Jacques Chirac a reçu ce jeudi le Prix d’Etat, la plus haute distinction russe, des mains du Président russe, Dmitri Medvedev, lors d’une cérémonie au Kremlin. L’ancien Président français a été récompensé pour sa contribution dans le renforcement de l’amitié russo-française et la diffusion de la culture russe.
Jacques Chirac est le premier étranger à recevoir cette distinction, décernée l’année précédente à l’écrivain Alexandre Soljenitsyne et la première année au Patriarche de toutes les Russies Alexis II.
L’ancien président français Jacques Chirac a célébré jeudi la « voie de la démocratie » empruntée par la Russie, en recevant au Kremlin le Prix d’Etat, la distinction russe la plus élevée, des mains du président Dmitri Medvedev, sous le regard du Premier ministre Vladimir Poutine.
Accompagné par l’homme d’affaires français François Pinault, M. Chirac a plaidé pour un rapprochement entre la Russie et l’Union européenne, dont les relations se sont fortement dégradées ces dernières années, assurant que « sans la Russie, l’Europe serait un continent mutilé ».
Le président Medvedev a insisté lui aussi sur l’attachement de la Russie « aux valeurs de la démocratie », devenu le leitmotiv de tous ses discours depuis son investiture début mai.
Il a également salué « le grand intérêt » de M. Chirac pour la culture russe, citant en exemple sa traduction d’ »Eugène Onéguine » d’Alexandre Pouchkine. « Son intérêt pour la culture russe a eu des conséquences positives sur le développement des relations entre nos deux pays », a dit le président Medvedev lors de la cérémonie, à laquelle assistaient des artistes, des cinéastes, des hommes d’affaires et plusieurs ministres.
« Ensemble, la Russie et l’Union européenne doivent bâtir et développer le continent (…) L’Europe sans la Russie, ce serait un continent imparfait », a dit Chirac en remerciant Medvedev. Il a salué « la beauté » de la langue russe, en citant des vers du poète du XIXe siècle Fiodr Tioutchev.
Jacques Chirac, semble-t-il sincèrement ému, a rappelé que « c’est tout jeune que les hasards de la vie ont fait de moi l’élève d’un professeur russe (…) qui m’offrit le trésor de votre culture (…) le géant de la littérature universelle qu’est Alexandre Pouchkine ».
« Passé le temps des idéologies, a poursuivi l’ancien chef de l’Etat français, la Russie est engagée sur la voie de la démocratie. Une mission historique et difficile dont le résultat suscite respect et admiration tant le chemin parcouru est impressionnant », a-t-il déclaré devant un impressionnant parterre de personnalités russes, du père de la Perestroïka Mikhaïl Gorbatchev au controversé président de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov.
Sources: Reuters, Agence France Presse et Radio France International