Le député UMP Jean-Pierre Grand, proche de Dominique de Villepin, a estimé aujourd’hui que le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, devrait démissionner après ses propos sur l’affaire Clearstream, dont le procès en correctionnelle s’ouvre le 21 septembre.
« S’il agit de son propre chef, cela mérite qu’on se pose la question de savoir s’il doit rester comme le représentant de l’Etat de droit dans un procès. C’est vrai, dans ce cas, sa démission me semblerait pour lui la voie la plus honorable », a-t-il déclaré à l’AFP, confirmant des propos publiés samedi dans Le Figaro.
« Ou bien il agit sur ordre et cela veut dire que l’on prépare l’opinion publique à ce procès politique et naturellement à la condamnation de Dominique de Villepin. Une méthode qui a fait ses preuves dans les régimes éloignés de la démocratie. On n’a jamais vu, depuis la Libération, une telle atteinte au fonctionnement de la justice en France », a dénoncé le député de l’Hérault.
« Les juges (d’instruction) disent que (M. de Villepin) est l’instigateur premier de l’ensemble du système. Moi, je dis qu’il est un des bénéficiaires collatéraux, mais parfaitement conscient », a déclaré vendredi M. Marin, qui soutiendra l’accusation dans ce procès.
Jean-Pierre Grand veut la démission de Jean-Claude Marin. Le député UMP de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, dénonce les propos du procureur de Paris, Jean-Claude Marin, sur l’affaire Clearstream dont le procès s’ouvrira dans un mois.
« Soit il s’agit d’une énorme bourde et cela relève du Conseil supérieur de la magistrature. Soit il agit sur ordre, ce qui prépare un procès politique ! » Jean-Pierre Grand juge les déclarations du magistrat « inacceptables ».
« S’il a de l’honneur, il démissionne. Ce sont des méthodes qui sont dignes de l’époque des procès des dissidents staliniens », ajoute Monsieur Grand.
Un autre député villepiniste, Jacques Le Guen (UMP, Finistère), estime pour sa part sur son blog que « si aucune sanction n’est prise par la garde des Sceaux à l’encontre du procureur général de Paris, qui a rendu publique son interprétation personnelle d’une affaire en cours, il faudra alors en conclure que Dominique de Villepin est bien victime d’une opération de déstabilisation commandée ».
De son côté, Georges Tron, député villepiniste de l’Essonne, considère qu’avec les déclarations du procureur, « un des principaux acteurs du procès », on passe « d’un système de présomption d’innocence à un système de présomption de culpabilité ».
« Dominique de Villepin aborde ce procès de façon totalement sereine. Si vous lui disiez que le procès n’avait pas lieu, c’est lui qui protesterait. Il veut s’expliquer et laver son honneur », affirme-t-il à l’AFP.
Source: Agence France Presse