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Economie: l'abécédaire de l'année 2008 (2/2)

De P comme Pétrole à T comme Trichet, en passant par R comme RSA: la suite de l’abécédaire 2008 de l’Economie.

P comme… Pétrole

Année agitée pour les prix du pétrole qui ont connu en 2008 des fluctuations sans précédent. Il y a 5 mois encore, les journaux s’interrogeaient pour savoir jusqu’où monterait le prix du baril à New York. Il frôlait alors les 150 dollars et avait gagné 60 dollars en 7 mois. Mais aujourd’hui, le prix du pétrole est descendu sous les 40 dollars le baril. Monté à des niveaux jamais atteints en raison notamment des nombreux mouvements spéculatifs, le marché pétrolier se prend aujourd’hui la crise de plein fouet. Le manque de confiance sur les marchés et la baisse de la demande mondiale, liée à la réduction de l’activité économique, exacerbe les inquiétudes… notamment chez les pays de l’OPEP qui ont décidé fin 2008 une nouvelle baisse historique des exportations. Pourtant, une fois la crise passé, personne ne doute que les prix remonteront. Mais jusqu’où ?

R comme… Régulation

Dès que la crise financière a éclaté, la régulation est revenue à la mode. Défendue de longue date par des économistes comme Michel Aglietta, elle ne compte pratiquement plus d’ennemis tant les adeptes d’un laissez-faire total se cachent où ils le peuvent. Même l’inventeur des hedge funds, George Soros, se met à défendre la régulation… Le principe d’une plus grande supervision du système financier a été acté lors du sommet du G20 en novembre. Mais tout reste à faire. 2009 sera-t-elle la première année du nouveau capitalisme ?

R encore, comme… Roubini

Professeur à la Stern School of Business de la New York University, Nouriel Roubini a été le premier économiste à prévoir l’ampleur de la crise financière. Dès novembre 2007, il anticipait un krach du crédit et l’entrée en récession de l’économie américaine. Ce regard de visionnaire lui a conféré une impressionnante aura médiatique dès le 15 septembre, lorsque Lehman Brothers a fait faillite. Surnommé Dr Catastrophe par la presse américaine, il est aussi pessimiste que notre Jacques Attali. Et pour le moment, les faits lui ont donné raison.

R toujours, comme… RSA

Successeur du RMI, le RSA aura été l’une des grande réforme sociale portée par Martin Hirsch, l’ex-président d’Emmaüs et Haut commissaire aux solidarités actives.

Il permet de cumuler allocations et revenus du travail et à l’inverse du RMI, considéré comme une trappe à pauvreté, et a pour mission d’encourager le retour à l’emploi des Rmistes et d’augmenter les revenus des travailleurs pauvres. La mesure a beau être jugée légitime par la majorité comme par l’opposition, elle créera tout de même une polémique, à propos de son financement. Qui faut-il taxer pour aider les plus pauvres ? La question n’est pas seulement politique, elle frôle le débat idéologique et touche à l’émotionnel. Le RSA sera finalement financé par une taxe assise sur les revenus du capital.

Et le 1er décembre dernier, vingt ans jour pour jour après la création du RMI, la loi sur le revenu de solidarité active était enfin promulguée.

S comme.. Sauvetage

« Plan de sauvetage », plus exactement – bail out, en Anglais. Ce mot s’est invité quotidiennement dans la presse depuis le déclenchement de la crise financière. Il a d’abord fallu sauver les banques : c’était le plan Paulson, riche de quelques 700 milliards de dollars, et adopté après bien des atermoiements avant d’être mis en stand-by. Il faudra aussi relancer l’économie, et c’est Obama qui s’y collera, lui qui a déjà annoncé 700 nouveaux milliards. Le plan de sauvetage s’applique aussi à l’automobile, puisque General Motors et Chrysler recevront près de 14 milliards de dollars afin de leur éviter la faillite.

En Europe aussi, le sauvetage est à la mode : Gordon Brown a donné le « la », en permettant à l’Etat d’entrer au capital des banques qu’il renflouait, plus ou moins imité par Nicolas Sarkozy. L’Union européenne s’est aussi essayée à une relance commune, avec plus ou moins de succès. L’économie mondiale n’est pas encore sauvée.

T comme… Trichet

Il n’a pas été élu l’homme de l’année par le Time… Et pour cause, ses décisions n’ont jamais été très populaires. Mais malgré les reproches, Jean-Claude Trichet, le directeur de la Banque centrale européenne, a toujours su garder ses convictions. Accusé par de nombreux économistes et politiques, notamment par Nicolas Sarkozy, de déprimer la croissance par le maintien des taux directeurs à des niveaux élevés, il s’est obstiné à suivre à la lettre son mandat : le contrôle de l’inflation. Les événements lui donneront raison quand, à l’été 2008, le risque d’inflation plane sur toutes les économies européennes. En août, le principal taux directeur est remonté à 4,25%. Au même moment, outre-Atlantique, les taux d’intérêts sont à 2%…

Depuis, la récession et la disparition du risque d’inflation ont eu raison de l’obstination du maître des taux d’intérêt de la zone euro : le 4 décembre, les taux de la BCE étaient redescendus à 2,5 %… Ce qui, contrairement à son homologue de la Fed, Ben Bernanke, lui laisse tout de même une marge de manoeuvre pour 2009.

Source: L’Express

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