Interrogé sur France Inter jeudi matin, l’ancien Premier Ministre Dominique de Villepin s’est exprimé successivement sur la mise en examen de Jacques Chirac et sur les conflits sociaux en cours.
Sur la mise en examen de Jacques Chirac
Il y a un décalage entre la réalité des faits et l’accusation portée contre Jacques Chirac, mis en examen pour détournement de fonds publics, a estimé Dominique de Villepin.
« Il n’y a aucune intention, ni dans cette affaire ni dans beaucoup d’autres, de nuire, de contourner le droit ou, en aucune façon, de commettre une entorse ou une infraction », a déclaré l’ancien locataire de Matignon sur France Inter.
« De ce point de vue, il me paraît y avoir un très grand décalage entre le chef d’accusation qui est retenu – détournement de fonds publics – et la réalité, où il n’y a manifestement aucun enrichissement personnel », a poursuivi Dominique de Villepin.
« La réalité et la pratique montreront que les choses ne sont pas ainsi, qu’il n’y a pas d’irrégularité ni de volonté d’irrégularité », a martelé Dominique de Villepin, pointant « le regard en strict droit qui souvent occulte des réalités, des besoins qui sont justifiés par la vie pratique et la vie courante ».
« Il y a très souvent des incompréhensions de situation qui sont vues à travers des manuels juridiques, et pas à travers à la réalité du fonctionnement d’une démocratie », a-t-il plaidé. « Que la démocratie s’ouvre à cette réalité ».
Pour Dominique de Villepin, lui-même mis en examen dans l’affaire Clearstream, les deux « malédictions » en démocratie sont la « suspicion » et la « rumeur. »
« Face à des situations de ce genre, et c’est l’honneur de Jacques Chirac, il faut exprimer de façon courageuse sa volonté de clarifier les choses et de dire ce qui a été fait », a-t-il estimé.
Dominique de Villepin s’est dit « sûr » que Jacques Chirac allait entrer dans l’Histoire par la « grande » porte, « ne serait-ce que parce qu’il a défendu l’indépendance de notre pays dans une période extrêmement difficile et qu’il a marqué tout au long de ces années une volonté de rassemblement des Français ».
Sur les conflits sociaux en cours
Dominique de Villepin a ensuite salué la gestion des mouvements sociaux par le président Sarkozy, jugeant que « tout cela est bien fait ».
« L’important c’est d’avancer, certainement de ne pas se crisper, je suis heureux de voir que le président et le gouvernement ont le souci de sortir cette crise par le haut: pas de vainqueur pas de vaincu », a souligné Dominique de Villepin sur France-Inter.
L’ancien Premier ministre a estimé que l’ »exigence d’avancer, ménager chacun, donner une place à chacun, expliquer avec beaucoup d’humilité, tout cela est bien fait » par le président Sarkozy.
« Il faut éviter une politisation, éviter que l’on puisse donner le sentiment de tirer profit d’une quelconque façon de ces grèves et de ces difficultés. Je crois que c’est tout à fait l’état d’esprit des uns et des autres ».
« Nous avons besoin d’un contrat de confiance entre le gouvernement, le président et les partenaires sociaux », a-t-il plaidé, car « nous sommes au début de la réforme, des régimes spéciaux qui est une réforme d’équité et d’adaptation ».
M. de Villepin a avancé que « nous allons avoir d’autres réformes de modernisation à engager et nous avons besoin de tous les Français ». « Ce qui se joue c’est la capacité de se rassembler ».
Quant à la réforme Pécresse des universités, Dominique de Villepin a assuré que « le projet de loi discuté pose des règles de bon sens nécessaires ». « Il y a une nécessité absolue qui doit être comprise par les étudiants », l’université étant « un enjeu d’avenir de notre pays ».
Sources: Reuters, Agence France Presse et Associated Press