« Aucune réforme décisive » n’a été adoptée depuis sept mois sous la présidence de Nicolas Sarkozy, estime le député UMP (villepiniste) François Goulard dans un article publié par la revue « Acteurs de l’économie » dans son numéro de janvier.
« Pour l’instant, si beaucoup de sujets ont été abordés, si la plupart des mesures annoncées vont dans le bon sens, aucune réforme décisive, aucun changement majeur, aucune orientation nouvelle vraiment significative n’ont été adoptés », estime l’ancien ministre délégué à la Recherche dans le précédent gouvernement de Dominique de Villepin.
« Après six mois, il y a donc une vraie question : le quinquennat sera-t-il autre chose qu’une suite d’annonces tonitruantes et de demi-réformes présentées comme des révolutions ? », s’interroge ainsi François Goulard. « Sans être excessivement pessimiste, on peut le craindre », ajoute-t-il.
Le député-maire de Vannes, dans le Morbihan, qui avait soutenu la candidature du centriste François Bayrou au premier tour de l’élection présidentielle, estime que « la France a besoin de réformes ». « Il y a urgence. L’activisme présidentiel en la matière n’est donc pas en soi critiquable », ajoute-t-il.
« Mais évidemment, ce qui compte, c’est le contenu, le fond, et ni le nombre, ni le bruit. Or, pour l’instant, si beaucoup de sujets ont été abordés, si la plupart des mesures annoncées vont dans le bon sens, aucune réforme décisive, aucun engagement majeur, aucune orientation nouvelle vraiment significative n’ont été adoptés », ajoute-t-il.
Pour l’élu UMP, « il n’y a pas de réforme sans préparation sérieuse du projet que l’on souhaite mettre en oeuvre ». « Or, dans la plupart des domaines abordés, la réflexion a été courte. Et dans beaucoup d’autres, c’est le vide ».
Le service minimum dans les transports voté en juillet est « une simple obligation de négocier ». L’autonomie des universités « ne résout évidemment pas tous les problèmes de notre enseignement supérieur ». Quant à la réforme des régimes spéciaux de retraite, « avec 200 millions d’euros d’économie sur cinq milliards de coût pour la collectivité, nous sommes loin du compte », estime François Goulard.
« Pour l’assurance-maladie, problème récurrent de notre pays, il n’y a pas l’ombre d’une idée », poursuit François Goulard. « Pour l’éducation, le conservatisme fait office de doctrine. L’organisation territoriale est un non sujet. Et après la loi de juillet (NDLR le « paquet fiscal »), quelle sera la politique fiscale ? », s’interroge-t-il encore.
« Le président de la République est volontariste, hyperactif, déterminé, mais seul. Il se revendique l’unique inspirateur, l’unique acteur, l’unique responsable. C’est institutionnellement contestable, et en définitive, malgré les apparences, assez inefficace », conclut le député UMP.
Sources: Agence France Presse et Reuters