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Dominique de Villepin sur Radio J

Invité ce dimanche de Radio J, Dominique de Villepin a appelé à « offrir un choix » à l’Iran, la « reconnaissance » internationale ou « de nouvelles sanctions » s’il ne lève pas les ambiguïtés sur son programme nucléaire, soupçonné de finalités militaires.

L’ancie Premier ministre Dominique de Villepin a également évoqué son « trouble » et son « inquiétude » après l’inauguration fin mai par Nicolas Sarkozy d’une nouvelle base militaire française permanente à Abou Dhabi, à moins de 250 kilomètres des côtes iraniennes.

Dominique de Villepin a par ailleurs regretté le manque « d’élégance et d’esprit républicain » de Patrick Devedjian qui avait souligné vendredi que l’ancien Premier Ministre a « d’autres rendez-vous avant » de pouvoir être candidat à une élection.

Enfin, Dominique de Villepin a souhaité le départ de Jose Manuel Barroso de la Présidence de la Commission Européenne et cité le nom de Michel Barnier comme personnalité européenne susceptible de le remplacer.

« L’Iran doit respecter les grands principes de la communauté internationale, en particulier en matière de prolifération » et doit « suspendre l’enrichissement de son uranium », a martelé l’ex-ministre des Affaires étrangères, interrogé par Radio J après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.

Dominique de Villepin a aussi appelé la Chine et la Russie à s’investir autant que l’Europe et les États-Unis dans le dossier iranien: « il faut que l’Europe, les Etats-Unis mais aussi la Chine et la Russie adressent un message extrêmement clair au pouvoir iranien ». Le « choix » serait entre « une reconnaissance sur la scène régionale et internationale et la possibilité d’un véritable développement au service de la population iranienne » et « de nouvelles sanctions ».

Selon Dominique de Villepin, « au-delà d’éventuelles manipulations des résultats », il y avait « sans doute une mauvaise estimation des rapports de force qui existe dans ce pays ».

« Il y a bien sûr la jeunesse, les femmes la classe moyenne qui aspiraient manifestement à un changement de société », mais « on a sans doute sous-estimé le poids des plus pauvres et des campagnes ».

Pour Dominique de Villepin, « l’élection montre bien que le rapport de forces est vraisemblablement toujours en faveur des conservateurs ».

Base militaire française aux Emirats: « troublé » et « inquiet »

L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a évoqué dimanche son « trouble » et son « inquiétude » après l’inauguration fin mai par Nicolas Sarkozy d’une nouvelle base militaire française permanente à Abou Dhabi, à moins de 250 kilomètres des côtes iraniennes.

« C’est une décision qui n’est pas sans créer chez moi un certain trouble et une certaine inquiétude », a-t-il déclaré sur Radio J, y voyant « un élément dans une escalade », un risque « d’engrenage » et « davantage une stratégie de l’Otan qu’une stratégie nationale française ».

« Il sera dangereux d’être la muleta où le taureau aura tendance à charger », a enchaîné l’ancien ministre des Affaires étrangères. « Nous nous implantons de façon fixe dans la région la plus dangereuse du monde », a-t-il encore argumenté, soulignant que cette région « où il y a en permanence une menace terroriste » était aussi marquée par un risque de prolifération nucléaire. Lui-même aurait préféré « un second porte-avions », éventuellement « franco-européen ce qui aurait permis de combiner la présence, la mobilité et la projection » de forces militaires.

Inaugurée fin mai par Nicolas Sarkozy, la base française d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, combine trois bases, aérienne, navale et de l’armée de terre. S’inscrivant dans « l’arc de crise » défini par le Livre blanc sur la Défense publié au printemps dernier par le gouvernement français, elle pourra accueillir à terme jusqu’à 550 soldats français.

Le manque « d’esprit républicain » de Patrick Devedjian

Dominique de Villepin, qui a répété jeudi qu’il souhaite se présenter à une élection, aurait attendu « plus d’élégance » de la part de l’UMP. Le parti de la majorité a en effet rappelé, vendredi, à demi-mot que l’ancien Premier ministre devait d’abord comparaître dans l’affaire Clearstream.

« On aurait pu attendre peut-être un peu plus d’élégance et d’esprit républicain », a déclaré dimanche M. de Villepin sur Radio J, tout en affirmant qu’il n’avait « rien à répondre à ce type de remarques ».

Le ministre en charge de la Relance, Patrick Devedjian, avait quasiment écarté vendredi sur LCI l’hypothèse d’une candidature de Dominique de Villepin sur une liste UMP. « Je pense que Dominique de Villepin a d’autres rendez-vous avant cette élection », avait glissé M. Devedjian, ajoutant: « Il faut d’abord voir ce que cela donnera ».

M. Devedjian faisait manifestement allusion au procès de l’affaire Clearstream qui doit s’ouvrir le 21 septembre à Paris.

Sources: Journal du Dimanche, Nouvel Observateur, Le Parisien et Le Monde

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