Les journalistes Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme nous autorisent à reproduire ici leur article publié mardi dans Mediapart. En voici le texte.
L’exhumation miraculeuse à deux semaines de l’ouverture du procès Clearstream d’un procès-verbal d’Imad Lahoud, rédigé en décembre 2008 par le juge Jean-Marie d’Huy, pourrait avoir un effet paradoxal. Plutôt que renforcer les charges pesant sur Dominique de Villepin, qu’Imad Lahoud, le falsificateur des fameux listings, accuse d’être à l’origine de la mention du nom de Nicolas Sarkozy, cet interrogatoire pourrait refléter, en creux, certaines faiblesses de l’accusation. Les avocats de M. de Villepin ne pouvaient pas rater pareille aubaine.
L’un d’eux, Me Olivier Metzner, pourtant spécialiste des vices de forme, explique d’ailleurs à Mediapart que la défense de l’ancien premier ministre n’utilisera pas cet incident, qualifié de «coup fourré», pour demander le report du procès ou l’annulation de la procédure. «Mon client estime que cette affaire n’a que trop duré. Il veut que la justice se prononce le plus rapidement possible et qu’elle lui accorde la relaxe que cette ultime manoeuvre, parfaitement déloyale, justifie plus que jamais », déclare Me Metzner.
La « manoeuvre » évoquée par Me Metzner a pris la forme d’un article publié le week-end dernier dans Le Journal du Dimanche , qui a diffusé des extraits d’une audition de l’informaticien Imad Lahoud, recueillie le 9 décembre 2008 par le juge Jean-Marie d’Huy. M. Lahoud, qui au cours de l’enquête Clearstream a toujours nié avoir falsifié les fameux listings envoyés par son ami Jean-Louis Gergorin au juge Van Ruymbeke, accusant diverses personnalités de détenir des comptes occultes au Luxembourg, déclare ce jour-là avoir ajouté le nom de Nicolas Sarkozy, « dissimulé » sous les patronymes de Nagy et Bocsa.
Et ce, ajoute-t-il, « à la demande de Jean-Louis Gergorin»… «Je l’ai fait dans le bureau d’Yves Bertrand au ministère de l’Intérieur, place des Saussaies, et en présence d’Yves Bertrand (ancien patron des RG, réputé proche de Jacques Chirac, NDLR) et de Jean-Louis Gergorin qui m’a donné l’ordinateur portable.»
« La cabale contre Nicolas Sarkozy était montée sous la connaissance de Dominique de Villepin », précise Imad Lahoud. Pour MM. Gergorin et Villepin, la charge est rude… en apparence. Car si l’on reconstitue les conditions dans lesquelles ce PV a surgi, il apparaît que les deux hommes sont d’abord les victimes d’un «coup tordu» susceptible de se retourner contre ses initiateurs.
Tout commence le 18 novembre 2008. Au terme de quatre ans d’enquête, les juges parisiens Jean-Marie d’Huy et Henri Pons – lequel quitte dans la foulée le pôle financier – mettent un point final au dossier Clearstream en signant l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel des cinq personnes : Imad Lahoud, Jean-Louis Gergorin, Dominique de Villepin, Florian Bourges, Denis Robert. Ils les suspectent d’avoir, à des degrés divers, trempé dans cette affaire de dénonciation calomnieuse. Or, quelques jours après, Le Point publie de nouvelles déclarations d’Imad Lahoud, qualifiées par l’hebdomadaire lui-même d’« invraisemblables ».
L’article commence ainsi : « C’est droit dans les yeux qu’Imad Lahoud nous assène sa vérité. Calé dans son canapé en cuir, l’informaticien marque une pause avant d’avouer ce qu’il a toujours refusé de lâcher aux juges Henri Pons et Jean-Marie d’Huy, qui ont instruit l’affaire Clearstream : C’est moi qui ai ajouté le nom de Nicolas Sarkozy dans les faux listings. »
Imad Lahoud ajoute l’avoir fait en présence de l’ex-DCRG Yves Bertrand. « La dernière fois que j’ai vu Bertrand, c’était dans son bureau, pour ajouter le nom de Sarkozy sur les faux listings. C’est le seul nom que j’ai ajouté. C’était en présence d’une troisième personne, dont je préfère pour l’instant taire l’identité » , ajoute Lahoud, qui précise avoir rencontré six fois Yves Bertrand. Las, comme les journalistes du Point le soulignent dans l’article, Imad Lahoud se révèle « incapable de décrire le bureau de Bertrand ».
Un juge «frustré», selon les avocats de Villepin
Aussi peu crédibles soient-elles, les «révélations» tardives de Lahoud, qui a changé de versions à plusieurs reprises depuis le déclenchement de l’enquête, multipliant mensonges et manipulations, ne laissent pas indifférent le juge d’Huy, qui décide de convoquer en toute hâte l’informaticien. Sauf qu’il a clôturé son dossier… « Alors, au mépris de toutes les règles de procédure, le juge, frustré de découvrir dans la presse des « aveux » qu’il n’avait pu lui-même obtenir, s’est servi d’une affaire-alibi pour interroger Lahoud sur des faits dont il n’était plus saisi » , dénonce Me Metzner.
L’affaire en question est assez dérisoire : il s’agit de l’instruction d’une plainte d’EADS à l’encontre de MM. Gergorin et Lahoud – qui ont tous deux travaillé pour le géant de l’aérospatiale et de la défense. Le premier est accusé d’avoir accordé au second un double statut de salarié et de consultant, tandis que Lahoud se voit reprocher des remboursements de taxi alors qu’il disposait d’une voiture de fonction !
Au cours de l’interrogatoire, le juge d’Huy recueille donc les «confessions» de Lahoud, qu’il relance à plusieurs reprises sur l’affaire Clearstream. Que ce soit au parquet de Paris, à la chancellerie ou auprès des avocats du dossier, la surprise le dispute à l’indignation. Défenseur de M. Gergorin, Me Paul-Albert Iweins, dont le client est mis en examen dans la procédure EADS pour « complicité d’abus de confiance », affirme avoir protesté verbalement auprès du juge d’Huy contre ses méthodes. «Je n’ai jamais vu un juge instruire en dehors de sa saisine en posant autant de questions. D’autant que, manifestement, le procès-verbal de Lahoud n’a jamais été communiqué au tribunal. C’est invraisemblable !»
« Le juge d’Huy n’avait pas le droit de continuer à enquêter, qui plus est en secret, sur l’affaire Clearstream », rapporte en écho Me Olivier d’Antin, l’un des conseils de Dominique de Villepin. Me Metzner renchérit : « Le magistrat instructeur a commis plusieurs fautes procédurales grossières. Il a ainsi instruit sur des faits dont il n’était plus saisi. Et puis, une fois recueillies les déclarations de Lahoud, il n’a rien fait, ce qui est anormal. »
De fait, le juge s’est bien gardé d’informer le procureur de Paris de cette audition. Il est vrai que M. d’Huy entretient d’exécrables rapports avec le parquet. Il n’a pas non plus informé le président du tribunal, ni aucune partie concernée par l’affaire Clearstream. Me Metzner estime que le parquet de Paris est également en cause. « Une fois informé, le parquet aurait dû transmettre cet élément nouveau au président du tribunal correctionnel, appelé à juger l’affaire, et aux parties concernées, notamment mon client. Tout cela a été fait au mépris des droits de la défense, notamment le droit à un procès équitable. C’est même du jamais vu ! », s’exclame Me Metzner.
Le parquet de Paris estime de son côté n’avoir rien à se reprocher, précisant que cette audition ne faisait que reprendre les déclarations publiques – donc connues de tous – d’Imad Lahoud publiées dans Le Point quelques semaines auparavant. Surtout, le ministère public souligne qu’il s’agissait de la énième version d’Imad Lahoud, à laquelle il ne pouvait guère accorder de crédibilité. Pour tenter d’éteindre la polémique, le procureur a toutefois décidé de communiquer aujourd’hui à toutes les parties le contenu du dossier EADS, dans lequel Lahoud a fait ses «révélations».
Un livre lève le lièvre
Les conditions dans lesquelles celles-ci ont été rendues publiques ne manquent pas, également, d’interroger. Chronologiquement, le lièvre est en fait levé par un journaliste indépendant, Frédéric Charpier, dans l’ouvrage – d’excellente facture – qu’il vient de consacrer à l’affaire Clearstream. Intitulé Une histoire de fous, le roman noir de l’affaire Clearstream (Seuil), le livre a été mis en vente et simultanément envoyé aux principales rédactions jeudi 3 septembre, et même fin août à certains journaux sollicités afin d’en publier les « bonnes feuilles ».
Dans son ouvrage, Frédéric Charpier révèle qu’I
mad Lahoud a fait des déclarations spectaculaires le 9 décembre 2008, dans le cadre d’une plainte déposée par EADS. Le journaliste rapporte qu’Imad Lahoud, d’abord convoqué par les policiers de la DNIF (division nationale des investigations financières) puis interrogé par le juge d’Huy, a affirmé aux enquêteurs qu’« en février oumars 2004, il a accompagné Jean-Louis Gergorin au ministère de l’intérieur, où tous les deux avaient rendez-vous avec Yves Bertrand ».
« Imad Lahoud, écrit encore le journaliste, affirme que ce jour-là il a ajouté sur les listes les noms de Bocsa et de Nagy, Jean-Louis Gergorin ayant de son côté apporté l’arme du délit : un ordinateur portable. » L’auteur ne cache pas son scepticisme vis-à-vis de ces pseudo-révélations, déjà livrées par Lahoud au Point en novembre 2008, et auxquelles lui non plus n’accorde guère de crédit.
Tel ne semble pas être le cas du Journal du Dimanche qui, sur son site internet, puis dans son édition du samedi 5 septembre, lui consacre une large place sous le titre : « Clearstream : Lahoud avoue une “cabale anti-Sarkozy” » , provoquant ainsi l’emballement médiatico-judiciaire que l’on sait. Le JDD ne mentionne pas le livre de Frédéric Charpier, mais livre des extraits de la déposition de l’informaticien recueillie le 9 décembre par M. D’Huy. Le JDD précise que, devant le juge, Lahoud a indiqué que l’ajout du nom de Sarkozy aurait été fait « sous la connaissance (sic) de Dominique de Villepin ».
Pour autant, on l’a vu, les avocats de Dominique de Villepin – comme ceux de Jean-Louis Gergorin – n’entendent pas exploiter le vice de forme que pourrait constituer le procès-verbal de Jean- Marie d’Huy – qui n’a pu être joint par Mediapart. Ils préfèrent ironiser, à l’image de Me Metzner, « sur ce juge qui a fait tout ce qu’il reprochait à son collègue Van Ruymbeke d’avoir fait ! » . En effet, au cours de l’enquête, le juge d’Huy a tenté de mettre en cause son célèbre collègue, qu’il déteste cordialement, pour son rôle dans l’affaire Clearstream. Il reproche notamment à Renaud Van Ruymbeke d’avoir caché à ses collègues l’identité du dénonciateur soi-disant anonyme (Jean-Louis Gergorin), que « VR » savait à l’origine de l’envoi des listings, mais à qui il avait promis l’anonymat total, croyant à sa bonne foi.
Surtout, pour les conseils de l’ancien premier ministre, ce PV constitue en fait une aubaine. « Il démontre de manière éclatante que l’accusation ne dispose pas d’éléments suffisants à l’encontre de M. de Villepin. Du coup, elle en est réduit à mettre en avant des déclarations, recueillies dans une enquête parallèle et secrète, émanant d’un personnage à qui on ne peut raisonnablement accorder aucun crédit. Nous en tirerons les conséquences qui s’imposent sur le fond du dossier », résume Me Metzner.
« C’est énormissime, mais ça passe ! »
Au nom de M. Gergorin, Me Iweins enfonce le clou, évoquant des «pseudo-révélations totalement rocambolesques auxquelles on ne peut donner, bien sûr, aucun crédit. Ces aveux sont surréalistes. Franchement, pourquoi Gergorin irait apporter, dans le bureau de l’ancien patron des RG qui plus est, un ordinateur à Lahoud pour simplement taper sur des touches et entrer des données dans un fichier Excel ? N’importe qui peut faire ce type d’opérations. C’est énormissime, mais ça passe ! Et ça passe parce que le juge d’Huy est prêt à tout pour faire coller sa thèse générale dans l’af-faire Clearstream».
Dès lors, la stratégie des avocats de DDV est simple : ils vont essayer de convaincre le tribunal que les principales charges visant l’ex-premier ministre reposant sur les accusations d’un manipulateur pris en flagrant délit de mensonges à de nombreuses reprises, leur client ne peut être que blanchi, espérant ainsi faire oublier d’autres éléments fort embarrassants pour M. de Villepin…
Les ultimes «révélations» d’Imad Lahoud, il faut le rappeler, s’inscrivent dans une longue série de déclarations contradictoires, affirmations fantaisistes et autres élucubrations… L’ancien protégé de Jean-Louis Gergorin à EADS a commencé par affirmer aux deux juges qui ont mené l’instruction : «Je n’ai pas eu en ma possession les listings Clearstream.» Mais une expertise informatique de ses ordinateurs a permis de démontrer que, non seulement il les avait bien eus, mais surtout qu’il les avait à l’évidence trafiqués… Les enquêteurs ont découvert qu’il avait pris soin d’effacer, dans les jours qui ont précédé une perquisition en 2005, plus de 600.000 fichiers figurant sur ses disques durs.
Présenté comme un beau parleur par ceux qui l’ont côtoyé, capable de convaincre son interlocuteur de la forme carrée de la Terre, Imad Lahoud a par exemple réussi à faire accroire au général Rondot, le maître espion mandaté secrètement par Dominique de Villepin pour suivre l’affaire, qu’il était en mesure de pénétrer le système informatique de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, afin d’en extraire des relevés de comptes. Pour en convaincre le militaire, il n’a d’ailleurs pas hésité à se mettre en scène, ordinateur en main.
Durant son audition devant les juges, le général Rondot a ainsi rapporté aux juges un savoureux épisode datant d’avril 2004 : «J’ai récupéré Imad Lahoud avec ma voiture de service dans une rue à proximité du ministère et nous sommes allés dans la nature, c’est-à-dire dans le parc de l’observatoire de Meudon. Nous nous sommes arrêtés dans une contre-allée du parc et ça s’est passé dans ma voiture. Imad Lahoud travaillait avec son téléphone portable et son ordinateur. Il a appelé un numéro de téléphone et pianoté les touches de son ordinateur, je l’ai vu mettre des codes et j’ai vu une liste apparaître à l’écran. J’ai vu apparaître un listing qui défilait avec des noms qui étaient déjà apparus dans les listings précédents (les fameux faux listings Clearstream, NDLR).» L’opération sera répétée le même jour dans les locaux d’EADS par Imad Lahoud.
Mais il s’agissait, en réalité, d’une pure mise en scène. Ce qu’Imad Lahoud finira par reconnaître devant les juges… Celui que certains présentent comme un génie informatique, mais dont les compétences en la matière ont été mises à mal devant les enquêteurs par son frère (un dirigeant d’EADS) et sa femme, a en réalité récupéré les listings Clearstream -trafiqués ensuite – de manière beaucoup moins cinématographique. Ce sont l’écrivain Denis Robert et l’ancien auditeur d’Arthur Andersen, Florian Bourges, qui les lui ont remis en février et septembre 2003.
Des années de mensonges pour Imad Lahoud…
Mais y compris sur la façon dont il a mis la main sur les fichiers, Imad Lahoud a cru devoir tordre la réalité. Il a d’abord nié les avoir récupérés auprès de Denis Robert et de Florian Bourges, avant de faire machine arrière, indiquant avoir subtilisé, en février 2003, les listings Clearstream depuis l’ordinateur de Denis Robert pendant que celui-ci téléphonait lors d’une rencontre au domicile de l’ancien journaliste, à Metz. La version de Denis Robert est beaucoup plus banale : il lui a donné un CD-Rom, en mains propres. Ce qu’Imad Lahoud finira par reconnaître. Une fois de plus.
A Florian Bourges, l’employé d’Arthur Andersen qui a réalisé un audit sur Clearstream, Imad Lahoud a assuré, en septembre 2003, qu’il travaillait alors pour la Direction générale des services extérieurs (DGSE, les services secrets français). Sa mission : traquer les filières du financement du terrorisme international. Mensonge, là encore. Si Imad Lahoud a en effet pigé à la DGSE, sous le p
seudonyme « Typhose », il ne l’a fait que de janvier à juillet 2003, le service de renseignements français ayant rapidement conclu au manque de fiabilité de son correspondant.
Selon la règle du «Plus c’est gros, plus ça passe», il a notamment fait croire à des agents de la DGSE qu’il avait, dans le passé, géré la fortune des Ben Laden et avoir même rencontré le chef d’Al- Qaïda à trois reprises, dont une fois à Beyrouth, dans le bureau de l’ancien vice-premier ministre libanais Issam Farès !
Son officier traitant dans les services, « Antoine », a écrit dans un rapport de juin 2003 : «Il semble préférable d’arrêter tout contact avec Typhose eu égard à sa personnalité et à la quasiimpossibilité de le contrôler.» Le général Champtiaux, directeur de cabinet du patron de la DGSE à l’époque, a quant à lui déclaré aux juges : «Je pense aujourd’hui qu’il nous a manifestement fait miroiter des documents de première importance au Liban et récupérables, pour en même temps nous remettre des informations qui ne présentaient pas d’intérêt.»
Ce n’est pas tout. Dans son livre Le Coupable idéal , publié en février 2007 (éditions Privé), Imad Lahoud a reproduit des messages que les principaux acteurs du polar Clearstream se seraient échangés grâce à un réseau secret de téléphones BlackBerry au moment de l’affaire, sans, pour autant, être en mesure d’en prouver l’authenticité. Selon lui, même le juge Renaud Van Ruymbeke avait été destinataire de l’un de ces BlackBerry. Une énormité qui fait sourire, lorsque l’on sait à quel point le magistrat peut être réservé sur tout ce qui s’apparente aux nouvelles technologies ? il n’a d’ailleurs pas de téléphone portable.
Dans ce livre, Lahoud assurait aussi avoir rencontré à deux reprises Nicolas Sarkozy au début de l’affaire Clearstream. Pour le premier de ces rendez-vous, il a donné une date, une heure, un lieu : le 16 septembre 2004, à 8h30, à Bercy ? M. Sarkozy était alors ministre des finances. Or, ce jour-là, à cette heure-là, Nicolas Sarkozy répondait aux questions de Jean-Pierre Elkabbach au micro d’Europe 1, dans le VIIIe arrondissement de Paris… Al’époque, le but de Lahoud était de laisser entendre que Nicolas Sarkozy aurait été informé très tôt de la manipulation le visant, voire même d’en avoir été à l’origine.
Aujourd’hui, l’informaticien semble être entré dans une logique inverse : ses dernières déclarations font de Nicolas Sarkozy la principale victime d’une affaire qui aurait été montée de toutes pièces par Dominique de Villepin, thèse privilégiée par le chef de l’Etat. Il n’est pas inutile de rappeler qu’Imad Lahoud, outre le procès Clearstream, est toujours sous la menace de l’enquête sur une escroquerie, l’affaire du fonds Volter, qui lui a déjà valu unséjour en détention provisoire, en 2002. Si cette affaire finit par être jugée, Lahoud risque de la prison ferme. Ouvert au tribunal de Paris en 2000, le dossier semble avoir sombré dans une profonde léthargie ces dernières années. Il est instruit par le juge… Jean-Marie d’Huy.
Source: Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme (Mediapart)
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