Le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP), déplore la suspension de la culture du maïs OGM MON810 par Nicolas Sarkozy et dénonce « un nouveau procès en hérésie », dans une tribune parue dans le Journal du dimanche.
Son prédécesseur au perchoir, Patrick Ollier, actuel président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée Nationale a souligné ce soir que chez les parlementaires UMP, « tout le monde est vent debout ».
« Un comité provisoire, baptisé Haute Autorité, vient de rendre, dans l’urgence, un avis controversé. Les scientifiques qui le composent ont publiquement fait savoir qu’ils se désolidarisaient de l’interprétation des conclusions donnée par le président de cette instance », écrit ainsi Bernard Accoyer dans le JDD.
« Notre pays peut-il durablement engager l’avenir, sur la base de cet avis fragile et hâtif, comme s’il suffisait d’un coup de plume ou de faux pour proclamer la mort des biotechnologies végétales ? », s’interroge encore le quatrième personnage de l’Etat qui s’était déjà élevé jeudi, devant la presse, contre cette décision.
« La question des OGM est complexe. Elle met en jeu notre conception même du progrès et de la société. Elle est porteuse d’avancées considérables pour notre recherche qui paierait cher une décision d’interdiction », ajoute M. Accoyer.
« Il ne s’agit pas d’ignorer le principe de précaution (…) Il s’agit de fonder notre décision sur la raison, d’autoriser ou d’interdire sur la base d’arguments scientifiques irréfutables », insiste-t-il.
« C’est au Parlement, lieu du débat démocratique, qu’il revient d’établir, dans l’objectivité et la sérénité, en nous appuyant sur les avis des experts, un cadre juridique clair et stable pour reconnaître et définir le droit de produire et de consommer, avec ou sans OGM », ajoute-t-il, alors que de nombreux parlementaires sont opposés à une suspension des OGM.
« Cela fait sept ans que les gouvernements successifs tergiversent pour transposer les directives européennes sur les OGM, refusant de trancher le débat, laissant prospérer les peurs irraisonnées et les discours dogmatiques. Il est temps que le débat revienne au Parlement ! », martèle M. Accoyer.
De son côté, Patrick Ollier (UMP), président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, s’est déclaré lundi soir « très désagréablement surpris » par la décision du gouvernement de suspendre la culture du maïs OGM MON810.
« Je suis très désagréablement surpris qu’on agisse aussi vite et que l’on crée une opposition entre le monde scientifique et le monde politique », a déclaré l’ancien rapporteur du texte sur les OGM de la précédente législature -qui n’avait jamais abouti- et président du comité de suivi du Grenelle de l’environnement à l’Assemblée.
Chez les parlementaires UMP, « tout le monde est vent debout », a-t-il affirmé.
Source: Agence France Presse