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Dominique de Villepin "souhaite fort" être candidat en 2012

Samuel Etienne : « Vous ne vous êtes jamais présenté à une élection. Est-ce parce que finalement la seule élection qui vous intéresse c’est la présidentielle ? »

Dominique De Villepin : « L’élection c’est une question de circonstances, quelle que soit l’élection, à quelque poste que ce soit. Et en l’occurrence, il se trouve que ça ne s’est pas présenté, mais je souhaite fort que cela soit possible, oui bien sûr. Et puis, nous verrons bien. »


Combien y a-t-il d’oppositions à Nicolas Sarkozy ? Tout le monde connaît l’opposition officielle, la gauche, mais, moins officielle mais de plus en plus bruyante, il y a l’opposition UMP tendance RPR. Elle pourrait s’appeler le club des anciens. A l’UMP, beaucoup préfèrent plutôt le clan des chiraquiens. Entre les bons sondages de l’ancien président, les déclarations mi-figue, mi-raisin de l’ancien premier ministre Alain Juppé et maintenant, la guérilla permanente d’un autre ancien premier ministre, Dominique de Villepin, ses figures relèvent la tête.

Ce soir sur France 3, Dominique de Villepin est même officiellement sorti du bois, en se mettant en piste pour les élections présidentielles de 2012, sans toutefois préciser quelle serait son écurie : « L’élection c’est une question de circonstances, quelle que soit l’élection, à quelque poste que ce soit. En l’occurrence, il se trouve que ça ne s’est pas présenté, mais je souhaite fort que cela soit possible, oui bien sûr. Nous verrons bien ». Ce serait là un cursus honorum particulièrement éclair, puisque Dominique de Villepin, issu de la haute administration, n’a jamais exercé la moindre fonction élective.

Déjà tenté en 2007, il avait dû céder face à la machine de guerre sarkozienne, et après le fiasco du CPE. Mais ce passionné d’histoire napoléonienne aime à charger sabre au clair, quitte à partir de loin et risquer l’épuisement.

En attendant, c’est la justice qu’il va devoir convaincre. Mis en cause dans un des épisodes de l’affaire Clearstream, il sera jugé à partir de septembre pour « complicité de dénonciation calomnieuse » sous l’accusation d’avoir utilisé les faux listings de la société en vue de déstabiliser Nicolas Sarkozy dans le course à l’Elysée. Il nie les charges etvoit le dossier comme politique.

Face à lui, sur les bancs de la partie civile, il y aura… Nicolas Sarkozy. Un face-à-face entre un président en exercice et un ex-chef de gouvernement qui sera une première historique dans les annales judiciaires du pays, en attendant un duel, plus classique, dans l’arène politique.

Depuis plusieurs mois, Dominique de Villepin a fait savoir qu’il avait réuni autour de lui quelques députés et élus fidèles. Il s’en est pris à plusieurs reprises à la stratégie de l’Elysée dans la crise économique et à d’autres éléments de sa politique, comme le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan.

Invité d’Europe 1 dimanche 19 avril, il avait notamment diagnostiqué « un risque révolutionnaire », à propos de la situation française. « Les Français ont le sentiment que l’on se mobilise beaucoup pour les banques, qu’on se mobilise beaucoup pour aider les entreprises mais que les salariés, eux, font les frais de la crise, que ce sont toujours les mêmes qui souffrent ». Plaidant pour des « mesures exceptionnelles » en matière sociale, Dominique de Villepin avait notamment proposé un relèvement temporaire du bouclier fiscal, la création d’une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu ainsi qu’un geste sur la rémunération des patrons.

Début avril, tenant sa première réunion publique depuis son départ de Matignon, Villepin s’en était pris à la décision de Nicolas Sarkozy de faire réintégrer la France dans l’Otan, fustigeant « la rupture avec l’héritage gaulliste », « la rupture d’un consensus français », mais aussi « la rupture d’un consensus de la communauté internationale ». Et quelques heures plus tôt, sur le plateau d’i-Télé, il s’était gaussé d’un président « survitaminé » et d’un gouvernement qui fait « de la godille ». En février, l’ex-premier ministre avait déjà raillé « la vision un peu courte » de Nicolas Sarkozy, après l’avoir traité de « touche à tout » début janvier.

Sources: France Info, Associated Press, L’Express, Europe 1, Elysee Inside, Le Figaro, Reuters et Dailymotion

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