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Interview de Dominique de Villepin sur RMC et BFM

L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a estimé mardi qu’il fallait « brandir » la menace d’un boycott de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Pékin, pour faire pression sur les autorités chinoises sur la question du Tibet.

Dominique de Villepin a également estimé que le président de la République et le gouvernement devaient être « plus précis » sur la stratégie de la France en Afghanistan, jugeant qu’on ne pouvait envoyer de nouvelles troupes dans ce pays « sans une mission claire ».

« La menace aujourd’hui doit être brandie, un message clair doit être adressé à Pékin », a affirmé M. de Villepin sur RMC et BFM-TV. Il a en revanche jugé qu’il n’était « pas question de prendre en otage les jeux Olympiques » en boycottant l’intégralité des JO.

Selon l’ancien chef du gouvernement, le président Nicolas Sarkozy « doit dire la vérité » et expliquer aux autorités chinoises : « la cérémonie d’ouverture va être rendue très difficile pour vous comme pour nous ». « Regardons ce qui s’est passé hier à Olympie, personne ne peut maîtriser ce genre de manifestations », a souligné M. de Villepin, évoquant l’incident qui a perturbé lundi la cérémonie d’allumage de la flamme olympique en Grèce.

« De toute évidence, cette cérémonie se présente mal. Il est donc important que Pékin mesure le risque qui existe » et fasse « un certain nombre de gestes en direction du Tibet ». « Il est important que les autorités françaises fassent savoir, quitte à le faire discrètement, aux autorités chinoises qu’il y a un problème sur la cérémonie d’ouverture. Je pense que c’est le message que passent aujourd’hui la plupart des pays à la Chine », a-t-il insisté.

M. de Villepin a aussi jugé que si le dalaï lama venait en France, il faudrait qu’il soit reçu par le président de la République « parce qu’il ne peut pas en être autrement en France ».

M. de Villepin a également réclamé que le Parlement soit « saisi » à propos du renforcement prévu de la présence militaire française en Afghanistan, comme l’exige également le Parti socialiste.

« Il faut, pour le moins, savoir plus précisément quelle est notre stratégie, comment nous voulons et quels objectifs nous voulons atteindre », a déclaré l’ancien chef du gouvernement. « Pour le moment, nous devons reconnaître que nous n’avons pas beaucoup de précisions », a-t-il ajouté jugeant que « le président de la République, le ministre de la Défense, le ministre des Affaires étrangères doivent être plus précis ».

« Il n’est pas possible d’envoyer des soldats supplémentaires dans cette région du monde sans leur donner une feuille de route claire, une mission claire, et sans avoir obligé nos alliés à réfléchir davantage à l’objectif stratégique », a insisté Dominique de Villepin.

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a affirmé mardi que le nombre de soldats français en Afghanistan allait être augmenté, sans toutefois confirmer le chiffre de 1.000 hommes évoqué par le journal britannique The Times.

Source: Agence France Presse

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