Dominique de Villepin, Jean-François Copé, Ségolène Royal, Manuel Valls ou Vincent Peillon : tous ont désormais leur club. Une façon de rassembler leurs partisans et de ratisser des idées pour mieux préparer une éventuelle candidature présidentielle.
Ça a le goût d’un parti politique, la couleur d’un parti politique, mais ce n’est surtout pas un parti politique : les clubs, cercles de réflexion et autres « think tanks » foisonnent, à droite comme à gauche. Officiellement, il s’agit toujours de susciter le débat dans son camp, mais ces structures cachent mal les ambitions présidentielles de leur créateur, auquel elles apportent des moyens, des idées et surtout des réseaux d’influence.
Le dernier-né est celui de Dominique de Villepin.
L’ancien Premier ministre (UMP), qui ne cache pas son envie d’en découdre en 2012, a annoncé en juin la création du « Club Villepin », présidé par l’ancienne ministre Brigitte Girardin. Le projet n’en est toutefois encore qu’à ses balbutiements ; le site Internet s’affiche « en construction ».
On est encore loin de la structure du très ambitieux président du groupe UMP à l’Assemblée nationale Jean-François Copé. Depuis sa création en 2006, Génération france.fr étend sa toile, avec quelque 70 députés UMP référents dans toute la France chargés d’organiser réunions et débats pour faire remonter les idées à Paris.
« L’objectif, c’est de faire venir des personnalités qui spontanément ne viendraient pas dans le cadre d’une réunion UMP », pour « se forger un corpus d’idées sur les grands sujets de société », explique le député UMP Christian Jacob. L’association est aussi dotée d’un site Internet, publie des Cahiers et organise « trois ou quatre grosses opérations par an ». La prochaine est prévue à la rentrée, probablement en province.
Au PS, autant de cercles que de candidats
« Ce n’est pas un parti politique », insiste Christian Jacob. « Nous ne sommes pas dans une logique de combat électoral ». Mais « après, personne n’est dupe, ça structure une équipe autour de Jean-François », ajoute-t-il toutefois.
Côté financement, le statut d’association loi de 1901 permet de recevoir des dons, défiscalisés, plus facilement qu’avec un parti politique.
En revanche, Jean-François Copé a refusé l’argent de l’UMP. Ce qui n’empêche pas sa « petite entreprise » de prospérer politiquement. En juin, il faisait tribune commune avec Manuel Valls, candidat aux primaires socialistes pour la présidentielle qui, du coup, a lui aussi lancé son club le 29 juin : « A gauche, besoin d’optimisme« .
Il n’est pas le seul. Le PS compte presque autant de cercles de réflexion que de candidats putatifs à la présidentielle.
En juin, François Hollande a créé Répondre à gauche. Il se réunira fin septembre à Périgueux.
Vincent Peillon revendique le leadership de Espoir à gauche, ancien courant de soutien à Ségolène Royal qui se réunira à Marseille les 21 et 22 août.
Arnaud Montebourg a, quant à lui, Rénover maintenant, et Pierre Moscovici Besoin de gauche ou B2G pour les plus branchés.
Mais c’est bien Désirs d’avenir de Ségolène Royal qui est de loin le plus structuré au PS. Soutenue financièrement par Pierre Bergé, l’association non seulement n’est pas tombée dans l’oubli après la présidentielle, mais encore n’a jamais été aussi active. En attendant la présidentielle.
Source: Christine Ollivier (France Soir)