Print Shortlink

Clearstream: selon le Canard Enchaîné, le DVD crypté a fait pschitt !

Selon le Canard Enchaîné paru mercredi 6 février, le mystérieux DVD crypté saisi par les juges d’Huy et Pons dans le bureau de Dominique de Villepin vient enfin de parler…

Et comme je l’avais supposé dans mon billet du 4 décembre dernier, il a fait pschitt !

Ci-joint l’intégralité de l’article paru dans le Canard Enchaîné.

Depuis des mois, les juges Jean-Marie d’Huy et Philippe Pons, de l’affaire Clearstream, s’acharnaient à faire « parler » un mystérieux DVD crypté saisi en juillet 2007 au bureau particulier de Dominique de Villepin, avenue Kléber à Paris.

Ce disque, leur avait expliqué Villepin, avait été remis par un inconnu à son assistante au Quay d’Orsay en mars 2004. « Je ne l’ai jamais ouvert », avait-il ajouté, « et je ne sais pas ce qu’il contient ». N’empêche que le ministre l’avait conservé avec lui pendant trois ans, à l’Intérieur puis à Matignon. Avant, enfin, de le ranger soigneusement dans son bureau après son départ des affaires.

La curiosité des magistrats était d’autant plus aiguisée que le disque contenait un fichier image particulièrement lourd (3,9 mégas), laissant espérer quelques bonnes photos ou une jolie vidéo bien croustillante.

Mais voilà, le disque était crypté à un niveau tel que même le célèbre expert informatique Philippe Joliot – qui avait réussi à reconstituer les fichiers effacés de l’ordinateur d’Imad Lahoud – déclare forfait le 23 octobre.

Pas découragés pour autant, les juges transmettent alors le DVD à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), réputé pour être le meilleur de France en la matière. Nouvel échec: « Celui qui a chiffré ce dossier possède des compétences informatiques certaines », écrivent les pandores dépités aux magistrats. Qui décident alors de saisir un troisième organisme, dépendant du ministère de la Défense.

Mais, entre-temps, d’Huy et Pons, déchaînés, ont fait fouiller de fond en comble les scellés entreposés au greffe et découvert, dans le coffret d’un autre DVD, un autocollant sur lequel étaient tracés 17 caractères et chiffres ressemblant furieusement à un mot de passe.

Bingo: le sésame marche et le DVD livre enfin ses secrets.

Stupéfaction: il ne contient que des oeuvres littéraires du ministre: « Les cent jours », « Le cri de la gargouille », « Eloge des voleurs de feu », etc. Sans compter quelques morceaux de choix, dont un intitulé « La branloire pérenne », d’après un texte de Montaigne.

Dépités, les juges se demandent qui a pu se donner autant de mal pour graver sur un disque hautement crypté les oeuvres de Villepin, certes immortelles, mais qui n’en sont pas pour autant des secrets d’Etat. D’autant plus qu’un autre DVD saisi chez l’ex-Premier ministre possède un contenu exactement identique, mais en clair celui-là.

Grâce à ce gag, entre les juges et les gendarmes décrypteurs, Villepin aura au moins gagné quelques lecteurs !

Source: Le Canard Enchaîné

Ecrire un Commentaire