Selon le site Internet de l’hebdomadaire Le Point, les réquisitions du procureur de Paris, Jean-Claude Marin, dans l’affaire Clearstream sont prêtes depuis la fin de la semaine dernière.
Si elles n’ont pas encore été officiellement notifiées aux deux juges d’instruction chargés du dossier, Jean-Marie d’Huy et Henri Pons, Le Point crois savoir que le Parquet requiert un supplément d’informations autour de Dominique de Villepin et demande, à cette fin, une nouvelle audition.
L’instruction n’a en effet pas pu expliquer pour quelle raison Dominique de Villepin, alors Ministre de l’Intérieur, a commandé une enquête à la DST en juillet 2004, s’il savait alors, comme le prétendent les juges d’instruction, que ces listings étaient falsifiés.
Le Parquet chercherait à établir jusqu’à quel point – et jusqu’à quelle date – l’ancien Premier ministre peut avoir ignoré que les listings bancaires adressés à la justice en 2004 pour compromettre des personnalités (dont Nicolas Sarkozy) avaient été préalablement falsifiés.
Le ministère public considère par ailleurs que l’enquête a d’ores et déjà établi l’implication des autres personnes mises en examen – Jean-Louis Gergorin, Imad Lahoud, Florian Bourges et Denis Robert – dans les infractions poursuivies, ce qui annonce leur renvoi devant le tribunal correctionnel au terme de l’instruction.
Nouvelles auditions demandées
Pour l’heure, sans trancher sur son éventuel renvoi, le procureur demande aux juges d’interroger une nouvelle fois Dominique de Villepin. Mis en examen depuis le 27 juillet 2007 pour « complicité de dénonciation calomnieuse », celui-ci a sollicité un non-lieu le 21 avril, estimant qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre lui et dénonçant, par la plume de ses avocats, une instruction conduite « exclusivement à charge » et sous la pression d’une partie civile nommée Nicolas Sarkozy.
Le procureur recommande aussi plusieurs autres auditions, dont celles de Jean-Louis Gergorin et de l’ancien directeur de la DST, Pierre de Bousquet de Florian (aujourd’hui préfet des Hauts-de-Seine).
L’objectif de ces recherches complémentaires serait de préciser la connaissance supposée qu’avait M. de Villepin de la supercherie au mois de juillet 2004, date à laquelle, passé du Quai d’Orsay au ministère de l’Intérieur, il avait commandé une enquête à la DST sur l’origine des listings, juste après que ces documents avaient été publiés (notamment dans Le Point).
Dénonciation calomnieuse
C’est en effet au mois de juillet 2004 que le Général Rondot reçut la confirmation définitive de la fausseté des listings, grâce à un ultime recoupement effectué à l’aide des services secrets suisses. Pourtant, la dénonciation calomnieuse s’est prolongée après cette date, puisque d’autres documents similaires – eux aussi contrefaits – furent envoyés au juge van Ruymbeke les 20 août et 4 octobre 2004.
Le Parquet s’interroge, dès lors, sur l’éventualité d’une « complicité par abstention » de Dominique de Villepin, qui aurait – dans cette hypothèse – laissé volontairement se propager des informations qu’il aurait su calomnieuses à partir de juillet 2004.
Source: Le Point.fr