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Liban: la classe politique française unanime à Beyrouth

En quelques heures à Beyrouth hier, la France s’est affichée dans toutes ses composantes politiques pour affirmer son soutien au Liban.

Curieux spectacle que celui de l’impressionnante délégation française venue hier au Liban saluer l’élection de Michel Sleimane à la présidence de la République et la fin d’une crise dans laquelle le pays du cèdre était embourbé depuis 18 mois.

Pour cette visite pourtant express (cinq heures seulement), Nicolas Sarkozy s’est non seulement entouré de ses compagnons politiques (le Premier ministre François Fillon et les ministres des Affaires étrangères Bernard Kouchner et de la Défense Hervé Morin), mais aussi des chefs de partis politiques : Patrick Devedjian et Jean-François Copé (UMP), François Hollande (PS), Jean-Marie Baylet (PRG), François Bayrou (MoDem), Marie-George Buffet (PCF) et Cécile Duflot (Verts).

Une première pour la diplomatie hexagonale, visant à démontrer l’unanimité française dans son soutien à l’unité libanaise. « Avec la délégation sans précédent qui m’accompagne, je suis porteur d’un message pour le peuple libanais à qui je veux manifester l’amitié fraternelle et la solidarité totale du peuple français dans toutes ses composantes », a déclaré Nicolas Sarkozy, tandis que François Hollande parlait de donner « une image forte » et que François Bayrou affirmait qu’ »on n’est pas là pour la politique française ».

Les enjeux de cette visite sont multiples. Nicolas Sarkozy – reçu en grande pompe par son homologue libanais puis par une communauté française expatriée ayant voté à 89 % pour lui en 2007 – est le premier chef d’État occidental à se rendre au Liban depuis que Michel Sleimane a été élu, il y a deux semaines seulement.

Cette visite organisée fort rapidement visait clairement à réaffirmer la force des liens unissant ce pays et la France, ancienne puissance mandataire. En effet, l’influence française au pays du cèdre avait paru furieusement mise à mal après l’échec de la médiation entreprise fin 2007 par le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy souhaite reprendre pied au Liban sur tous les fronts, promettant un engagement à la fois politique, économique, culturel et affectif. François Fillon reviendra d’ailleurs à Beyrouth la semaine prochaine, à la tête d’une mission axée sur la francophonie et l’éducation.

Enfin, au-delà du Liban, le président français s’est aussi adressé indirectement à la Syrie, accusée d’entretenir le chaos chez son petit voisin et frappée d’ostracisme depuis des années, mais avec laquelle la France a repris officiellement contact. « Je ne vois pas pourquoi la France ne pourrait pas parler avec la Syrie alors qu’Israël a entamé des discussions avec elle », a-t-il affirmé, expliquant que l’élection de Sleimane était un début mais qu’il restait encore beaucoup à faire pour que le Liban se reconstruise.

Source: Nathalie Bontems (Ouest France)

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