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Georges Tron: "L’Etat taille beaucoup moins dans ses effectifs qu’il ne le dit"

Georges Tron, député UMP villepiniste de l’Essonne, est le rapporteur spécial du budget de la fonction publique pour la commission des finances.

Il conteste la réalité des chiffres officiels annoncés par le gouvernement en terme de réductions d’effectifs dans la fonction publique.

France Soir: Vous venez de présenter votre rapport annuel sur la fonction publique. La réduction annoncée des effectifs fait-elle réaliser des économies substantielles à l’Etat ?

Georges Tron: D’abord il faut noter que si les effectifs des administrations centrales sont en baisse, ceux des « opérateurs », c’est-à-dire des diverses agences, établissements publics et autres conseils qui sont rattachés à différents ministères, augmentent, eux, de manière conséquente et absorbent la moitié de la diminution des effectifs de l’Etat. Concrètement, entre 2006 et 2009, l’Etat affiche une baisse des effectifs de 65.000 personnes. Mais du fait de l’augmentation des effectifs chez les opérateurs, la baisse réelle ne sera que de 31.000 postes.

Visez-vous un ministère en particulier ?

Il y en a plusieurs, mais le cas le plus spectaculaire est celui de la Culture, où les opérateurs ont augmenté de 70 % en trois ans, passant de 10.000 à 17.000 personnes. Vous le voyez, l’Etat diminue beaucoup moins ses effectifs qu’il ne le dit.

Est-ce une découverte ?

D’une certaine manière, oui, parce que c’est la première fois qu’on fixe un plafond d’emplois pour les opérateurs ; aucun contrôle n’était exercé jusqu’à présent. C’est ce qui explique que les budgets diminuent beaucoup moins qu’ils ne devraient. Sur 3,2 milliards d’économies escomptés grâce à la baisse des effectifs d’ici à 2011, la moitié sera restituée aux fonctionnaires avec les primes et les augmentations de salaire, et l’économie ne sera que de 1,6 milliard d’euros.

Que faire ?

Il faut être plus rigoureux sur les effectifs et appliquer des normes aussi strictes aux opérateurs. Il existe par exemple toute une série d’organismes chargés de la prospective économique, rattachés au Premier ministre, qui sont redondants et dans lesquels il faudrait faire le ménage ! Tout cela doit être l’objet d’un examen, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Source: Anita Hausser (France Soir)

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