L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin a apporté mardi son « soutien plein et entier » au gouvernement pour la réforme des régimes spéciaux de retraite et des universités, appelant à ne « surtout pas faire machine arrière » sur ces deux réformes « essentielles pour notre pays ».
Dans l’après-midi, quatre députés UMP villepinistes (Jean-Pierre Grand, Hervé Mariton, Jacques Le Guen et Georges Tron) ont fait écho aux propos de Dominique de Villepin en affirmant par voie de communiqué leur « soutien sans ambiguïté » à Nicolas Sarkozy et au gouvernement dans les réformes entreprises, notamment sur les régimes spéciaux de retraite.
« Je veux exprimer mon soutien plein et entier à l’action du gouvernement (…) du président de la République dans le domaine des réformes », a assuré Dominique de Villepin sur Canal+.
Il ne faut pas « faire machine arrière. Rien ne serait pire que de se contenter, par souci tactique, pour donner satisfaction à tout le monde, y compris à la rue, que de se satisfaire de demi-réformes », a déclaré M. de Villepin sur Canal+. Il a appelé à « ne pas faire de concessions qui vident les réformes de leur substance ».
« Il faut avancer avec détermination », a poursuivi l’ancien Premier ministre en affirmant que, pour sa part, il apportait son « soutien plein et entier à l’action du gouvernement et du président de la République ».
« J’ai été critique depuis plusieurs mois parce que je pensais qu’à bien des égards la politique du gouvernement et du président de la République était à contre-temps » comme pour le paquet fiscal correspondant plutôt à celle d’un « temps de croissance », a reconnu M. de Villepin.
Dans un pays qui, selon lui, « a beaucoup différé les réformes », il a estimé que celles des régimes spéciaux et des universités étaient « essentielles ».
Il a estimé que « la première exigence » pour réussir « c’est une majorité unie », notant qu’il n’avait pas « eu cette chance-là » pour le CPE lorsqu’il était à la tête du gouvernement. La deuxième exigence, c’est qu’ »il faut avoir le peuple convaincu et déterminé en soutien de ces réformes », a-t-il ajouté.
Dans l’après-midi, quatre députés UMP villepinistes (Jean-Pierre Grand, Hervé Mariton, Jacques Le Guen et Georges Tron) pourtant habitués à ne pas mâcher leurs mots contre le gouvernement, ont publié un communiqué dans lequel ils soulignent que « la France va connaître dans les prochains jours des moments difficiles » et que « le rassemblement pour soutenir les réformes est une nécessité qui justifie un engagement de chacun ».
« En conséquence, nous affirmons sans ambiguïté notre soutien au président de la République et au gouvernement dans les réformes entreprises et souhaitons que celles-ci soient mises pleinement et complètement en oeuvre dans les meilleurs délais », ajoutent-ils.
« Au-delà de nos différences d’appréciation sur la politique gouvernementale ces derniers mois, nous souhaitons, comme l’a rappelé aujourd’hui Dominique de Villepin, une cohésion sans faille de la majorité et du plus grand nombre de nos concitoyens pour faire avancer la France », indiquent-ils.
Le député UMP François Goulard, qui ne revendique aucune étiquette au sein de son parti, ne s’est pas associé à cette démarche, dont il ne comprend « pas exactement » à quelle « logique » elle obéit.
Interrogé par la presse, M. Tron a déclaré qu’il était « en parfaite osmose » avec le gouvernement sur cette réforme des régimes spéciaux. « Nous ne ferons pas un cadeau (en nous divisant) à ceux qui veulent la bloquer. Si nous sommes en désaccord, on le manifestera, mais pas là ».
« Nous démontrons notre loyauté. Nous voulons aussi souligner que la loyauté de M. de Villepin ne pourra jamais être mise en cause », a renchéri M. Grand.
Dans la matinée, selon des participants à la réunion du groupe UMP, M. Mariton qui avait regretté une approche trop « graduelle » de la réforme par le gouvernement a été vivement pris à partie par son collègue Jean-Michel Fourgous, celui-ci déclarant « ne pas aimer quand des députés UMP tirent contre leur camp ».
Le député de la Drôme a répondu qu’il soutenait « toutes les réformes engagées par le gouvernement » mais qu’il était « attentif à ce qu’elles soient menées complètement ».
Sources: Agence France Presse et Associated Press