« L’idée d’un paquet fiscal de grande ampleur, à un moment où la croissance commençait à diminuer, n’était pas la meilleure idée possible. Je pense qu’aujourd’hui, nous voyons que ces moyens nous font défaut pour des stratégies visant à développer la croissance et la compétitivité », a déclaré M. de Villepin.
Contestation du paquet fiscal
L’ex-Premier ministre Dominique de Villepin a estimé vendredi sur France 2 que le « paquet fiscal » du gouvernement « n’était pas la meilleure idée possible ».
Il répondait ainsi au porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez, qui avait qualifié de « léger » l’engagement pris par le chef de gouvernement, juste avant la présidentielle, d’annuler les déficits d’ici à 2010.
« Je dirais à Laurent Wauquiez, comme aux responsables économiques de notre pays: il faut accepter de faire le travail de fond », a poursuivi M. De Villepin.
L’ex-Premier ministre a été « léger » en prenant juste avant la présidentielle de 2007 « l’engagement politique majeur » d’annuler le déficit public de la France d’ici à 2010, avait estimé M. Wauquiez jeudi lors d’un débat organisé par la Fondation Robert Schuman à Bruxelles.
« J’ai été volontaire sur l’affaire des déficits », a reconnu M. de Villepin.
Satisfecit à Nicolas Sarkozy dans la gestion du mouvement social
M. de Villepin a par ailleurs de nouveau salué le souci du gouvernement « de ne pas politiser » le mouvement social contre la réforme des régimes spéciaux de retraite.
Dominique de Villepin a adressé vendredi un satisfecit à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour leur gestion de la grève des transports, qui touche à sa fin.
« Je crois que chacun a été dans son rôle, pour terminer une grève il faut être deux », a déclaré l’ancien Premier ministre sur France 2.
« Je pense que le souci affiché de ne pas politiser, de ne pas chercher à faire en sorte qu’il y ait un vainqueur et un vaincu, c’est la bonne stratégie en matière sociale. Il faut que chacun puisse occuper pleinement sa place, que chacun soit en responsabilité », a-t-il ajouté.
Généralement très critique envers le chef de l’Etat, Dominique de Villepin s’est justifié ainsi : « je crois qu’il est important en matière politique de dire quand on est d’accord et quand on l’est moins. »
Soutien réitéré à Jacques Chirac
Enfin, Dominique de Villepin a estimé qu’il ne fallait pas « se saisir de prétextes pour ternir » le bilan de Jacques Chirac, après la mise en examen de l’ex-chef de l’Etat pour détournement de fonds publics.
« Il ne faut pas se saisir de prétexte pour ternir un bilan. Ce serait prendre la lorgnette et regarder les choses par le petit bout », a déclaré M. de Villepin.
« Jacques Chirac a toujours privilégié le rassemblement des Français. Si aujourd’hui, nous pouvons faire la réforme avec détermination, c’est parce que le pays a maintenu son unité à des moments difficiles », a-t-il ajouté.
« Ce qui fait l’engagement » de Jacques Chirac, « c’est la défense de l’indépendance de notre pays dans des circonstances difficiles. La France compte, la France a une voix, la France est respectée dans le monde, la France a joué un rôle décisif dans la défense du multilatéralisme », a estimé l’ex-ministre des Affaires étrangères.
Sources: Agence France Presse et Reuters