« Le monde va si mal, la France va si mal, les Français souffrent. Il n’y a pas d’ambition personnelle et je le revendique hautement : je n’ai jamais été en politique pour satisfaire une ambition personnelle.
Ce qui me motive, c’est la conviction que la France est un pays singulier.
La France est un pays de principes : elle défend ses principes, parce que nous les avons portés. Nous les avons portés depuis la Révolution française. Le grand principe de liberté, d’égalité, le principe de justice.
Et je crois qu’il faut constamment avancer en nous posant une question simple : est-ce que nous sommes à la hauteur des principes ?
Et je l’ai dit dès le début de ce quinquennat à Nicolas Sarkozy : si nous ne partons pas d’un bon pied (et le bon pied, c’était évidemment en 2007 le pied de la justice sociale, alors que nous voyions les choses se dégrader sur le plan économique et social), eh bien nous le paierons cher.
Je crois qu’en permanence, c’est cette adéquation aux principes qui doit être respectée, cette capacité aussi à tirer les leçons de l’expérience.
Déséquilibre institutionnel aujourd’hui : eh bien, faisons en sorte justement que nous revenions à un équilibre meilleur de nos institutions.
C’est à la fois une protection pour le Président de la République que d’avoir un Premier Ministre qui occupe davantage ses fonctions, un gouvernement davantage à sa place, une majorité et une opposition qui se respectent et qui travaillent de concert.
Je crois que tout ça fait partie de la vie politique. La vie politique, c’est pas un débat stérile entre gens qui ne s’écoutent pas. Ce ne sont pas des leaders qui ne regardent qu’eux-mêmes ou qui ne font que s’écouter parler. C’est aussi des gens qui tirent des leçons, qui regardent les résultats.
Ces résultats aujourd’hui, il faut le voir, ils ne sont pas au rendez-vous.
Tirons les leçons de ce qui ne va pas. Confortons ce qui va bien. Et avançons tous ensemble. »
Source: Dominique de Villepin au micro de Yannick Falt (France Info – jeudi 12 mars 2009)