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Dominique de Villepin à Carthagène (2/2): "Napoléon et De Gaulle montrent qu'on peut changer le cours de l'histoire"

Lors de l’inauguration de la Semaine du Roman Historique à Carthagène, c’est devant un public nombreux que Dominique de Villepin a parlé pendant plus d’une heure de son livre « Les cent jours ». L’occasion de dresser tout à la fois un portrait de Napoléon et un bilan de ses grandes réalisations militaires et politiques.

Son discours était tout entier prononcé en castillan, langue que Dominique de Villepin a appris pendant ses années d’études au Venezuela, où son père Xavier de Villepin était alors en poste.

Cette conférence a clos une longue journée que l’ancien Premier Ministre français a commencé en étant reçu par la maire de Carthagène, Pilar Barreiro, à la mairie où il a signé le livre d’or de la ville. Dominique de Villepin a ensuite visité en compagnie de l’adjoint à la Culture, María Rosaire Montero, le Musée du Théâtre romain, qui ouvrira prochainement ses portes dans le centre historique de la ville, puis déjeuné avec des membres de l’Association du Roman Historique de Carthagène.

En introduction de la conférence, l’ancien ministre espagnol du Travail, Eduardo Zaplana, a rappelé les années où Dominique de Villepin et lui se sont cotoyés au sein des gouvernements espagnols et français, ainsi que les relations fructueuses qui ont été établies entre la France et l’Espagne dans la lutte contre le terrorisme. Zaplana a indiqué que l’opposition frontale de Dominique de Villepin à la guerre contre l’Irak (guerre que le gouvernement espagnol de José María Aznar avait soutenue sans réserve) n’a pas eu de répercussions négatives entre les deux gouvernements de droite qui ont toujours su maintenir des liens très étroits.

Venu présenter son livre « Les Cent Jours » qui retrace l’ultime période de pouvoir de Napoléon de retour de son exil à l’île d’Elbe, Dominique de Villepin a tenu à répondre aux questions de la presse.

Il en a profité pour souligner la capacité de Napoléon à tirer les leçons de ses erreurs et faire sa mue, d’Empereur dictateur en Homme d’Etat combattant pour la liberté du peuple. Napoléon a démontré qu’on peut effectivement changer le cours de l’histoire, tout comme l’a fait au vingtième siècle le Général de Gaulle, et que par conséquent, un homme politique doit être jugé à sa capacité à modifier le cours des choses pour dégager des voies nouvelles.

Dominique de Villepin a également jugé qu’il n’y a plus actuellement de leaders politiques dotés d’une vision historique, alors que le monde compliqué dans lequel nous vivons a pourtant besoin de leaders visionnaires capables d’assumer une part de risque pour défendre leur idéal.

L’ancien Premier Ministre s’est également exprimé sur des sujets de politique internationale, tels que la coopération entre l’Espagne et la France dans la lutte antiterroriste, l’immigration clandestine ou la guerre contre l’Irak, à laquelle il s’est toujours opposé. Dominique de Villepin considère que la situation actuelle de l’Irak est un exemple flagrant du manque de respect de l’identité des peuples qui caractérise notre époque. Pour lui, la seule solution du conflit, c’est un retrait d’Irak des forces étrangères afin que soit pleinement restaurée la légitimité du gouvernement irakien.

S’agissant enfin du futur de l’Europe, Dominique de Villepin plaide pour une Union renforcée des pays européens afin de constituer une véritable puissance mondiale, dotée d’une économie forte, indépendante des Etats-Unis et disposant d’un pouvoir de décision propre, avec à sa tête un « président de l’Europe » élu au suffage universel.

Sources: La Verdad et Municipalité de Carthagène (traduction libre)

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