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Municipales: l'UMP lourdement sanctionnée

Foin de sémantique : on ne sait vraiment s’il faut parler de raz-de-marée ou de déferlante rose, mais toujours est-il que la gauche, et particulièrement le Parti socialiste, ont fait oublier les catastrophiques municipales de 2001, lorsque la droite avait emporté 35 villes de plus de 30 000 habitants. Et la droite en est quitte pour une rude déculottée.

Après Alençon, Bourg-en-Bresse, Chalon-sur-Saône, Dieppe, Laval, Rodez ou Rouen, dès le 1er tour, d’autres villes de droite ont basculé à gauche dimanche, au second tour des municipales. Et pas les moindres…

De nombreuses villes basculent à gauche ce dimanche soir. Ainsi, même avant les résultats définitifs, le premier secrétaire du PS François Hollande s’est félicité que son parti ait dépassé « l’objectif » que lui-même avait fixé de conquérir « 30 villes de plus de 20.000 habitants ».

A Strasbourg, un des points chauds de ces élections, le socialiste Roland Ries a été élu au second tour des municipales. Selon une estimation Ipsos-Dell, il remporterait 57,2% des voix contre 42,8% à la maire sortante Fabienne Keller.

Autre ville d’importance qui devrait basculer : Toulouse. Le socialiste Pierre Cohen remporte la mairie face à l’UMP Jean-Luc Moudenc, le maire sortant. D’après l’institut TNS Sofres pour TF1 et RTL, le candidat de gauche l’emporterait avec 51% des suffrages contre 49% à son adversaire de la majorité.

A Reims, la socialiste Adeline Hazan arrive en tête avec 56,07% des voix devant la candidate UMP, Catherine Vautrin (43,93%), ex dissidente et qui a profité du désistement de son rival à droite Renaud Dutreil au premier tour.

A Périgueux, le maire sortant et ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos, a été battu de peu face au candidat socialiste Michel Moyrand, à 49,58% contre 50,42%. Xavier Darcos a d’ailleurs annoncé sa défaite « cruelle ». La ville était à droite depuis 1971.

Amiens bascule également à gauche, avec une victoire de Gilles Demailly (56,21%) face au maire sortant Gilles de Robien (43,79%), selon les résultats définitifs donnés par la mairie. L’ancien ministre avait ravi la ville au PCF en 1989 et avait été depuis réélu chaque fois dès le premier tour.

A Caen, les résultats définitifs donnent la victoire à la liste d’union de la gauche menée par le socialiste Philippe Duron avec 56,26% des suffrages, selon des résultats définitifs communiqués par la mairie de cette ville qui n’a jamais été gérée par la gauche. La maire sortante Brigitte Le Brethon obtient seulement 43,74% des voix.

Même situation pour Metz, où le maire sortant Jean-Marie Rausch a été battu face au socialiste Dominique Gros. Ce dernier obtient 48,28% des voix contre 27,41% pour le maire sortant, en place depuis 1971.

La droite perd également Saint-Etienne. La liste du candidat PS Maurice Vincent arrive ainsi en tête du second tour des municipales avec 46,11% des voix, devant les listes du maire sortant UMP Michel Thiollière (41,63%) et du MoDem Gilles Artigues (12,27%), selon des résultats définitifs.

A Valence, le socialiste Alain Maurice dont la liste avait fusionné après le premier tour avec celle des Verts de Michèle Rivasi a remporté l’élection municipale au détriment de l’UMP Patrick Labaune. Le candidat socialiste fait basculer la ville à gauche avec 51,71% des suffrages contre 48,29% à son adversaire de droite.

A Millau, le maire sortant Jacques Godfrain, ancien ministre de la Coopération, a été battu dimanche par le socialiste Guy Durand qui a remporté 54,03% des suffrages dans la sous-préfecture de l’Aveyron. Jacques Godfrain, qui briguait un troisième mandat, a obtenu 38,09% des voix tandis qu’une troisième liste conduite par Jérôme Alirol (DVD), recueillait 7,88% des suffrages.

La gauche conduite par le conseiller général DVG Michel Champredon, en congé du PS, a également repris Evreux (Eure) à la droite emmenée par le maire UMP sortant Jean-Pierre Nicolas. La liste de gauche qui comprend des socialistes, des écologistes, des chevènementistes et des communistes a obtenu 49,98% contre 46,88% à la droite.

Les socialistes remportent aussi un chapelet de villes moyennes: Abbeville (Somme), Angoulême (Charente), Brive (Corrèze), Cahors (Lot), Blois (Loir-et-Cher), Brest (Finistère), Carpentras (Vaucluse), Colombes (Hauts de Seine), Cognac (Charente), Soissons (Aisne), Valence (Drôme). Mais il échoue à reconquérir Tarbes, par exemple.

A Marseille aussi, la droite sauve la ville. Le candidat UMP et maire sortant, Jean-Claude Gaudin a annoncé da victoire, déclarant : « Marseille reste dans le camp de la droite ». Le candidat UMP Renaud Muselier aurait emporté avec 52,8% des voix le troisième secteur de Marseille face au chef de file socialiste dans la ville Jean-Noël Guérini (47,2%). Le PS n’emporterait qu’un seul des trois secteurs clé, le premier, où Patrick Menucci a recueilli 51% des voix face à l’UMP Jean Roatta.

A Paris, dans le douzième arrondissement, la socialiste Michèle Blumenthal l’aurait largement emporté (66%) face à l’UMP Jean-Marie Cavada (34%), au second tour des municipales. Dans le cinquième arrondissement, la candidate socialiste Lyne Cohen-Solal serait battue d’un fil face au maire sortant UMP Jean Tiberi.

A Pau, le président du MoDem François Bayrou a annoncé sa défaite « de moins de 1% » au second tour de l’élection municipale à Pau. Selon des résultats définitifs, le patron du Modem perd avec 38,81% des voix, contre 39,76% pour la gauche. De son côté, le maire sortant Yves Urieta, un ancien PS ayant reçu le soutien de l’UMP, qui s’était maintenu au second tour des élections municipales, est crédité de 21,42% des voix.

A Mulhouse, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération, Jean-Marie Bockel, garde son fauteuil de maire avec 43,16% des voix, face à la liste PS (42,57%) et la liste du Front National (14,27%).

A Caen, Antoine Rufenacht conserve la mairie pour l’UMP, tout comme Maryse Joissains à Aix-en-Provence, Gérard Trémège à Tarbes, François Goulard à Vannes, André Rossinot à Nancy ou encore Jean-Paul Fournier à Nîmes.

Angers reste à gauche. La liste du maire sortant PS, Jean-Claude Antonini, est réélue avec 50,62% des voix contre la liste UMP dirigée par Christophe Béchu, qui a recueilli 49,39% des voix.

A Lille, la maire PS Martine Aubry a très largement remporté l’élection municipale de Lille avec 66,56% des voix, à la tête d’une liste de gauche à laquelle se sont joints au second tour les Verts et le Modem, face au candidat de l’UMP Sébastien Huyghe (33,44%), selon les résultats définitifs. Il s’agit du meilleur score du Parti socialiste dans la ville depuis au moins un siècle, mais avec une participation relativement faible de 44,42% et inférieure à celle du premier tour (48,83%).

Presque une exception pour cette soirée électorale, la ville de Calais passe pour sa part à droite. L’UMP Natacha Bouchart, à la tête d’une liste d’ouverture, a largement remporté les élections du second tour en battant le maire sortant Jacky Hénin avec 54,02% des suffrages, selon des résultats définitifs de la mairie. Cela faisait 37 ans que la ville était aux mains du PCF.

Source: Agence France Presse

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