine Française » a été constituée autour de principes simples :
– le respect d’autrui,
– l’honnêteté,
– le sens de la justice avec dans ce terme une acception plus proche de l’équité que de la pure règle de droit,
– le refus de l’égoïsme,
– la générosité.

Ces termes constituent les fondements essentiels de la morale républicaine.

S’en émanciper exagérément constituerait un grand risque pour tout responsable public Français.

Cette « morale républicaine » entretient d’ailleurs des relations parfois paradoxales avec la morale « classique ».

En France, ce qui est important sur le plan moral, c’est moins de respecter la loi faite pour tous que d’appliquer les lois que chacun s’est fait pour lui-même parées alors du nom de principes. Ces principes donnent ainsi naissance à une sorte de code des devoirs individuels.

Il y a bien en France deux sortes de « lois « .

La  » loi extérieure  » qui s’impose à tous. Cette loi peut être malmenée sans que cela ne suscite de trop grande réprobation morale selon les domaines.

A côté, voire même en complément, intervient une sorte de  » loi intérieure  » non écrite qui est constituée par l’ensemble des principes que chaque individu considère comme constituant son « code de vie ».

Prenons l’exemple du fonctionnement des services publics. Un ag
ent d’un service public est plus affecté si vous mettez en cause son sens de l’honneur professionnel personnel que le respect du règlement. Un agent de la SNCF vous explique que le train doit arriver à l’heure non pas parce que le règlement lui impose dans le contrat passé avec les usagers mais parce que le conducteur en question serait à ses propres yeux indigne de sa réputation si tel n’était pas le cas.

Sous cet angle, la morale se rapproche de l’éthique du devoir.

Aujourd’hui, le « code de vie » de Dominique de Villepin ne laisse plus aucune place au doute : il sera candidat en 2012.

Trop de frontières ont été dépassées ces derniers jours tout particulièrement.

Sa déclaration le premier jour du procès prend alors une autre signification.

Elle était probablement sa vraie déclaration de candidature entouré par les ses siens dans des conditions de chaleur sincère qui ont ému toutes les personnes présentes ce jour là. Il y avait dans le regard de son épouse et de ses enfants une solidarité implacable qui a touché y compris dans le camp adverse.

Pour ceux qui savent également décoder les messages de l’ancien Premier Ministre, la phrase de conclusion « au nom du peuple Français » était particulièrement bien choisie puisque cette formule est au début de chaque jugement de la République Française mais aussi la référence à l’autre verdict désormais inévitable.

Mercredi 12 heures 51- Rue 89: Interview d’Yves Bertrand, ancien patron des Renseignements Généraux

L’ancien patron des Renseignements généraux fut l’un des premiers à consulter les fichiers Clearstream, les vrais, pas les faux. Il ne croit pas à la culpabilité de Dominique de Villepin, mais assure que Nicolas Sarkozy savait. Bien avant la révélation publique de l’affaire… Entretien avec l’ex-patron des Grandes oreilles à écouter sur Rue 89.

Dans cette interview, Yves Bertrand évoque ce qu’il estime être la connaissance qu’avait Nicolas Sarkozy de l’affaire. Officiellement, le ministre de l’Economie et des finances s’étrangle en apprenant l’affaire, quelques jours avant que le scandale n’explose publiquement, le 8 juillet 2004. Le Point publie un article suggérant que les noms de plusieurs ministres figurent dans un fichier de Clearstream, censé rassembler un réseau mafieux de haut vol.

C’est à ce moment-là que Nicolas Sarkozy jette son anathème du « croc de boucher » et fulmine en privé contre le cabinet noir de l’Elysée, animé par Yves Bertrand.

En réalité, selon Bertrand, Nicolas Sarkozy aurait eu vent de l’affaire juste avant de quitter la place Beauvau, le 30 mars 2004. Le ministre de l’Intérieur a toujours suivi de près les histoires qui se trament à quelques pas de son bureau. Au sein de la DCRG, il s’appuie sur Bernard Squarcini, sous-directeur de la recherche, le numéro 2 d’Yves Bertrand. Un témoignage vient à l’appui des dires de Bertrand, celui de Charles Pasqua, qui a raconté dans le Parisien avoir averti Nicolas Sarkozy au printemps 2004.

Mercredi 9 heures – Club Villepin: Vidéo de François Goulard répondant aux questions des internautes enregistrés sur villepincom

Le député du Morbihan François Goulard répond aux questions des internautes membres du réseau social de Dominique de Villepin – www.villepincom.net. Le thème abordé ici est la sortie de crise.

Mercredi 8 heures 13 – Le Parisien: Aujourd’hui, les deux faussaires présumés à la barre
Au troisième jour du procès Clearstream, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud, les deux faussaires présumés et personnages centraux de l’affaire, seront auditionnés ce mercredi au tribunal correctionnel de Paris.

L’enjeu principal ? Etablir le rôle des deux hommes. Qui, du vice-président d’EADS ou de son employé, a été le véritable instigateur de la falsification ?

C’est le 8 octobre 2002 qu’Imad Lahoud rencontre pour la première fois Jean-Louis Gergorin, alors qu’il déjeune avec son frère Marwan, un dirigeant d’EADS. L’ancien trader sort alors tout juste de détention provisoire pour une affaire de faillite frauduleuse. En janvier, Jean-Louis Gergorin présente Imad Lahoud au général Philippe Rondot qui le met en relation avec la DGSE, service d’espionnage avec lequel Imad Lahoud collaborera jusqu’en juillet.

Durant cette période, en février 2003, Imad Lahoud rencontre le journaliste Denis Robert à Metz. Celui-ci lui remet un CD-ROM contenant des listings authentiques de Clearstream que lui a transmis secrètement en 2001 l’auditeur-stagiaire Florian Bourges. Fasciné par ces fichiers, Lahoud demande à rencontrer Florian Bourges. Ce sera chose faite en septembre 2003. Dans un café de Courbevoie, le «Bistrot d’Edouard», il copie sur une clé USB biométrique de nouveaux fichiers de compte. Des fichiers qui atterriront quelques mois plus tard, de manière anonyme, sur le bureau du juge Renaud van Ruymbeke. Entre-temps, ils auront été falsifiés et des noms ajoutés.

Si l’on sait aujourd’hui que les lettres anonymes et les faux listings ont été envoyés au juge par Jean-Louis Gergorin, qui reconnaît les faits, et que des traces des listings ont été retrouvées sur l’ordinateur d’Imad Lahoud, on ignore toujours précisément lequel a introduit dans les listings les noms d’une centaine de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, afin de faire croire qu’elles détenaient des comptes occultes.

A plusieurs reprises, Jean-Louis Gergorin s’est plaint de ne pas être le «corbeau», mais plutôt «le pigeon» de l’histoire, tandis qu’Imad Lahoud, qui n’a cessé de varier dans ses déclarations, reconnaissait fin 2008 avoir ajouté le nom de Nicolas Sarkozy.

Mercredi 6 heures 25 – La Tribune: Intervention télévisée de Nicolas Sarkozy à 20h ce soir

C’est en direct de New-York que Nicolas Sarkozy répondra aux questions des journalistes de TF1 et France 2 ce mercredi à 20h. Le président de la République ne pourra certainement pas s’empêcher de donner son point de vue sur le procès Clearstream! Qu’à cela ne tienne… Nous répondrons.

Mercredi 00 heure 45 – Xiti – Deuxième record d’audience d’affilée pour le blog 2villepin

Encore plus de visites sur le blog pour le deuxième jour du procès: +20% par rapport au premier jour… Plus que jamais, être à la hauteur !

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