Depuis 8 heures du soir (heure locale), 8 minutes et 8 secondes de cette 8e journée, du 8e mois de l’année 2008, Pékin, sous haute sécurité, est la nouvelle capitale mondiale du sport. Avec le dernier porteur, l’ancien gymnaste chinois Li Ning, qui a allumé la torche géante du stade olympique, la Chine a donné le coup d’envoi des XXVIes Jeux olympiques d’été. Place au sport !
La Chine a fait une démonstration de puissance et d’esthétisme vendredi lors de la cérémonie d’ouverture des 26es jeux Olympiques sous les yeux du monde entier, avec un grandiose spectacle de prouesses techniques et performances humaines vantant la culture millénaire du pays.
Devant quatre milliards de téléspectateurs annoncés, le pays le plus peuplé du monde (1,3 milliard d’habitants), qui accueillait pour la première fois les Jeux, non sans polémiques, a fait les choses en grand dans son Stade national, surnommé le « Nid d’oiseau », comprenant 91.000 spectateurs dont quelque 80 chefs d’Etat et de gouvernement (record olympique), parmi lesquels le président américain George W. Bush, le Premier ministre russe Vladimir Poutine ou le président français Nicolas Sarkozy, représentant également l’Union européenne.
Entre féerie et démesure, la scénographie supervisée par le cinéaste Zhang Yimou a fait la part belle aux jeux de lumières et à la synchronisation humaine, stupéfiante, mobilisant au total pas moins de 14.000 personnes.
Deux mille huit caissons « fou » (percussions antiques) ont d’abord fait leur apparition pour lancer le compte à rebours jusqu’à l’ouverture officielle de la cérémonie par un premier feu d’artifice, à 20h00 locales (12h00 GMT), en ce 08-08-2008 – le 8, par ailleurs symbole redressé de l’infini en mathématiques, porte-bonheur en Chine.
Si la fête commençait par une ouverture au monde avec le message de bienvenue de l’incontournable Confucius (« N’est-ce pas un bonheur d’avoir des amis qui viennent de loin? »), elle revenait rapidement à la mère-patrie. Ce fut le poème « A la gloire de notre pays », et la levée du drapeau rouge à cinq étoiles par des militaires entourés d’enfants représentant les 56 ethnies du pays.
La civilisation chinoise, c’est aussi tout ce qui touche le papier, invention de la Chine antique, figuré par un grand rouleau parchemin sur lequel s’ébattaient des danseurs-peintres. L’art de l’écriture se dessinait ensuite dans une chorégraphie de blocs mouvants, animés par des humains pour une performance proprement éblouissante.
La musique était évoquée à travers l’opéra puis les cinq dynasties chinoises (Tang, Song, Yuan, Ming et Qing), lorsque des musiciens aux trônes ascensionnels terminaient en stylites mélomanes. Place à la modernité et à la fluorescence d’une masse humaine ondoyante et chatoyante cernant le célèbre pianiste Lang Lang et son instrument, jusqu’à bâtir en « pyramide humaine » le Nid d’oiseau lui-même!
Une démonstration de gymnastique traditionnelle « tai chi chuan » représentait l’harmonie entre l’homme et la nature avant qu’une boule ne sorte de terre, la Terre justement, entourée de centaines de femmes brandissant des portraits d’enfants de toutes origines. L’ouverture au monde se concrétisait avec l’arrivée des 204 délégations.
Elles s’égrenaient derrière la grecque et leurs porte-drapeau, parmi lesquels des stars nationales comme le joueur de tennis suisse Roger Federer ou le basketteur chinois Yao Ming, ou des athlètes choisis pour leur portée symbolique, à l’image de l’Américain Lopez Lomong, spécialiste du 1500 m, ancien réfugié soudanais au Kenya, et militant pro-Darfour.
Les délégations de Taïwan, portant le drapeau olympique comme emblème, de Hong Kong ou encore celles du Pakistan, de l’Irak et de l’Iran étaient fortement acclamées par le public, qui a également bruyamment salué MM. Poutine et Bush à leur apparition sur les écrans du stade.
Après les discours des présidents du Bocog (comité organisateur) Liu Qi et du CIO Jacques Rogge, le président chinois Hu Jintao déclarait les Jeux de la XXIX Olympiade « ouverts », à 23h36.
Restait encore le finale protocolaire, avec la levée du drapeau olympique, les serments des athlètes (la pongiste chinoise Zhang Yining) et des juges (le juge de gymnastique chinois Huang Liping) et l’allumage spectaculaire de la vasque par l’ancien gymnaste chinois Li Ning, qui s’est envolé dans le ciel de Pékin, tiré par un filin, pour « courir » le long du toit du stade.
Un feu d’artifice de 29.000 fusées a ensuite achevé une soirée sans accroc, loin des polémiques sur le Tibet ou la liberté d’expression, à la gloire de la Chine.
Un feu d’artifice de 29.000 fusées a ensuite achevé une soirée sans accroc, loin des polémiques sur le Tibet ou la liberté d’expression, à la gloire de la Chine.
Source: Agence France Presse