Dominique de Villepin a estimé aujourd’hui qu’il existe « un risque révolutionnaire » en France, où une « forte colère s’exprime » dans le domaine social.
Invité de l’émission Le Grand Rendez-vous Europe 1 – Le Parisien – Aujourd’hui en France et interrogé au sujet de la crise et des mouvements de salariés menacés de licenciement, l’ancien chef de gouvernement a lancé : « oui, il y a un risque révolutionnaire en France ».
Face à cette « situation difficile, voire dangereuse », qu’il a expliquée par une « forte colère qui s’exprime dans notre pays », un « désespoir », il a appelé à « passer à la vitesse supérieure » en matière sociale.
« Il est urgent de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne les mesures sociales » et de « renouer avec un dialogue beaucoup plus développé avec les partenaires sociaux » si nous voulons éviter des « comportements collectifs que nous ne parviendrions pas à maîtriser », a-t-il jugé lors du Grand rendez-vous Europe 1 -Le Parisien Aujourd’hui en France.
« Personne ne peut accepter » les « formes de violence » mais « si on veut apporter des réponses justes à ces situations, on est bien obligé de partir de cette inquiétude et de ce désespoir » qui s’expriment actuellement, a-t-il ajouté, appelant à « faire davantage » dans « un esprit large de consensus et de rassemblement ».
« Il y a quelque chose que la politique ne contrôle plus », a estimé Dominique de Villepin, interrogé sur la crise économique et la tension sociale qui monte au fil des semaines, illustrée notamment pas les dernières séquestrations de dirigeants d’entreprise.
« Il y a une forte colère qui s’exprime dans notre pays. Oui il y a un risque révolutionnaire en France (…) Il faut prendre cela très au sérieux », a ajouté l’ancien premier ministre.
Un dialogue social relancé et l’accent mis sur l’éducation où les réformes ne se feraient plus avec un « objectif comptable », voilà deux axes de réforme proposés par Dominique de Villepin.
Face à une « situation difficile voire dangereuse », Dominique de Villepin a estimé : « C’est très difficile de gouverner la France en général, ça l’est évidemment encore plus dans la période actuelle ».
Faut-il un remaniement ministériel ? « Deux ans c’est incontestablement long pour un premier ministre », a répondu Dominique de Villepin.
Précisant : « Ou on maintient la même politique et alors pourquoi changer. Ou on décide de passer à la vitesse supérieure et alors oui ça vaut la peine de chercher du renfort, peut-être un peu plus d’expérience ».
Avec des personnalités comme Alain Juppé, Philippe Seguin ? « Pourquoi pas ». Ou Dominique de Villepin ? L’ancien premier ministre a assuré ne pas avoir « envie de redevenir ministre ».
Sources: Agence France Presse et Europe 1