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Le Président de l'Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, de plus en plus critique

L’homme est d’ordinaire consensuel mais en ce début d’année, Bernard Accoyer a saisi l’occasion de ses vœux à la presse pour manifester son mécontentement dans plusieurs domaines, visant implicitement la manière dont Nicolas Sarkozy et François Fillon gouvernent depuis sept mois.

Tout en se félicitant que l’Assemblée se soit « vaillamment engagée », depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, dans « le processus de réforme et de modernisation de notre pays », il a regretté que le Parlement n’ait « pas toujours travaillé dans des conditions idéales ». « Je le dis : le Parlement n’est pas assez respecté. Le désir d’agir vite, bien compréhensible, a régulièrement conduit le gouvernement à recourir à la procédure d’urgence, privant ainsi le Parlement des conditions et des délais d’examen nécessaires. Notre pouvoir de légiférer dans la sérénité s’en est trouvé amoindri », a-t-il martelé, relayant ainsi la pensée de certains députés de la majorité.

« Il est vrai que cette attitude de l’exécutif à l’égard de la représentation nationale n’est pas nouvelle. Mais force est de reconnaître qu’au fil des législatures, elle s’aggrave, renforçant le déséquilibre des pouvoirs« , a-t-il dit, en appelant de ses voeux la réforme des institutions qui permettra « la revalorisation de notre Parlement ».

Une autre critique du patron de l’Assemblée contre le pouvoir concerne la notation des ministres par un cabinet privé, en soulignant qu’une telle évaluation ne pouvait « se substituer au contrôle parlementaire de l’action du gouvernement ». « Cette notation ne peut être qu’un outil interne du gouvernement. C’est comme ça que je la conçois », a-t-il déclaré. Annoncée la semaine dernière, l’évaluation des ministres sera pilotée par Matignon selon une grille de critères établis avec un cabinet privé de conseil en stratégie. « Je crois qu’il ne faut pas considérer que la notation des ministres, récemment annoncée, puisse se substituer au contrôle parlementaire des politiques publiques et de l’action du gouvernement », a-t-il ajouté.

Enfin, le président UMP de l’Assemblée a vivement contesté l’avis de la Haute autorité sur les OGM et demandé que les décisions en la matière soient basées sur « de véritable conclusions scientifiques ». « Nous ne pouvons nous satisfaire de tels verdicts d’un comité nommé avec peut-être un peu de précipitation, qui serait l’autorité incontestable », a-t-il déclaré. « J’attends que la France prenne des décisions qui soient fondées sur de véritables conclusions scientifiques et non pas sur des préjugés, une certaine peur de l’avenir », a-t-il lancé. Il s’est élevé contre une « remise en cause perpétuelle de ce que nous décidons, de ce qui a été décidé ». M. Accoyer a également condamné l’action des militants anti-OGM et de l’altermondialiste José Bové en grève de la faim contre les OGM. « On ne peut pas faire la place à l’émotion, à la communication voire à la provocation pour une décision quelle qu’elle soit », a-t-il dit. « 

Source: TF1/LCI

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