Jean-Pierre Grand, député de l’Hérault et proche de Dominique de Villepin, a été suspendu cet après-midi de l’UMP.
Face à cette décision tout à fait inacceptable à nos yeux, nous lui réaffirmons ici tout notre soutien et demandons au Bureau politique de l’UMP de garantir le respect de la diversité des expressions au sein du parti majoritaire.
Ce député, proche de Dominique de Villepin, paie notamment ses critiques des propos de Nicolas Sarkozy sur la colonisation. Il dénonce « harcèlement » et « intimidation » à son égard.
« Dans quelle République sommes-nous ? Dès que j’exprime mon opinion, on me menace d’exclusion. Qu’est-ce que c’est que cette évolution de la démocratie ? », avait répondu mercredi matin M. Grand.
« Cette suspension, je la ressens comme un désaveu des propos qui ont été les miens et qui sont avant tout ceux d’un humaniste respectueux de notre Histoire et d’un élu de ces terres du sud de la France où la plupart des rapatriés vivent depuis 1962″, a déclaré Jean-Pierre Grand à l’AFP, mercredi soir.
« Je suis d’abord gaulliste avant d’être UMP. On est dans le harcèlement et dans l’intimidation », continue Jean-Pierre Grand, avant d’ajouter : « Il est étonnant, on peut dire inquiétant, qu’un député soit ainsi interpellé, blâmé, parce qu’il a fait connaître, sans agressivité, sans haine, presque gentiment, son sentiment sur l’œuvre de la France outre-mer durant un siècle. »
Quelques heures auparavant, la sentence est tombée par le biais d’un communiqué du secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian. Le député UMP de l’Hérault, Jean-Pierre Grand, a été suspendu, en attendant que le bureau politique du parti prenne une décision définitive. Patrick Devedjian en profite pour appeler le député à « un minimum de réserve dans son expression publique ».
Proche de l’ancien premier ministre Dominique de Villepin, Jean-Pierre Grand était menacé d’exclusion après ses critiques des propos de Nicolas Sarkozy sur la colonisation. Lundi soir, Nicolas Sarkozy, en visite en Algérie, avait dénoncé le système colonial et appelé à combattre à la fois le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie.
Ces déclarations contribuent à « raviver le débat (…) à la veille du 5 décembre », journée « d’hommage, de mémoire à l’action de la France Outre-mer et en particulier en Algérie », avait réagi le lendemain Jean-Pierre Grand, rendant hommage à « l’apport culturel, économique et humain que les rapatriés ont apporté à l’Algérie ». Le député avait également rendu hommage à « l’amour des rapatriés pour leur terre et qui ont contribué pendant un siècle à l’œuvre civilisatrice de la France ».
Les propos de M. Grand sont « à la fois inacceptables et inexacts », a protesté le porte-parole de l’UMP Yves Jégo dans la foulée. « A force de jouer personnel (il) court le risque d’être exclu de l’équipe », avait-il alors averti.
Mais cette suspension n’est peut-être pas seulement due à ces critiques du discours du chef de l’État. Le maire de Castelnau-le-Lez avait été une première fois menacé d’exclusion du parti en octobre dernier après s’être dit « plutôt tenté de soutenir » aux municipales de Montpellier le maire (PS) sortant Hélène Mandroux plutôt que le candidat officiellement investi par l’UMP, Jacques Domergue. Rappelant ce premier incident, le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian parle de « récidive ».
Sources: Le Figaro et Le Monde