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Barack Obama succède à George Bush: une nouvelle Amérique (1/2)

Mardi 20 janvier, lors qu’il posera la main sur la Bible pour prêter serment devant le Capitole, Barack Obama fera face au National Mall. Tout au bout de cette vaste perspective, au-delà de l’obélisque édifié en hommage à George Washington, son regard portera sur le Lincoln Memorial.

Depuis des jours, le vainqueur de l’élection du 4 novembre explique qu’il lit et relit textes et discours du seizième président des Etats-Unis. Elu de l’Illinois comme lui, Barack Obama n’a jamais caché son admiration pour le vainqueur de la guerre civile qui mit fin à l’esclavage : une photo du colosse barbu (1,93 mètre !) ornait les murs de son bureau de sénateur.

Mais, au-delà du respect pour la figure historique, le nouveau chef de l’Etat a compris qu’il saisit les rênes du pays dans un des moments les plus critiques de son histoire.

Avec son sens inné de la mise en scène et de la rhétorique, Barack Obama entend inscrire sa destinée dans la lignée de deux illustres prédécesseurs, qui en écrivirent les pages les plus difficiles : Abraham Lincoln et Franklin D. Roosevelt, confronté, lui, à la crise économique, puis à la Seconde Guerre mondiale.

Il a d’ores et déjà dramatisé son discours pour attirer l’attention de ses concitoyens – et du Congrès – sur l’extrême gravité de la situation qu’il va trouver. « L’ensemble des indicateurs montrent que nous sommes dans la pire des récessions depuis la Grande Dépression », expliquait-il le 11 janvier sur la chaîne de télé ABC.

Loin de se confiner dans le seul rôle de gestionnaire, Obama veut utiliser cette crise pour conduire les Etats-Unis vers une nouvelle frontière. Il a promis un pays plus juste, une nation plus unie. La situation financière ne lui en offrira guère les moyens. Mais il a déjà annoncé qu’il les mettrait pour lutter contre le réchauffement climatique, pour aider l’avènement d’une « économie verte » créatrice d’emplois et de richesses.

Interrogé sur le contenu de son discours inaugural, il a expliqué qu’il tenterait de cerner aussi précisément que possible le moment historique dans lequel nous vivons, « le carrefour où nous nous trouvons ».

« Ensuite, dit-il, il s’agit de convaincre que si nous prenons les bonnes mesures, nous pourrons redevenir ce pays-phare pour le monde ».

Source: Jean-Marc Gonin (Le Figaro Magazine)

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