L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, était, cette semaine au Maroc, l’invité du Club de L’Economiste.
Plus actif que jamais, ce natif de Rabat, en 1953, passionné d’histoire et de littérature, auteur du roman à succès « Le soleil noir de la puissance », n’a pas dit son dernier mot. Sa nouvelle ambition de retraité politique, c’est de tenir un rôle d’aiguillon sur la scène mondiale. Interview.
Est-ce que vous avez mandat de toutes ces missions qui restent à accomplir?
Ah non! On est dans un monde où personne n’a mandat de rien et ceux qui ont mandat, en général, ne l’exercent pas. On est dans un monde où il faut faire avancer les choses les uns et les autres. Une chose, qui me frappe encore, c’est de voir à quel point les hiérarchies restent dociles. Le monde n’a aucune chance de s’améliorer, si chacun reste dans sa cage, dans sa boîte. Si chacun ne fait que son métier, le monde n’avancera pas. Il faut se fixer des caps, se donner des responsabilités dans la mesure où chacun a des devoirs comme citoyen de cette planète. Et si on n’est pas dans une nécessité de rébellion permanente par rapport à un ordre établi, qui non seulement est tout à fait insatisfaisant, mais dangereux, les choses ne progresseront pas. Je suis frappé de voir à quel point la logique du monde est encore une logique de carte de visite.
Elle existait quand vous étiez aux affaires
Mais j’ai toujours pensé qu’il fallait transgresser ces règles-là. Nous vivons un monde qui sollicite l’inventivité, la créativité, la générosité; la logique de la carte de visite, c’est la logique des impressions etiquettes et c’est la logique sans surprise. Si le monde est sans surprise, nous allons à la catastrophe. Catastrophe annoncée et écrite. Donc, si nous devons sortir de cela, sortons des étiquettes, des fonctions prédéfinies pour aller vers une inventivité, une créativité.
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