L’accord « pour la réussite des universités », qui prévoit une hausse de 50% du budget de l’enseignement supérieur en cinq ans a été signé à Matignon.
Le Premier ministre, François Fillon, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, et Jean-Pierre Finance, premier vice-président de la Conférence des présidents d’université (CPU), ont paraphé le document, par lequel l’Etat s’engage à accroître le budget de l’enseignement supérieur d’un milliard d’euros par an durant cinq ans. Le budget sera ainsi de 11 milliards en 2008 jusqu’à atteindre 15 milliards d’euros en 2012.
« L’université française attend depuis très longtemps un nouveau souffle. Le gouvernement et la conférence des présidents d’université ont décidé de lui offrir maintenant cette chance », a déclaré le Premier ministre.
« Ce que nous sommes en train de faire montre à quel point un certain nombre de craintes exprimées par les étudiants étaient infondées », a déclaré François Fillon.
« On doit être le seul pays au monde où on est capable de soupçonner un pays qui (…) va augmenter de 50% le budget de l’enseignement supérieur en cinq ans (…) de vouloir privatiser l’université française », a-t-il dit.
« La loi sur la responsabilité est une loi qui donne des marges de manoeuvre aux universités, qui leur permet d’avoir enfin les libertés dont elles ont besoin et qui ne se traduit en aucun cas par un désengagement de l’Etat », a-t-il ajouté.
Hier mardi, Valérie Pécresse avait concédé des efforts budgétaires (sur les bourses et le chantier réussite en licence financés dès janvier) et un encadrement formel de sa loi, avec une circulaire pour garantir une absence de sélection, et une « mission » pour élaborer un « cadrage national des diplômes » (harmonisation des intitulés et des modes d’évaluation).
Cependant, les mesures déjà annoncées mardi pour désamorcer la crise contre sa loi sur l’autonomie des universités n’ont pas eu d’effet notable mercredi sur la mobilisation étudiante. Une trentaine de sites universitaires et une cinquantaine de lycées étaient ainsi toujours perturbés mercredi soir.
La mobilisation doit, il est vrai, connaître jeudi un nouveau point d’orgue avec des manifestations étudiantes et lycéennes partout en France.
Sources: Agence France Presse et Reuters