Le continent africain, particulièrement cher à l’ex-président français Jacques Chirac, « sera au coeur » des activités de la future Fondation Chirac, a annoncé mercredi à Dakar l’ancien chef de l’Etat en visite au Sénégal.
« L’Afrique sera au coeur (des activités de la future fondation) », a-t-il indiqué à des journalistes en marge d’une réunion sur la lutte contre le paludisme à l’Institut Pasteur de Dakar. Cette fondation doit officiellement voir le jour fin décembre ou début janvier après le feu vert du Conseil d’Etat.
« Tout d’abord parce que l’Afrique le mérite, ensuite parce que le monde a besoin d’une Afrique stable et dans l’état actuel des choses, le développement de l’Afrique se fait dans des conditions qui menacent la stabilité car la démographie est très importante et la richesse ne suit pas », a-t-il ajouté.
Lors de ses deux mandats, l’ex-président (1995-2007) avait à de nombreuses reprises plaidé pour aider l’Afrique, continent le plus pauvre du monde, particulièrement frappé par la pandémie du sida et le paludisme.
M. Chirac a ensuite visité à l’Institut Pasteur une unité de production de vaccins contre la fièvre jaune, la seule existant en Afrique et une des trois dans le monde. Une nouvelle unité de production, plus moderne, est à l’étude. Le vaccin contre cette maladie a été découvert en 1927 à Dakar.
L’ancien chef d’Etat, à l’origine de la création du musée du Quai Branly à Paris, consacré au Arts premiers, a en revanche refusé de commenter le discours controversé sur l’Afrique prononcé en juillet à Dakar par son successeur Nicolas Sarkozy.
« Je ne fais aucun commentaire sur les discours du chef de l’Etat français, c’est une règle que j’ai toujours respecté notamment à l’étranger », a laconiquement déclaré M. Chirac.
Le président Sarkozy avait suscité une vive émotion chez de nombreux intellectuels africains francophones en affirmant notamment que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».
Après la Mauritanie et le Sénégal, M. Chirac est arrivé jeudi au Mali, dernière étape de sa tournée ouest-africaine.
« Il n’y aura pas de mondialisation réussie si l’Afrique reste au bord du chemin et si elle ne peut pas offrir un avenir à sa jeunesse. C’est dans cette perspective, et pour mieux définir les actions de ma fondation, que j’ai voulu faire ce voyage qui me permet d’écouter, d’échanger, d’apprendre, d’approfondir certaines questions », a déclaré Jacques Chirac.