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Dominique de Villepin à nouveau entendu par les juges d'Huy et Pons

L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a été à nouveau entendu par les juges chargés de l’enquête sur les faux listings de la société Clearstream, où il est mis en examen depuis juillet dernier.

Il est arrivé sans faire de déclarations en milieu de matinée au pôle financier du palais de justice de Paris et a été entendu durant une heure et demie par les juges d’Huy et Pons.

Arrivé peu avant 11 heures à bord d’une berline bleue aux vitres teintées qui s’est engouffrée dans le parking, l’ex-chef du gouvernement a quitté de la même façon le pôle financier après environ une heure et demie d’audition, sans faire de déclaration.

Cette troisième audition depuis sa mise examen pour « complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d’abus de confiance et complicité d’usage de faux », a été bien plus courte que celles du 13 septembre et du 11 octobre. Il avait alors passé huit et onze heures dans le bureau des juges Jean-Marie d’Huy et Henri Pons.

Mis en examen pour « complicité de dénonciation calomnieuse » notamment, Dominique de Villepin est soupçonné d’avoir suscité la remise en 2004 à un juge anti-corruption, Renaud Van Ruymbeke, de fausses listes de comptes bancaires de Clearstream, dans le but supposé de compromettre Nicolas Sarkozy, dont le nom figurait sur ces listes.

Dominique de Villepin clame son innocence, estimant que l’affaire des faux listings a été en réalité fomentée en raison de rivalités industrielles internes à EADS.

En octobre, Dominique de Villepin a évoqué pour la première fois le rôle de l’ancien président Jacques Chirac dans les manoeuvres autour de l’affaire. Ce dernier, sollicité par les magistrats, a annoncé qu’il refusait de témoigner en invoquant la Constitution, qui à ses yeux le protégerait. Dominique de Villepin met aussi en cause l’actuel procureur général de Paris Laurent Le Mesle, conseiller à l’Elysée au moment des faits, qui est selon lui en position de conflit d’intérêt. Il intervient en effet judiciairement dans un dossier dont il aurait été un des acteurs. Ce point pourrait servir d’argument à Dominique de Villepin pour soutenir ultérieurement l’annulation de la procédure.

Selon une source proche du dossier, les juges ont interrogé Dominique de Villepin jeudi sur sa connaissance de l’affaire au cours du second semestre 2004.

A la suite de cette audition, M. de Villepin sera à nouveau convoqué dans le bureau des juges les 11 et 12 décembre pour une confrontation avec le général Philippe Rondot, témoin clef de l’affaire, et Jean-Louis Gergorin, ancien vice-président d’EADS poursuivi dans le dossier Clearstream.

La confrontation devrait alors notamment porter sur la réunion du 9 janvier 2004 entre les trois hommes dans le bureau de Dominique de Villepin, alors au Quai d’Orsay.

Sources: Reuters et Agence France Presse

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