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Economie: la croissance française dans le rouge au deuxième trimestre

L’économie française s’engage sur une mauvaise pente. Selon l’Insee, le produit intérieur brut de la France a en effet reculé de 0,3% au deuxième trimestre 2008, première baisse depuis le quatrième trimestre 2002. Ce chiffre est toutefois une première estimation, susceptible d’être révisée.

Autre mauvaise nouvelle : l’Insee a revu en baisse la croissance du premier trimestre à 0,4% contre 0,5% auparavant.

L’Institut national de la statistique prévoyait jusqu’ici que le PIB de la France, rattrapée par la crise financière internationale, progresserait de 0,2% au deuxième trimestre. L’acquis de croissance à la fin du deuxième trimestre, c’est-à-dire le niveau de croissance que l’économie française est garantie d’atteindre en 2008 si la croissance des deux derniers trimestres est nulle, est revu en baisse à 0,9%, contre 1,2% auparavant.

Si la consommation des ménages a progressé de 0,1% entre avril et juin, elle ne tire plus du tout l’économie française. Et n’est pas en mesure de compenser la chute de leurs investissements (-2,9%), ni de ceux des entreprises (-1%).

La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB a été négative, car les exportations ont fortement diminué (- 2%) alors que les importations n’ont que légèrement reculé (- 0,3%).

Ce sont des « chiffres auxquels on s’attendait et qui ne sont pas bons », a immédiatement réagi la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, sur France Inter. Elle a notamment justifié ces mauvais chiffres par le contexte international morose, citant « les augmentations du cours des matières premières, l’affaiblissement du dollar » et « l’inflation ».

Anticipant les critiques, la ministre française de l’Economie a également estimé qu’il serait « totalement inexact de parler de récession. Toute personne qui crierait au loup à la récession aurait un trimestre d’avance », a précisé Christine Lagarde, rappelant qu’une récession correspond à une contraction du PIB durant deux trimestres consécutifs.

Motif de consolation pour la ministre : la France fait « un peu mieux que l’Allemagne (-0,5%) et est au même niveau que l’Italie. C’est un phénomène qui est européen et qui est mondial. Tous les pays développés sont affectés par ces ralentissements économiques ».

La croissance dans les 15 pays de la zone euro a en effet reculé de 0,2% au deuxième trimestre 2008, selon Eurostat. La croissance dans la zone euro s’était élevée à 1,5% il y a un an à la même époque.

L’Allemagne a par exemple annoncé une baisse de son produit intérieur brut (PIB), ce qui ne lui était plus arrivé depuis l’été 2004. Selon l’office fédéral des statistiques, le deuxième trimestre a été caractérisé par « des dépenses de consommation des ménages en recul et des investissements plus faibles ». La balance commerciale a apporté une contribution positive, mais principalement du fait d’un recul des importations, ce qui n’augure rien de bon.

Le premier ministre François Fillon réunira lundi à 15h les ministres chargés des affaires économiques, financières et des entreprises pour évoquer la dégradation de la conjoncture. Cette réunion doit permettre d’ »analyser les causes de cette dégradation de la conjoncture internationale et d’identifier les réponses qui devront y être apportées ».

Source: Le Figaro

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