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Dominique de Villepin critique la "directive retour" de l'UE et part pour Caracas

L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin s’est dit opposé à la « directive retour » concernant les immigrés clandestins et votée par le Parlement européen, à l’occasion d’une visite au Pérou avant de se rendre au Venezuela.

Après avoir donné une conférence à Lima, lundi soir, M. de Villepin a déclaré dans un entretien à l’AFP qu’il poursuivait son périple en Amérique latine avec une visite privée à partir de mardi après-midi à Caracas, où il allait essayer de rencontrer le président vénézuélien Hugo Chavez.

La visite privée de M. de Villepin à Caracas survient alors que le président Hugo Chavez a demandé au début du mois au nouveau dirigeant des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), Alfonso Cano, de libérer sans conditions tous les otages et ajouté qu’un mouvement guérillero armé n’était plus d’actualité.

Le changement de chef à la tête des Farc et la nouvelle position de M. Chavez qui parait prendre ses distances avec la lutte armée, ont relancé la possibilité d’un dialogue avec les autorités et l’éventuelle libération des otages.

La Franco-Colombienne, Ingrid Betancourt, enlevée en 2002, fait partie d’un groupe de 39 otages dont les Farc proposent la libération contre celle de 500 guérilleros emprisonnés.

M. de Villepin, proche de la famille Betancourt, s’est beaucoup impliqué dans ce dossier à l’époque où il était premier ministre.

Interrogé sur la « directive retour » qui a provoqué un tollé en Amérique latine, l’ancien Premier ministre a affirmé: « Je ne suis pas du tout favorable à ce type de directive parce que je crois qu’on risque l’incompréhension et je ne suis pas convaincu de l’efficacité de ce type de dispositif ».

Les européens ont voulu lancer « un message fort en direction de tous les circuits mafieux qui exploitent de façon scandaleuse les hommes, les femmes, les enfants qui viennent à l’intérieur de l’Europe (…) ce n’est pas par une telle directive que l’on fera comprendre ou aimer l’Europe » a-t-il estimé.

L’ancien premier ministre a lancé un appel en faveur de l’Amérique latine en soulignant que des pays européens comme l’Allemagne s’y impliquaient fortement, ne voyant pas de raison que la France, qui a traditionnellement des liens historiques et culturels extrêmement forts, ne cherche pas à développer sa présence.

M. de Villepin a passé 48 heures à Lima, invité par l’entreprise de travaux, Grana y Montero qui célébrait son 65e anniversaire.

Il a rencontré lundi matin le président péruvien Alan Garcia et différents chefs d’entreprises locaux, avant de prononcer dans la soirée en espagnol une conférence sur le thème du « Monde en crise ».

Source: Agence France Presse

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