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"Vite, un CPE pour les jeunes !", par Marc Landré, journaliste au Figaro

« C’est officiel depuis 19 heures : la France compte à nouveau plus de deux millions de chômeurs (pointant à l’ANPE en catégorie 1).

Je me rappelle ce que disait François Fillon en 2002, quand il était ministre des affaires sociales : « Ça ne sert à rien de commenter chaque mois les évolutions du chômage car, en intégrant les marges d’erreur, une hausse peut vite se transformer en baisse et inversement ». Dont acte…

Plus que le chiffre absolu de 2 004 500 demandeurs d’emploi (qui ne représente en fait qu’un peu plus de la moitié des inscrits à l’ANPE) ou sa progression (+2,4% par rapport à septembre, avec 46 900 privés d’emploi de plus dans la catégorie de référence), c’est la tendance qui est inquiétante.

En octobre, le chômage a explosé sur un an de 4,4% alors que sa progression annuelle était limitée, il y a un mois, à +0.8%. Et on est loin d’être au bout de nos peines. Les mesures mises en œuvre par le gouvernement ne limiteront pas l’explosion à venir. Elles ne sont que « des pansements posés sur une jambe de bois », pour reprendre l’expression d’un ministre.

Ce sont les jeunes qui trinquent le plus : ils sont 371 000 moins de 25 ans à pointer dorénavant chaque mois à l’ANPE, soit 8,3% de plus qu’il y a un an. Et que fait le gouvernement ? Pas grand chose. Il a multiplié par trois le nombre de contrat de professionnalisation qui leur sont attribués. La belle affaire ! Depuis l’épisode du CPE en 2006, nos politiques sont frileux à l’idée de proposer des mesures spécifiques de soutien à l’emploi des jeunes, par peur de leur réaction.

Face à l’ampleur de la crise, l’heure n’est plus aux tergiversations, mais à l’action. Il faudra bien se résigner à proposer un plan d’action volontariste. Via des allégements massifs de charges à l’embauche ou un contrat spécifique… type CPE ou CIP. Contrairement à ce que pensent nos jeunes si prompts à défiler dans les rues pour refuser un sous-emploi, un CPE reste mille fois mieux que de pointer au chômage. A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle ! »

Source: Marc Landré (Blog Les dessous du social – Le blog de l’actualité sociale).

Article reproduit avec l’autorisation expresse de l’auteur

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