Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, soutiendra lui-même l’accusation contre l’ancien Premier ministre, renvoyé en correctionnelle dans l’affaire Clearstream pour dénonciation calomnieuse.
Jean-Claude Marin, le procureur de la République de Paris, annonce dans une interview à paraitre samedi 29 novembre dans Marianne qu’il soutiendra en personne l’accusation contre Dominique de Villepin, renvoyé en correctionnelle pour dénonciation calomnieuse dans l’affaire Clearstream.
L’ancien Premier ministre est renvoyé dans cette affaire aux côtés de l’ancien vice-président d’EADS, Jean-Louis Gergorin, du mathématicien Imad Lahoud, du journaliste Denis Robert et de l’auditeur Florian Bourges.
Le parquet avait requis le renvoi de Dominique de Villepin pour « complicité de dénonciation calomnieuse » mais les juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons sont allés au-delà de ces réquisitions, le renvoyant pour « complicité de dénonciation calomnieuse, complicité d’usage de faux, recel de vol et recel d’abus de confiance ».
Interrogé dans Marianne sur d’éventuelles pressions de l’Elysée pour requérir le renvoi en correctionnelle de Dominique de Villepin, Jean-Claude Marin rétorque que ces soupçons lui « inspirent un sentiment de mépris désabusé ».
« Ces commentaires sont aux antipodes de ce qui s’est vraiment passé », assure Jean-Claude Marin, procureur de la République de Paris depuis novembre 2004.
« Face à ces affirmations, j’avais deux solutions: me taire et c’est ce que j’ai fait, ou dire « ce n’est pas vrai » et on ne m’aurait pas cru », explique-t-il.
« Et pourtant, la décision, je l’ai prise moi-même, seul, loin d’ici. Je ne ferai pas davantage de commentaires, le reste je le dirai à l’audience car c’est moi qui, sur ce point, soutiendrai à l’audience ma conviction », annonce-t-il.
Le procès devrait se tenir en 2009 au tribunal correctionnel de Paris.
Source: Nouvel Observateur