Voici les principales réactions à la mort de la religieuse française Soeur Emmanuelle, décédée lundi 20 octobre 2008 dans le Var, à l’âge de 99 ans.
LES POLITIQUES :
A droite
Rama Yade, secrétaire d’Etat chargée des droits de l’Homme : Soeur Emmanuelle aimait à dire : « fends le coeur de l’Homme et tu y trouveras un soleil ». « Elle aura ensoleillé son siècle, par ailleurs porteur de tant de drames, en rappelant que les droits de l’Homme commencent par la dignité des plus misérables ». « Le symbole qu’elle représentait restera vivant en nous et son œuvre se perpétuera à travers tous ceux qui l’ont secondée ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Christine Boutin, ministre du Logement : « Ses presque cent ans passés sur notre Terre, Sœur Emmanuelle les aura consacrés aux plus pauvres et aux plus démunis (…) Je retiendrai également d’elle, en plus de l’œuvre de sa vie, son sourire, sa franchise et ses yeux pétillants d’où jaillissait l’espérance. C’est la joie qui transpirait chez elle ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Bernard Accoyer (UMP), président de l’Assemblée nationale : « Une femme, une religieuse et une vie au service des plus pauvres (…) Au-delà d’une vie de service et de combat contre l’exclusion, il y a le rayonnement d’un visage et d’un esprit, comme un message d’espoir pour tous les Français, laïcs et croyants. C’est une perte immense, mais Sœur Emmanuelle restera un exemple bien au-delà de sa mort ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
François Bayrou, député et président du MoDem : « même nonagénaire, on voyait au travers d’elle la petite fille et la jeune fille qu’elle avait été. Il ne devait pas être facile de lui tenir tête. Il y avait dans ses yeux quelque chose d’indomptable ».
L’UMP : « L’humanité perd un de ses plus emblématiques défenseurs ». Le parti présidentiel « souhaite que le flambeau de son combat jamais achevé puisse être encore longtemps porté avec la même efficacité ».
Nicolas Sarkozy, président de la république : « Elle était notre soeur à tous. Elle était une femme de foi aux convictions élevées, mais aussi une femme d’action, pour qui la charité passait par des actes concrets de solidarité et de fraternité à travers le monde ». « Elle a inlassablement œuvré pour les enfants malheureux. Dans toute l’Asie elle a créé pour eux écoles et dispensaires. Elle a longtemps partagé la misère quotidienne des bidonvilles, celles des plus pauvres et d’une manière plus générale, de ceux pour qui la vie n’était pas clémente ». « Nous n’oublierons pas la personnalité pétillante, souriante et débordante d’énergie de soeur Emmanuelle, qui savait nous interpeller en nous tutoyant pour toucher notre coeur, nos certitudes et notre confort. Elle aimait tout le monde et nous l’aimions. Elle nous manque déjà » (Communiqué, lundi 20 octobre)
Jacques Chirac, ancien président de la République : « C’est avec beaucoup de tristesse que mon épouse Bernadette et moi-même avons appris la disparition la nuit dernière de Soeur Emmanuelle, femme au coeur immense, qui aura consacré sa vie au service des plus vulnérables et ainsi qu’à éveiller les consciences ». « A tant de femmes, d’enfants, d’hommes dans la souffrance, la misère et la difficulté, elle aura su redonner espoir et dignité. Bernadette et moi-même perdons une amie très chère pour laquelle nous éprouvions une grande affection ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
François Fillon, Premier ministre : Salue ses combats « pour l’enseignement en Turquie et en Tunisie, contre la misère et ses drames parmi les chiffonniers du Caire, contre l’exclusion auprès des SDF de France ». « La foi de Soeur Emmanuelle donnait une urgence lumineuse ». « Peu à peu, son courage est devenu le courage des foules » et « comme l’abbé Pierre » soeur Emmanuelle, avec son « sourire qui éclairait sa voix si précise, si directe » et « un humour que rien ne décourageait », a « rappelé que dans ce monde dur, le combat des âmes justes pouvait graver une marque profonde ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi : « Ce qui m’avait saisi, c’était ce contraste entre ce petit bout de femme toute simple et ce torrent d’énergie qu’elle dégageait ». « Elle m’avait dit : ‘tu as deux bras, tu as deux jambes, il faut que ce soit utile’ ». « Et la première chose qui m’a impressionnée là-bas, c’est qu’en partant de rien, elle a réussi petit à petit à changer les choses ». « La leçon que je retiens de Soeur Emmanuelle, c’est que rien n’est insurmontable à condition qu’on se donne les moyens de changer les choses ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur : « Soeur Emmanuelle a dédié sa vie à la lutte contre l’exclusion et la pauvreté partout dans le monde. Elle n’a jamais cessé de combattre pour la Justice, l’Homme et sa dignité ». « Sa vie et son action doivent continuer d’inspirer l’action de chacun ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
Xavier Darcos, ministre de l’Education : fait part de sa « profonde émotion » en tenant « à rendre hommage à une femme de foi et une humaniste hors du commun qui a consacré toute sa vie au service des autres et notamment aux plus déshérités ». « Personnalité lumineuse, Soeur Emmanuelle a su, par son courage et sa détermination, redonner espoir à ceux qui souffrent ». « Sa disparition est une perte douloureuse pour l’humanité entière mais son message de paix et d’espérance conservera la force qu’elle avait su lui donner ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives : « Le combat de sa vie était de venir au soutien des plus déshérités ». « Le meilleur hommage à lui rendre est de continuer son combat ». Le message de Soeur Emmanuelle « a d’autant plus de sens dans le contexte actuel ». « Elle savait convaincre qu’il y avait beaucoup à apprendre des plus pauvres, et répétait que ce qu’ils avaient à nous dire devait inciter à modifier le cours d’une société qui faisait la part belle à l’argent facile et aux richesses indécentes ». Il rappelle la « complicité très forte » de Soeur Emmanuelle avec l’Abbé Pierre, fondateur du mouvement Emmaüs. « Ils avaient plaisir à unir leur voix pour porter la cause la plus noble à laquelle ils avaient consacré leur vie, celle de la guerre contre la pauvreté ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
A gauche
Bertrand Delanoë, maire PS de Paris : « Femme de générosité et de détermination », Sœur Emmanuelle « restera assurément pour beaucoup une puissante source d’inspiration pour agir contre la misère et refuser, toujours, le renoncement ».
Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes : « Soeur Emmanuelle fut une femme d’exception et d’engagement inlassable au service des plus pauvres, en particulier en partageant la vie des chiffonniers du Caire. Une femme libre dont la forte parole et l’action aux côtés des déshérités portent un message universel de dignité et de fraternité ». Sa vie « doit servir d’exemple en cette période où le règne de l’argent l’emporte trop souvent sur les valeurs humaines ».
Martine Aubry, maire PS de Lille : « Refusant une société du chacun pour soi et de l’individualisme, Soeur Emmanuelle laisse une ligne de vie exemplaire au service de valeurs que nous partageons: foi en l’Homme, respect de l’autre, solidarité et justice ».
Jack Lang, député PS du Pas-de-Calais : « Soeur Emmanuelle était l’ambassadrice d’une France généreuse et universelle. Elle était une femme lumière ».
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères : « Je me souviendrai toujours du bonheur de travailler à ses côtés, je garderai toujours cette force de vie qu’elle m’a insufflé et le souvenir d’une foi qui faisai
t trembler les montagnes », a-t-il confié dans un communiqué en saluant la mémoire de celle qui était restée « toujours jeune et admirable et belle ». « Elle habitait chez les chiffonniers du Caire, dans une petite cahute sur les ordures ». « Elle a vécu là des années, avec une efficacité de chaque minute ». « Elle était la fée des ruines et la fée des ordures ». « Ca ne l’empêchait pas de raconter des histoires sur son enfance bourgeoise et belge, sur les garçons qui lui tournaient autour ». « J’ai le souvenir d’avoir dansé le tango avec elle ». Seur Emmanuelle « est un exemple d’une vision du monde qui ne serait pas celle qu’on nous assène en ce moment, avec ces pauvres jeunes gens qui ont perdu tellement d’argent après en avoir gagné tellement et dont c’était le but final », en référence à la crise financière. « Elle, elle parlait du monde, des hommes, des religions, de la pauvreté comme d’un rebonds : il y a de la joie aussi à s’en sortir, voilà ce qu’elle disait ». « Ses projets n’étaient jamais démesurés : c’étaient des projets humains qui faisaient sortir de la misère 10, 20, 30, cent personnes. Elle disait : voilà, je te donne quelque chose, y’allah (« vas-y » en arabe), qu’est-ce que tu promets ? ». (Communiqué, lundi 20 octobre)
LES ASSOCIATIONS :
Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre : Elle faisait preuve de « proximité avec les plus faibles. Elle leur redonnait une vision d’espoir, avec son petit cri, ‘Yalla’, qui montrait qu’elle était toujours pleine de vigueur pour la vie de tous les jours, pour le quotidien. Ce n’était pas les grands discours, les interpellations politiques comme pouvait le faire l’abbé Pierre par exemple. Elle, c’était une action du quotidien et de par l’exemple qu’elle donnait qui touchait les personnes ». (Déclaration à la presse, lundi 20 octobre)
Zeïna Zarif, coordinatrice en Egypte de l’Association Soeur Emmanuelle (Asmae) : « Elle est venue ici quand personne ne se souciait des zabbaline (chiffonniers du Caire). Ils étaient marginalisés, personne ne les regardait ». « Les valeurs qu’avait Soeur Emmanuelle nous guident encore aujourd’hui », a poursuivi Zeïna Zarif, citant « le respect, la confiance et la justice », des valeurs « qui dépassent les différences sociales et religieuses ». (Déclaration à l’AP, lundi 20 octobre)
Le Dr Mounir Neamatalla, président d’Environnement Qualité International : « Elle a laissé un héritage en Egypte (…) Elle nous a appris le sens de l’amour, elle nous a montré ce que signifie avoir le courage de marcher dans l’inconnu pour suivre son instinct de bonté et se mettre au service de l’humanité ». « Elle réussissait toujours à obtenir ce qu’elle voulait. Elle avait une personnalité magnétique, un cœur et une spontanéité incroyables ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Les Restos du Cœur : « Sœur Emmanuelle s’est endormie, pas son action ». « Lorsque l’on côtoie les plus déshérités sans jamais perdre ni son énergie ni son humour ni sa foi en la vie, cela donne courage à tous ceux qui combattent les mêmes maux ». « Nous ne l’oublierons pas ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Julien Lauprêtre, président du Secours populaire français : « Dans la société si tourmentée et semeuse de tant d’injustices, le message que nous laisse Soeur Emmanuelle nous encourage à faire vivre plus que jamais la devise du Secours populaire français : Tout ce qui est humain est nôtre ».
MONDE RELIGIEUX :
Père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican : « Son témoignage a montré comment la charité chrétienne réussit à aller au-delà des différences de nationalité, de race, de confession religieuse ». « Son engagement efficace dépassait les frontières, comme Mère Teresa de Calcutta ». (déclaration, lundi 20 octobre)
Le cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris et Président de la Conférence des évêques de France : « Femme de coeur et d’action, elle nous manquera, tout comme elle manquera aux religieuses de sa congrégation et aux bénévoles des associations qu’elle a créées ». « Soeur Emmanuelle a su mobiliser ses contemporains en faveur des plus déshérités par son franc-parler et sa simplicité. Jusqu’à son dernier souffle, elle a fait preuve, inlassablement, d’une immense énergie et d’une inébranlable foi ». « Je pense tout particulièrement aux nombreux enfants et familles qu’elle a accompagnés tout au long de sa vie, d’abord comme enseignante, puis en vivant parmi les pauvres des bidonvilles du Caire, enfin dans sa prière quotidienne ». Il « lui revient en mémoire ce propos qu’elle tenait dans l’un de ses ouvrages: ‘Je garde, quant à moi, une immense reconnaissance pour tous ceux qui m’ont appris que l’amour est plus fort que la mort et porte en lui une semence d’éternité’. À notre tour, nous lui sommes infiniment reconnaissants du témoignage d’amour que fut sa vie, entièrement consacrée à Dieu et aux autres ». « Suivant son exemple, vivons dans l’Espérance et ne cessons pas d’agir pour les plus pauvres et de témoigner de l’amour de Dieu pour les hommes ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Dalil Boubakeur, recteur de l’Institut musulman de la Mosquée de Paris : « Profondément peinée par l’annonce du décès de Soeur Emmanuelle, la Grande Mosquée de Paris tient à s’associer à tous ceux, Chrétiens ou Juifs, qui ont pu louer les hautes et nobles qualités humaines et spirituelles de cette missionnaire infatigable au service des plus pauvres avec une solidarité et un dévouement absolu dans l’amour du prochain ». « Nous sommes profondément touchés par la disparition de cette grande pionnière de la solidarité humaine du 20e siècle qui a su, tout comme l’Abbé Pierre, laisser espérer en l’homme dans ce siècle tourmenté où elle restera pour nous une lumière du plus vif éclat ». (Déclaration, lundi 20 octobre)
Le CRIF, Conseil représentatif des institutions juives de France : a salué « la personnalité de Soeur Emmanuelle, qui a consacré sa vie au service des exclus, et fait valoir les plus belles des valeurs morales fondant l’Humanité ».
Source: Nouvel Observateur