C’est sur le thème de « la France et l’Otan » que Dominique de Villepin a choisi de faire sa première réunion publique depuis son départ de Matignon, mercredi à l’Assemblée nationale.
Justifiant « avec émotion » son opposition au retour officiel de Paris dans le commandement intégré de l’Alliance, l’ancien Premier ministre a longuement déploré la « rupture » sarkozyste avec « l’héritage gaulliste », qui donnait à « la voix de la France une portée singulière ». « Quelle écoute lui donnera-t-on maintenant ? » s’est-il interrogé.
« Le Président s’est préoccupé très tôt de la place qu’il occupera sur la photo » mais « pour ce qui est de l’influence, c’est quelque chose de beaucoup plus complexe », a souligné Dominique de Villepin devant les 300 invités de ses six députés villepinistes. « J’en connais d’autres qui ont commencé avec moins que ça », a-t-il ironisé.
« Une solution commode, mais pas courageuse »
Pour Dominique de Villepin, la décision du chef de l’Etat intervient « à contre temps », le monde bipolaire ayant vécu, à « contresens de l’histoire », la défense européenne lui semblant plus pertinente, et surtout « à contre-emploi et contre-nature », notre « spécificité diplomatique » tenant à « la vocation de la France d’être un trait d’union » entre tous les peuples.
Soulignant que l’Otan est une organisation militaire, sous l’égide des Etats-Unis, il considère que « l’Alliance paralyse le traitement politique des crises ».
« Il est plus facile d’envoyer des soldats en Afghanistan que de se poser les questions politiques », a-t-il jugé, estimant que « l’Otan est une solution commode, mais pas courageuse ».
Selon lui, Nicolas Sarkozy a fait un pari dont il est « comptable » devant les citoyens, car « dès lors qu’il y a pari, il y a risque ».
Source: France Soir