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Dominique de Villepin chez Laurence Ferrari (1/3): "La rétention de sûreté est une monstruosité juridique"

L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a qualifié dimanche sur Canal + « l’étonnante question de la rétention de sûreté » de « monstruosité sur le plan juridique ».

« Cette loi porte atteinte à l’idée que nous nous faisons de cette justice », a-t-il déclaré.

L’ancien ministre de la justice socialiste Robert Badinter « a parfaitement raison quand il dit que nous avons une justice de responsabilité » et qu’il ne faut pas « passer à une justice de sûreté », a poursuivi M. de Villepin.

« Chacun voit bien le risque à voir le judiciaire contre le constitutionnel », selon lui. « Dans notre droit, le Conseil constitutionnel, c’est la clef de voûte. A partir du moment où les sages ont parlé, cette décision s’applique », a-t-il lancé.

Il a souhaité « que l’on évite de diviser les Français » sur cette question comme sur celle de la laïcité.

« Il faut de la vigilance, la République est un bien précieux » et « il faut éviter toute dérive, toute tentation » a-t-il assuré.

« Sur la laïcité je ne transige pas, je ne comprend pas pourquoi nous ouvrons la boîte de Pandore de la laïcité, alors que c’est une des forces de notre société », a-t-il plaidé, faisant allusion notamment à la récente polémique sur les propos de la directrice de cabinet du président, Emmanuelle Mignon sur les sectes.

De son côté, l’ancien Garde des Sceaux sous le gouvernement de Dominique de Villepin, Pascal Clément, a estimé dimanche que « plutôt que de demander à la cour de Cassation des propositions contre la récidive des criminels dangereux, il serait plus opportun de consulter les travaux réalisés par l’Assemblée nationale ».

« En 2004, a-t-il rappelé, des propositions ont été formulées », comme « le placement sous surveillance électronique mobile (PSEM) » qu’il a mis en oeuvre sur le plan législatif en 2006 et « une politique de soin psychiatrique considérablement renforcée ».

Cette politique « a prouvé son efficacité au Canada », a-t-il dit. « Même coûteuse », elle « le sera moins que les centres psychiatriques prévus et différés par le Conseil constitutionnel ».

Sources: Agence France Presse et TF1

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