L’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, a multiplié les piques vendredi sur Europe 1 contre Nicolas Sarkozy et son « obsession » sur l’affaire Clearstream.
« Le Brésil est un beau pays, il y a des jolies filles, on vous sert des caïpirinha, et que fait Nicolas Sarkozy, il parle de Villepin et Clearstream. Il faut avoir l’esprit un peu tordu. » Sur un ton ironique, il a précisé que depuis 4 ans, autour de cette affaire, il n’y a que des « écrans de fumée et des mensonges. »
A quelques jours de l’ouverture du procès Clearstream, le 21 septembre prochain à Paris, Dominique de Villepin entend bien prouver qu’il conserve sa liberté de parole. Invité vendredi matin d’Europe 1, l’ex-Premier ministre est revenu sur ce dossier, qui empoisonne sa carrière politique depuis quatre ans, avec un seul mot d’ordre : « La vérité », assène-t-il.
« La vérité va apparaître lors de ce procès », a-t-il asséné, suggérant qu’elle pourrait être « douloureuse » mais pas forcément pour lui.
Samedi dernier, l’affaire connaissait un énième rebondissement avec les affirmations d’Imad Lahoud, dans les colonnes du JDD, extraites d’un procès-verbal daté du 9 décembre : « La cabale contre Nicolas Sarkozy était montée, sous la connaissance de Dominique de Villepin. C’est ce que m’a dit Jean-Louis Gergorin », aurait ainsi révélé le prévenu soupçonné d’avoir falsifié les listings bancaires.
Remonté comme une pendule, l’ex-Premier ministre s’est, sans surprise, défendu ce matin de telles accusations, tout en gardant ses explications pour la justice. « Je ne suis pas un homme qui recule, je souhaite que le procès se tienne et que toute la vérité soit dite. Moi, je subis depuis quatre ans des écrans de fumée et des mensonges ».
« C’est une affaire qu’on ne peut pas résumer, bien que Nicolas Sarkozy ait eu à coeur de confisquer ce dossier. Je pense qu’il faut sortir de cette obsession », a déclaré Dominique de Villepin sur Europe 1.
Quant à savoir qui aurait bien pu inscrire le nom de Nicolas Sarkozy, sous le patronyme de Nagy Bosca, dans les listings Clearstream, Villepin botte en touche : « Sur ce listing, il y avait plusieurs centaines de nom. On ne peut pas résumer ce dossier à Nicolas Sarkozy. J’ai été sidéré, il y a encore quelques jours, d’entendre le président de la république, en déplacement au Brésil, parler de Villepin et de Clearstream. Il faut avoir l’esprit un peu tordu pour être obsédé par ce dossier ! (…) Il faut ramener les choses à leur juste proportion. Jamais personne n’a mis en cause publiquement monsieur Nicolas Sarkozy dans cette affaire. »
« Les trois dernières semaines montrent qu’il y a une volonté de condamner avant le procès », déplore-t-il. « Cette affaire n’est pas politique et nous le montrerons lors du procès. Elle fait l’objet aujourd’hui d’une instrumentalisation politique. Je crois qu’il ne faut pas se tromper de débat », a-t-il insisté. « Je veux de la sérénité, du respect et l’indépendance de la justice », affirme l’ancien Premier ministre.
« S’il y a des bénéficiaires, je n’en fais pas partie », a-t-il déclaré en réponse aux déclarations sur Europe 1 du procureur de Paris Jean-Claude Marin, l’accusant d’être « l’un des bénéficiaires collatéraux mais parfaitement conscient » de l’affaire. « Il faudra que l’on m’explique ce qu’est un bénéficiaire collatéral parfaitement conscient », a commenté Dominique de Villepin.
« Mon destin politique n’a rien à voir avec cette affaire parce que je n’ai rien à me reprocher dans ce dossier et je le montrerai », a-t-il également martelé.
L’ancien Premier ministre a aussi réagi à la polémique née des propos équivoques tenus par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, lors des Universités d’Eté des Jeunes UMP, le weekend dernier dans les Landes.
« J’ai entendu cette polémique, je n’aime pas les procès d’intention même si les propos et les explications du ministère de l’Intérieur sont quelque peu alambiqués », a déclaré M. de Villepin sur Europe 1.
« Je n’aime pas les procès d’intention politiques, donc je pense que cette polémique n’a pas lieu de se développer », a-t-il ajouté.
Sources: Europe 1 et Le Parisien