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Mon procès Clearstream – deuxième journée

Mon fil rouge de la deuxième journée du procès Clearstream…

Mardi 23 heures 30 – Le Point: Et demain? Portraits de Jean-Louis Gergorin et d’Imad Lahoud

Mercredi, c’est à l’ancien vice-président d’EADS Jean-Louis Gergorin et à Imad Lahoud de témoigner.

Le portrait de Jean-Louis Gergorin dans Le Point

Ancien vice-président d’EADS, obsédé par le spectre de complots potentiels, Jean-Louis Gergorin, qui sera interrogé mercredi dans le procès Clearstream, a reconnu être le corbeau qui a envoyé les faux listings à la justice. Énarque, polytechnicien, Jean-Louis Gergorin a vu sa carrière brisée par cette affaire alors qu’il était un ponte d’EADS : le groupe aéronautique l’a licencié en juin 2006 et a engagé une procédure judiciaire pour les facilités matérielles qu’il aurait accordées au nom du groupe à Imad Lahoud.

Ancien maître des requêtes au Conseil d’État, Jean-Louis Gergorin, le visage barré par d’imposantes lunettes, a reconnu avoir envoyé à quatre reprises, entre mai et octobre 2004, des listings fournis par Lahoud au juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke. « Dans cette affaire, je ne suis pas le corbeau, mais plutôt le pigeon », explique pour sa défense Jean-Louis Gergorin, qui assure avoir cru jusqu’au bout à la véracité des listings sur lesquels les enquêteurs ont noté la présence de noms de cadres de l’industrie réputés pour être en conflit avec l’ancien patron d’EADS, tels que Philippe Delmas ou Alain Gomez.

Il prétend avoir rencontré à plusieurs reprises à cette époque l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qu’il avait recruté en 1981 lorsqu’il dirigeait le Centre d’analyse et de prévision (CAP) du Quai d’Orsay. Selon lui, une « camaraderie forte » le lie à l’ancien Premier ministre, qui lui aurait au cours de ces rencontres conseillé de saisir la justice, ce que l’ancien chef du gouvernement dément formellement.

Convaincu que son ancien patron Jean-Luc Lagardère n’est pas décédé de mort naturelle, mais a été assassiné par des oligarques russes, Jean-Louis Gergorin, 63 ans, a la réputation de voir des complots partout.

Le portrait d’Imad Lahoud dans Le Point

Soupçonné d’être le faussaire des fichiers Clearstream, Imad Lahoud, mathématicien ambitieux et volubile, décrit par ses adversaires comme ayant une « extraordinaire capacité de manipulation », a changé de version à de nombreuses reprises au cours de l’enquête. Interrogé mercredi par le tribunal, ce Franco-Libanais de 41 ans aux fines lunettes et à l’air bonhomme est soupçonné d’avoir leurré le général Philippe Rondot, ex-conseiller du ministère de la Défense, en lui faisant croire qu’il avait pénétré le système informatique de Clearstream et qu’il était le falsificateur au service du corbeau présumé, Jean-Louis Gergorin. Il s’en est défendu tout au long de l’enquête, multipliant les versions et démonétisant sa parole, avant de reconnaître les faits… lors d’une audition dans un autre dossier.

Licence de physique, DEA et agrégation de mathématiques, Imad Lahoud commence sa carrière comme trader à Londres. Marié à la fille d’un ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac, il monte avec son beau-père François Heilbronner le fonds d’investissement Volter, dont la faillite l’enverra pendant trois mois en 2002 en détention provisoire.

À sa sortie de prison, son frère Marwan, haut dirigeant d’EADS, le présente à Jean-Louis Gergorin, vice-président du géant aéronautique. Ce dernier le met en relation avec le général Rondot, chargé de la coordination des services de renseignements et des opérations spéciales au ministère de la Défense.

Affirmant pouvoir travailler sur les réseaux de financement d’Oussama Ben Laden, Imad Lahoud est « traité » par la DGSE. Nom de code « Typhose ». Mais en juillet 2003, après cinq mois de collaboration, son officier traitant, qui le décrit comme « assez volubile », « fantasque » et qu’il faut « recadrer » en permanence, met fin à cette collaboration. Pas le général Rondot ni Jean-Louis Gergorin qui l’embauche chez EADS comme directeur d’un centre de recherches.

Condamné dans deux affaires d’escroquerie, Imad Lahoud est toujours poursuivi dans l’affaire du fonds Volter (instruit par le juge Jean-Marie d’Huy) et dans un dossier d’escroquerie aux dépens d’EADS. Il est devenu professeur de mathématiques.

Mardi 20 heures 37 – Le Figaro: Procès Clearstream, la justice confrontée au phénomène Internet

Tandis qu’en coulisses les mauvaises langues judiciaires n’ont pas fini d’ironiser sur «un procès suivi en direct» – comprenez depuis l’Élysée -, les audiences de l’affaire Clearstream sont, pour la première fois à Paris, retranscrites en temps réel sur Internet.

Depuis lundi, plusieurs journalistes ont en effet choisi de diffuser sur le site Internet Twitter les moments forts qui se déroulent devant la 11e chambre du tribunal correctionnel.

Dans un décor où l’accessoire comme l’essentiel captent les attentions, les commentaires misent sur l’instantanéité.

Les journalistes écrivent directement sur leurs ordinateurs portables, depuis la salle d’audience, de brefs messages résumant l’ambiance de l’instant ou l’épisode judiciaire en cours.

Jusqu’à maintenant, jamais un procès organisé au palais de justice de Paris n’avait connu ce phénomène.

Depuis les dispositions de la loi du 6 décembre 1954, adossées à la Loi de 1881 sur la liberté de la presse, l’emploi de tout appareil d’enregistrement dans une salle d’audience est en revanche interdit. Appareils photos, caméras ou autre enregistreur sont prohibés. Cela n’empêche pas « la prise de notes, y compris sur un ordinateur, ni la transmission, en différé ou en direct, de ces notes sur quelque support que ce soit.

Mardi 19 heures 50 – Exprimeo: Dominique de Villepin et l’opinion outragée

Le clan rapproché du Président de la République provoque gravement une partie importante du corps électoral qui a contribué à la victoire de mai 2007 dans des conditions qui devraient être durables.

C’est la conception même des représentants de l’Etat qui est actuellement en cause.

Les dernières déclarations de conseillers du Chef de l’Etat et de Ministres relèvent d’une nature toute particulière tant elles tranchent avec la considération que mérite chaque justiciable mais aussi au-delà de sa personne une partie de l’opinion qui se retrouve dans l’attitude de ce justiciable qui a exercé des responsabilités publiques éminentes.

Qu’un justiciable soit accompagné par sa famille le jour d’une épreuve apparaît naturel et protecteur pour une large partie de l’opinion Française attachée aux valeurs familiales. Tenter de tourner en dérision un tel comportement relève d’une provocation gravissime.

Et que dire du délit de « belle gueule » qui est désormais ouvert contre Dominique de Villepin … De telles remarques s’ajoutent à des attitudes qui inquiètent, mettent en colère une partie importante de l’électorat présidentiel de mai 2007.

Tous ces comportements traduisent une anxiété préoccupante.

A vouloir apparaître en permanence comme le « sauveur de la planète » sur la base de commentaires journalistiques d’ailleurs colportés par la seule presse Française, le Chef de l’Etat devrait peut-être commencer à vouloir « sauver » sa majorité car la « guerre des droites » qui est ouverte risque de provoquer de très lourds dégâts dans une ambiance du terrain qui se radicalise à la vitesse turbo.

Mardi 18 heures 48 – Le Point: Jean-Pierre Grand déplore « le manque de dignité » des sarkozystes

lepoint.fr : Que vous inspire la riposte de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy suite à la déclaration de Dominique de Villepin sur « l’acharnement » dont il est la victime ?

Jean-Pierre Grand : Cela fait froid dans le dos et manque de dignité. Aujo
urd’hui, à l’Assemblée nationale, aucun député, ni même les plus sarkozystes, n’a apprécié la déclaration de Pierre Charon, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui demande à Dominique de Villepin de ne pas « confondre le Club Méditerranée dont il est un adepte avec la 11e chambre correctionnelle ». Elle a vraiment été unanimement condamnée dans nos rangs. En disant ce genre de chose, la partie civile se discrédite et montre sa fébrilité.

Dans quel état d’esprit Dominique de Villepin aborde ce procès ?

Je l’ai vu il y a une semaine, il était très calme. Il aborde ce procès avec courage et dignité. Voyez sa déclaration : il parle de la France, de la justice, de la démocratie, de la République. En replaçant les choses dans leur contexte, il conserve sa stature d’homme d’État. C’est le même homme que celui qui a défendu la position du pays contre la guerre en Irak à l’ONU.

N’en a-t-il pas fait trop en étant omniprésent dans les médias à l’approche d’un procès qui promettait d’être déjà très médiatisé ?

Mais il n’avait pas le choix ! C’est le procureur de la République Jean-Claude Marin qui a donné le la de ce procès il y a un mois en livrant son intime conviction sur Europe 1 … C’est inédit. (« Pour moi, il est totalement établi que les listings de la banque Clearstream sont des listings qui ont été falsifiés pour nuire », avait dit Jean-Claude Marin le 28 août, précisant que Dominique de Villepin était « l’un des bénéficiaires collatéraux, mais parfaitement conscient », ndlr). Ce n’est pas Dominique de Villepin qui a commencé ! C’est donc un procès politique, les jeux sont faits.

Aucun élément ne peut faire basculer ce procès à l’avantage de Villepin ?

Vous savez, un procès politique, ce n’est pas fait pour innocenter la personne poursuivie par le pouvoir ! En tout cas, chez ses amis députés, nous pensons tous que Dominique de Villepin sera condamné. Mais, sincèrement, je ne vois pas ce que l’on peut lui reprocher. Et là, je parle comme la personne qui prend le métro à 18 heures et qui lit son journal. Elle voit que Nicolas Sarkozy est partie civile, que le procureur livre sa vision des faits un mois avant le début du procès… Tout le monde sait que les dés sont pipés.

Dominique de Villepin dit qu’il sortira de ce procès blanchi…

Je sais. C’est parce qu’il croit à son pays. Il veut se battre et nous le soutenons de toutes nos forces et de toute notre amitié. Mais face à une machine d’État si bien huilée, c’est difficile de s’en sortir. Nous, les amis de Dominique de Villepin, nous ne voulons pas entrer dans ce procès, mais nous pensons que ce qui se déroule sous nos yeux est détestable. Ce n’est même pas l’affaire Villepin, c’est l’affaire de la République.

Mardi 18 heures 42 – AFP: Le témoignage de Denis Robert

Poursuivi pour avoir recelé les listings volés par Florian Bourges, Denis Robert a reconnu mardi avoir été « un intermédiaire », mais « sans rôle actif ».

Robert, qui pense avoir mis au jour un scandale, utilise les informations fournies par l’auditeurs Florian Bourges dans des livres et dans des films. C’est là qu’intervient Imad Lahoud, le détonateur, le faussaire de l’affaire. En février 2003, il entre en contact avec Denis Robert et lui demande les listings, en échange de quoi, il promet de l’aider dans son travail, a expliqué le journaliste.

Se faisant passer pour le neveu du président libanais, en mission pour les services secrets français, Imad Lahoud arrive à ses fins. On sait aujourd’hui que tout était faux, Imad Lahoud sortant en fait d’un séjour en prison pour escroquerie.

« On me dit aujourd’hui que je me suis fait avoir. Mais c’était impossible de ne pas se faire avoir par Lahoud. C’est quelqu’un d’intelligent, d’intéressant », a dit Denis Robert.

Premier pourfendeur de Clearstream, qu’il accusait d’avoir blanchi de l’argent sale dans deux ouvrages parus en 2001 et 2002 (« Révélation$ » et « La boîte noire »), le romancier témoigne du pouvoir de manipulation d’Imad Lahoud, qui a « su très habilement jouer » de la situation.

« Il avait une version à tout », raconte-t-il et paraissait « super informé ». Un jour, « il m’a dit qu’il avait hacké le système de Clearstream », « un truc de dingue ».

Mais quand Denis Robert commence à douter des fanfaronnades de Lahoud, ce dernier l’invite chez EADS où il travaille. « Il m’a emmené dans un endroit sécurisé », avec « de vrais hackers ». « Je suis ressorti de là, je me suis dit « putain, c’est peut-être vrai » « . (…) Je mets au défi quiconque de dire à ce moment-là que ce type est farfelu ».

Florian Bourges et Denis Robert ne sont pas jugés pour la manipulation, mais pour les conditions d’obtention des documents Clearstream et leur détention. Ils ont contesté à l’audience que ces faits soient un délit.

Dominique de Villepin n’a pas semblé suivre les débats et arguments de ses co-prévenus, penché toute la journée sur des documents du dossier qu’il annotait.

Audition mercredi de Jean-Louis Gergorin, ex-vice président d’EADS, et Imad Lahoud.

Mardi 18 heures – AFP: Sondage BVA – L’Express

Ah les sondages, ces « tables de la loi des temps incertains », comme disait Jacques Chirac fin 1994….

Selon un sondage BVA-L’Express, les Français, à une forte majorité (56%), jugent que l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, n’a pas d’avenir politique. Ils sont encore plus nombreux à partager ce point de vue parmi les seuls sympathisants de droite (60% contre 56% des sympathisants de gauche et 46% des personnes sans proximité partisane). 31% sont d’un avis inverse (13% NSP).

31%: une excellente base de départ ! De là à donner à certains l’idée de « pulvériser Dominique de Villepin » (citation attribué à Nicolas Sarkozy dans les carnets du Général Rondot)…

Mardi 16 heures 35 – AFP: Le journaliste Denis Robert à la barre

Vers 16H30, le tribunal commençait l’interrogatoire du journaliste enquêteur Denis Robert. MM. Bourges et Robert sont poursuivis pour avoir volé et recelé les listings Clearstream, qui ont ensuite été falsifiés.

Le Syndicat national des Journalistes (SNJ), premièr syndicat de la profession, « renouvelle son soutien » à Denis Robert, poursuivi pour avoir détenu les listings authentiques de Clearstream, et « appelle l’ensemble de la profession à être très attentive à cette affaire ».

Dans un communiqué publié mardi, le SNJ estime que « c’est le vrai travail d’un journaliste opiniâtre et courageux qui est mis en cause et plus particulièrement, pour tout journaliste, le droit d’enquêter et l’obligation de protéger ses sources ».

Denis Robert, 51 ans, interrogé mardi sur les fichiers Clearstream entrés en sa possession avant leur falsification, a été le premier pourfendeur de cette chambre de compensation luxembourgeoise qu’il accuse d’avoir blanchi de l’argent sale.

Mardi 16 heures 08 – AFP: Le témoignage de Florian Bourges

Au deuxième jour du procès Clearstream, l’ex-auditeur stagiaire d’Arthur Andersen, Florian Bourges, a dit avoir été « manipulé » par Imad Lahoud, à qui il a fourni en septembre 2003 des listings bancaires provenant de Clearstream, listings qui ont ensuite été dénaturés.

Imad Lahoud est soupçonné d’avoir falsifié ces listings Clearstream en y ajoutant des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy.

« Lorsque je rencontre Denis Robert, Imad Lahoud ou (le juge d’instruction) Renaud Van Ruymbeke, je n’ai pas l’impression de commettre une infraction », a souligné à la barre Florian Bourges. Après avoir effectué en 2001 un audit de Clearstream au Luxembourg, il a transmis des éléments d’abord au journaliste qui enquêtait sur la société, puis plus tard à Imad Lahoud et e
nfin au magistrat.

« Je donne un fichier qui s’appelle un fichier client, c’est-à-dire un fichier excel qui contient 33.400 lignes. Le contenu de ce document était public », assure-t-il. « Mon contrat de travail me précise que je peux transmettre mes informations à toute autorité officielle ou judiciaire. Imad Lahoud me dit qu’il travaille pour la DGSE », ajoute-t-il. « Il me dit qu’il cherche des financements d’al-Qaïda qui passeraient par Clearstream ». L’auditeur lui remet en octobre 2003 un fichier de transactions différent de celui donné à Denis Robert quelques mois plus tôt.

Il a raconté au tribunal avoir découvert la falsification en novembre 2004, et en avoir informé le juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke, à qui Denis Robert l’avait présenté.

Face à Imad Lahoud, « j’ai été assez naïf, voire même stupide », a concédé mardi Florian Bourges.

« J’ai été manipulé, mais je n’avais pas de raison de me méfier », a confié l’ancien auditeur d’Arthur Andersen.

« Il m’a dit qu’il travaillait pour la DGSE » et faisait « une recherche de financement d’al-Qaïda » dont les fonds étaient censés passer par Clearstream.

Convaincu de répondre à une demande des services d’espionnage français, le jeune stagiaire, alors âgé de 23 ans, autorise le mathématicien à copier sur une clé USB toute une série de fichiers clients et de fichiers de transaction.

Ce sont ces même documents qui atterriront quelques mois plus tard sur le bureau du juge Renaud van Ruymbeke. Entre-temps, ils auront été falsifiés et des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, y auront été ajoutés dans le cadre d’une machination.

Ironie du sort, c’est Florian Bourges lui-même qui sera mandaté par le juge van Ruymbeke pour expertiser les faux listings à l’été 2004! C’est seulement lors de leur troisième rencontre, en octobre 2004, que l’auditeur reconnaîtra avec stupeur les fichiers qu’il avait extraits chez Clearstream, lors de sa mission d’audit de l’été 2001.

« C’est un faux », dit-il alors au juge. « Je pensais que l’affaire se serait arrêtée là », mais « ce fut un déchaînement médiatique…

Dans les faits, le magistrat financier souhaitera en fait vérifier jusqu’au bout et ordonner des commissions rogatoires internationales auprès des banques concernées.

Ce n’est qu’en 2006 que Florian Bourges, disant craindre d’être pris pour le corbeau, se manifestera auprès des juges d’Huy et Pons, alors saisis du dossier de dénonciation calomnieuse devenu affaire d’État.

Durant les trois mois où Florian Bourges a travaillé chez Clearstream, extrayant certaines données des ordinateurs afin qu’elles soient expertisées par des spécialistes d’Arthur Andersen, il dit avoir « constaté des dysfonctionnements informatiques ». Raison pour laquelle il aurait alors contacté Denis Robert, auteur de livres accusant Clearstream d’être au centre de malversations financières.

« L’idée que j’avais, c’était de voir si je n’étais pas passé à côté de quelque chose », a raconté Florian Bourges. De manière anonyme, sous le pseudo de « Jonathan Gantry », emprunté à un roman de Paul-Loup Sulitzer, il contacte le journaliste et lui remet le listing sous forme de CD-Rom.

Entre « comptes qui n’existaient pas » et transactions antidatées, l’ancien auditeur est encore aujourd’hui convaincu qu’il y avait des « manipulations au sein de Clearstream » mais… « à l’insu de Clearstream ». Une nouvelle révélation que le jeune homme n’explicitera pas plus avant.

Répondant à son avocat, Me Maurice Lantourne, l’ancien auditeur stagiaire en rajoute sur la théorie d’une chronologie du scandale qui aurait pu s’arrêter bien plus tôt. Des écoutes téléphoniques montreraient que Denis Robert et Renaud Van Ruymbeke lui auraient conseillé de ne pas aller trop tôt voir les juges d’Huy et Pons. Avant « le déchaînement médiatique », Florian Bourges aurait préféré ne pas apparaître « par crainte pour (sa) sécurité personnelle ». Une allusion aux disparitions brutales de témoins dans l’affaire des frégates.

« Il avait 23 ans, il était plein d’idéal. Et c’est alors qu’il rencontre quelqu’un qui lutte contre la corruption et un agent de la DGSE. En aucun cas, il n’imagine ce qui va arriver après », le défend son avocat, Me Maurice Lantourne, en marge de l’audience.

« Il a été atteint par une balle perdue », regrette-t-il.

Mardi 14 heures 55 – L’Express: Me Metzner a répondu au conseiller de Nicolas Sarkozy, Pierre Charon

Me Olivier Metzner, avocat de Dominique de Villepin, a répondu aux commentaires de Pierre Charon, à son arrivée au procès. « Je ne savais pas que M. Charon était GO (gentil organisateur, ndlr) au Club Med, je l’apprends. Il le connaît sans doute mieux que M. de Villepin », a-t-il dit à la presse.

« C’est tellement excessif que ça devient dérisoire et inaudible », a ajouté Me Metzner devant des journalistes.

« Doit-il rester taisant alors qu’il est innocent? N’est-il pas normal que M. de Villepin signifie sa révolte face à un tel comportement? » a fait valoir Me Metzner. « On voudrait que l’ancien Premier ministre soit coupable avant d’être jugé et il est légitime qu’il réponde publiquement à des accusations publiques », a-t-il ajouté.

Mardi 13 heures 36 – 20 Minutes: Le procès en live

Florian Bourges est à la barre. « Lorsque je rencontre Van Ruymbeke en octobre 2004, je me demande comment mes documents de travail ont pu arriver là. Je les ai donnés à une seule personne: Imad Lahoud », explique-t-il.

Mardi 12 heures 36 – Nouvel Observateur: La première journée d’audience vue par la presse étrangère

Le procès promet d’être « sans pitié », estiment mardi les titres de la presse internationale, après l’ouverture des hostilités lors de la première journée d’audience.

Dominique de Villepin a ouvert les hostilités, titrent la plupart des journaux étrangers, mardi 22 septembre. Le procès Clearstream, dont l’ouverture avait déjà été largement couverte par la presse internationale lundi, s’est révélé, lors de la première journée d’audience, à la hauteur des attentes de nos confrères étrangers. La phrase prononcée par Dominique de Villepin – « Je suis ici par la volonté et l’acharnement d’un seul homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République. » – a fait le tour des rédactions. « C’est la déclaration du jour, le symbole de la journée », résume El Mundo.

Le quotidien espagnol, comme les autres titres de la presse internationale, raconte cette première journée en s’arrêtant sur les accusations formulées par le camp Villepin contre le président de la République. Dominique de Villepin a plaidé hier l’irrecevabilité de la plainte du chef de l’Etat. Selon lui, de par son immunité constitutionnelle, Nicolas Sarkozy ne peut être partie civile.

« Il a accusé M. Sarkozy, hier devant la cour, d’abuser de son pouvoir présidentiel. C’est le coup d’envoi d’une bataille qui pourrait mener jusqu’à la Cour européenne de Strasbourg », commente le quotidien britannique The Guardian.

« Pour l’heure, il s’agit de sauver sa peau. En demandant, d’abord, l’éviction de Nicolas Sarkozy du procès », écrit de son côté le journal suisse Le Temps.

« Ces politiques ont-ils perdu la raison en se lançant dans ce règlement de comptes ? C’est certain », estime pour sa part The Guardian, pour qui ce procès « extraordinaire » est de « nature suicidaire ».

Conclusion ? Pour Le Temps, « la suite du procès promet d’être sans pitié ». Et au New York Times, on parie que « ce procès pourrait bel et bien révéler des secrets ».

Mardi 11h52 – AFP: La Sarkozye tout en finesse

Pierre Charon, conseiller de Nicolas Sarkozy et partie civile dans le procès Clearstream, a violemment attaqué aujourd’hui sur RTL Dominique de Villepin qui,
selon lui, confond « le Club Méditerranée avec la 11e chambre correctionnelle » et croit participer « à l’élection d’un Chippendale ».

Pierre Charon assistait hier à la première audience du procès Clearstream dans lequel le président Nicolas Sarkozy est partie civile, et l’ancien premier ministre prévenu. « J’étais quand même consterné de voir Dominique Galouzeau de Villepin ‘flangardé’ de sa femme et de ses trois enfants insulter le président de la République et confondre le Club Méditerranée, dont il est un adepte, avec la 11ème chambre correctionnelle. Il ne manquait plus que les palmes et la planche à voile », s’est emporté M. Charon.

« Ce n’est pas de l’élection d’un Chippendale dont il s’agit. On peut être beau, grand et arrogant et perdre. Il s’agit d’un présumé innocent. C’est à l’intérieur de la salle d’audience que cela se passe », avait répliqué M. Charon.

Il s’est dit « très remonté contre ces pieds nickelés de la falsification de listings qui ont tenté de modifier l’histoire de France en empêchant un candidat de devenir président la République ».

« Et j’espère que les peines seront sévères, parce que c’est pour moi le plus grand scandale de la Vème République », a conclu Pierre Charon.

La veille, juste avant de pénétrer dans la salle d’audience, M. de Villepin avait déclaré : « Je suis ici par la volonté d’un homme, je suis ici par l’acharnement d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française. J’en sortirai libre et blanchi au nom du peuple français ».

La secrétaire d’Etat chargée de la famille et de la solidarité Nadine Morano a elle jugé aujourd’hui « déplacée, théâtrale et inconvenante » la déclaration de Dominique de Villepin. « Il n’y a en aucun cas de l’acharnement de la part de Nicolas Sarkozy, il y a une simple volonté de savoir la vérité sur ceux qui ont essayé de salir son honneur à travers cette histoire », a déclaré Mme Morano sur France Inter.

Mardi 9 heures 29 – AFP: L’audience du jour

Le procès Clearstream entre ce mardi dans les méandres du dossier avec les interrogatoires de l’ex-auditeur stagiaire Florian Bourges et du journaliste Denis Robert, premiers dans cette affaire à avoir eu en main les fichiers

Mardi 8 heures 47 – AFP: Pour François Hollande aussi, Nicolas Sarkozy « doit retirer sa constitution de partie civile »

L’ancien premier secrétaire du PS François Hollande a estimé mardi que Nicolas Sarkozy devait « retirer sa constitution de partie civile » dans l’affaire Clearstream, soulignant que cela n’aura « aucune incidence sur le procès ».

« Ce que nous ne pouvons pas accepter c’est que le président de la République puisse être partie civile au procès » alors qu’ »il bénéficie de l’immunité présidentielle » et qu’ »il a autorité sur le parquet », a déclaré M. Hollande sur RMC et BFM-TV.

Il est « insupportable qu’une partie civile puisse avoir autorité sur le parquet », a insisté le député de Corrèze, estimant que c’est ainsi que « le procès peut devenir politique ».

Selon lui, le fait pour le chef de l’Etat de retirer non pas sa plainte mais sa constitution de partie civile « n’aura aucune incidence sur le procès » car « il y a d’autres parties civiles et puis il y a l’accusation, en l’occurrence le parquet ». « Nicolas Sarkozy dit qu’il veut la vérité, et je le comprends, comme citoyen qui a été l’objet d’une manipulation, d’une manoeuvre » mais « ce retrait n’empêchera pas la découverte de la vérité », a-t-il dit.

Mardi 7 heures 43 – Le Parisien: Après Sangatte, Calais…

Comme promis par le ministre de l’Immigration Eric Besson, la «jungle», principal campement de clandestins près de Calais, a été démantelée mardi matin en à peine deux heures, malgré la résistance de militants associatifs et les critiques de la gauche.

Quelque 500 policiers ont fait évacuer le camp, faisant parfois usage de la force pour neutraliser des militants altermondialistes de No Border qui tentaient de s’interposer.

Devenue emblématique de la détresse des clandestins cherchant à tout prix à passer en Angleterre, qu’ils perçoivent comme un «eldorado», la «jungle» était située à proximité des axes empruntés par les poids lourds en attente d’embarquer sur les ferries qui traversent la Manche. Depuis la fermeture du centre de la Croix Rouge de Sangatte (Pas-de-Calais) en 2002, jusqu’à 800 migrants à la fois ont vécu dans ces installations de fortune.

«La loi de la jungle ne peut pas durer éternellement sur notre territoire», a répété ce matin sur RTL le ministre de l’Immigration Eric Besson. «Ce que je veux, c’est que nous démantelions cette jungle qui est le camp de base des passeurs. Ce n’est pas un camp humanitaire», a affirmé le ministre qui doit se rendre sur place. Il a par ailleurs annoncé qu’«il y aura aujourd’hui et dans les jours à venir d’autres démantèlements».

«La destruction de la «jungle» de Calais prétend mettre un terme à des situations d’extrême insalubrité et précarité. Elle ne fera que les déplacer, les dissimuler, et peut-être les aggraver un peu plus», a rétorqué le député socialiste du Pas-de-Calais Jack Lang dans un communiqué avant d’ajouter : «D’autres jungles apparaîtront très vite».

Mardi 0 heures 45 – Xiti: Les statistiques du blog 2villepin pour la journée du 21 septembre

Sans surprise, le blog 2villepin a battu hier son record de visites: plus du double que le précédent record qui datait du jour de l’annonce de la création du Club Villepin !

Beaucoup de mails envoyés et de commentaires déposés sur le blog hier, tout au long de la journée. L’attente est immense. Je m’efforcerai de ne pas la décevoir…

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