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A Davos, Christine Lagarde dit craindre que la crise provoque des "troubles sociaux"

La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a estimé samedi devant le Forum économique mondial à Davos (Suisse) que la crise économique mondiale « comporte deux risques majeurs: des troubles sociaux et le protectionnisme ».

Ces deux risques sont alimentés par « la chute de la croissance économique et par le fait que les Etats doivent engager l’argent des contribuables » dans les plans de relance et de sauvetage, a-t-elle expliqué.

Au coeur du Forum économique mondial, « l’ambiance générale est à la sinistrose chez les financiers », a-t-elle décrit vendredi, au micro de BFM radio, ajoutant que le monde des affaires était en train d’ « intérioriser une réalité à laquelle les politiques ont été confrontés dès le mois de septembre ».

Questionnée sur la déclaration de Barack Obama, qui a demandé jeudi aux entreprises de son pays de n’acheter que du fer et de l’acier américains, Christine Lagarde a estimé que le protectionnisme est « un mal nécessaire ». Mais pour la ministre, il n’est envisageable qu’à la stricte condition de rester « ciblé » et « temporaire ».

« Ne m’interprétez pas comme étant pro-protectionnisme, anti-multilatéralisme, j’inscris simplement ça dans le temps et dans la nécessité de remettre un peu dans le bon élan et dans la bonne direction des économies aujourd’hui un peu sinistrées », a-t-elle expliqué au micro de BFM.

« Une course contre la montre »

La ministre a souligné l’importance de la réunion du G20 prévue le 2 avril à Londres. « Pour restaurer la confiance dans le système financier, nous devons donner un signal extrêmement fort dès le 2 avril », a-t-elle dit.

« Nous devrons indiquer trois ou quatre sujets sur lesquels nous agirons et pas seulement seulement sur lesquels nous serons d’accord », a-t-elle ajouté en citant les questions de la supervision bancaire internationale et de la transparence.

Le G20 regroupe les membres du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie, la Turquie et l’Union européenne.

La réunion de Londres doit jeter les bases d’une réforme du système financier international après une première réunion d’urgence en novembre à Washington. Plusieurs responsables ont déploré l’absence de progrès réalisés depuis cette réunion.

« C’est une course contre la montre », a lancé Mme Lagarde.

La ministre française a déclaré que les mesures qui seront prises devront être « vendables en termes politiques » aux opinions publiques, être « techniquement solides » et « applicables ».

Sources: Agence France Presse et Le Journal du Dimanche

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